𝓔𝓭𝓮𝓷 🦋
Je n'avais pas fermé les yeux de la nuit.
Bref, le règne de Nyx n'avait duré qu'une poignée d'heures. Il cédait sa place à Hélios et à son disque ardent. Je croisais son arrivée au sortir de la salle de bain, par la fenêtre couverte de moitié sous les rideaux : spectacle majestueux souvent négligé par habitude.
Ma silhouette encore humide et vêtue d'une simple serviette retrouvait le silence de la chambre après le chant de l'eau ruisselante.
Les cheveux retenus dans le coton, je m'aventurais autour du lit à la recherche de mes vêtements.
Où pouvaient-ils bien être ? Ils se fondaient dans la pénombre entre les siens...
Je n'avais pas les idées en place. La nuit dernière, plus que chaotique, résonnait comme un mauvais souvenir. Ma fuite nocturne n'avait pas arrangées les choses... et je regrettais dorénavant ce manque de soleil si précieux à la nature humaine.
Mais comment pouvais-je trouver Morphée à la suite de ces trois derniers jours ? Je me sentais terriblement perdue... Le bracelet offert par Gabriel teintait par moquerie sous mes mouvements.
Apercevant ma robe sous sa chemise d'homme, je me précipitais au sol pour la récupérer. L'idée de remettre les mêmes vêtements me dégoûtait, toutefois, je n'avais pas vraiment le choix. Je me résignais ainsi en me mettant en tête de retrouver mes escarpins une fois habillée.
Il fallait me faire discrète. Le mafieux dormait encore et je ne voulais pas le réveiller ; pas immédiatement, du moins. Mon ombre contournait son corps ronflant parmi la soie du matelas désordonné.
Lumineuse, l'une des pierres de mon soulier captait la lumière entre les rideaux pour m'indiquer son chemin. Je m'apprêtais à le récupérer, avant qu'une voix n'émerge dans le silence de la chambre d'hôtel pour m'en empêcher.
J'avais échoué. Le ton roque m'ayant surprise donna naissance à une silhouette s'élevant dans mon dos.
Je me retournais pour faire face à Leonardo Costa.
Le blond, décoiffé au coeur des draps, m'interpella avec ce sourire espiègle brillant même dans le clair-obscur. Ses yeux me dévoraient à peine décroutés de leur assoupissement.
Tu t'en vas déjà ?
- Toutes les bonnes choses ont une fin...
Mon ton se faisait posé tandis que je m'empressais à retrouver mon autre chaussure. Cette attitude ne semblait pas au goût de l'Italien.
Tandis que je passais près du lit, Leonardo me ramena vers lui en un rire lourd. Il me serait fort alors que je faisais semblant de partager son amusement. Je m'esclaffais comme une idiote, mais en réalité, je souhaitais plus que tout quitter l'hôtel Martinez et rejoindre le confort de mon pyjama au Carlton.
Un seul détail obscurcissait mes plans : Alexeï Ivanov.
Il était impossible de l'éviter de toute façon... et cette folie nocturne m'ayant saisie sous l'énervement venait de s'estomper au petit matin. Ma conscience se questionnait encore sur les raisons m'ayant poussée à venir ici, hormis un lit loin d'Ivanov.
Je me libérerais des bras tatoués du mafieux italien sans abandonner l'illusion mielleuse de ma voix.
- Je dois vraiment y aller...
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La Riviera
RomanceUne escort-girl qui mène une vie de princesse, mais au passé plus lourd que les diamants qu'elle porte. Un prince des mafieux sans sentiments pour entacher sa gloire, mais prisonnier d'une enfance brisée et d'un mariage forcé. Deux ennemis qui vont...