𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝑰𝑿 - 𝑱𝒆𝒕-𝒔𝒆𝒕

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⚠️ TW : Troubles du comportement alimentaire.



𝓔𝓭𝓮𝓷 🦋



Le réveil fut difficile.

Forcée par l'irruption grise du jour à travers les rideaux, je m'étais levée encore blessée par les souvenirs de la veille. Le vide de la vaste chambre m'avait accueillie à l'image de mon ressenti : terriblement creuse et isolée.

Les ombres ne la nuit ne m'avait pas quitté d'une iota. Elles m'avaient poursuivie jusque dans mes songes ; animés de mystère où évoluait encore cette étrange silhouette masquée d'un sac. Beaucoup trop flou... beaucoup trop vive... cette scène aperçue au détour d'une fenêtre me paressait si réelle... bien que je doutais encore...

N'avais-je pas eu une hallucination ?

Une chose était néanmoins certaine : Les menaces d'Alexeï Ivanov. Froides et crues, elles ne cessaient de me revenir en tête comme une chose que l'on souhaiterait oublier en vain. Elles s'accrochaient à moi tel un poids, tant et si bien que je pensais les fuir en me jetant sur les macarons offerts pour mon arrivée dans un coin de la chambre.

Mais ce cadeau empoisonné, à l'image de son maître, ne tardait pas à se jouer également de mes émotions.

J'en payais le prix agenouillée au bord des toilettes de ma salle de bain privative. Une main sur la cuvette et l'autre au bord des lèvres, j'évacuais définitivement ce stress. Les calories des biscuits colorés avaient eu raison de moi. Si minutieuse dans mon alimentation, j'avais agi sans réfléchir... et il ne fallut pas plus d'une minute à mes démons pour triturer mon obsession de la minceur.

Je regrettais terriblement cet accès de faiblesse. Je me sentais "grosse", chose que je ne pouvais pas me permettre de devenir.

L'eau balaya mes tourments. Je me relevais quelque minutes plus tard face à la glace. Mes yeux rougit par la nuit et par ma crise matinale brillaient. Je les observais tandis que, frénétiquement, je brossais mes dents devant le reflet de ma peine.

J'en voulais toujours à Gabriel. Pourtant, j'espérais encore que ces mots n'eu été sérieux. Mon espoir persistait à l'image de celui d'une petite fille ; naïve et rêveuse face au Prince Charmant.

Après tout ce temps passé ensemble, il ne pouvait me réduire au rang de simple objet. J'y croyais encore. Il n'était pas un monstre comme Alexeï Ivanov... Cette vive pensée donna naissance à une lueur d'optimisme en moi. Comme le ciel se découvrant des nuages, elle me réchauffa.

La puissance du soleil chassait les ombres tortueuses de la nuit. La Méditerranée revêtait ses plus beaux scintillements.

M'asseyant à la coiffeuse près de la baie vitrée, je me mis à peigner mes cheveux irradiés par les nouveaux rayons. C'est avec apaisement que j'observais leur éclat dans la glace ; comme si le retour de jour éliminait chaque doute nés la veille.

C'était décidé : je n'allais pas me laisser abattre par les menaces du milliardaire.

Cet homme, aussi déterminé était-il, ne pouvait choisir pour moi. J'étais venue sur la Riviera, décidée à y rester...  et je comptais bien remplir ma mission avant de retrouver mon doux quotidien parisien.

La journée s'annonçant rayonnante, je ne souhaitais pas la gâcher. Je me levais de ma chaise après un maquillage travaillé avec légèreté. C'est avec un regain de confiance en moi que je saisis ma plus belle robe d'été depuis ma valise.

La RivieraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant