La Riviera

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝑿𝑿𝑽 - 𝑫𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒚𝒆𝒖𝒙

⚠️ TW : Violences & très spicy

𝓔𝓭𝓮𝓷 🦋

Je détestais lui donner raison, mais Alexeï avait vu juste. L'alcool qu'Oleg déversait dans son sang, verre après verre, avait fini par le métamorphoser. Le barbu était devenu irritant ; lourd et criard tandis que sa courtoisie devenait grossièreté.

Cela ne m'étonnait pourtant pas. 

Après tout, il n'était pas le premier lourdaud avec de l'argent que je fréquentais... et je commençais moi-même à plonger dans les vagues paralysantes de l'alcool tandis que les lumières faiblissaient...

Pornstar martini à la main, je me tenais assise près d'Oleg qui amusait la galerie depuis son canapé. Le millionnaire russe, en raison de ses nombreuses relations internationales, parlait en anglais tandis qu'il animait ses anecdotes de sa voix forte.

Le barbu criait, grognait, tapait des mains et s'esclaffait rouge d'alcool sous les rires de cette foule d'admirateurs intéressés par son yacht. Ce genre d'hommes m'amusait autant que je les trouvais ridicules... 

Argent pour seule valeur, ils se rejoignaient en des images étincelantes, mais plates de dimension.

Le seul à ne pas être aussi vantard de sa fortune restait étonnement Alexeï... bien que la laideur de son caractère gâchait tout point positif que je découvrais à son égard...

Ce dernier venait de faire irruption dans la pièce. 

Sergeï le suivait comme son chien habituel ; marchant dans son ombre alors que le mafieux se stoppait parmi la foule de visages inconnus. Nos regards venaient de se croiser d'un bout à l'autre de la pièce noircie de silhouettes.

J'examinais le Russe. 

Ses traits ne s'étaient pas adoucis depuis le moment où il m'avait laissée... et le fait qu'Oleg dépose subitement sa main sur ma cuisse n'arrangeait rien. Interpellée sans être surprise, je tournais la tête vers le propriétaire du yacht qui m'envoyait un regard suave entre deux paroles.

La poigne de ses doigts s'intensifiait ; mettant à l'épreuve la résistance de mes bas en dentelle. Le barbu faisait comme si de rien n'était et continuait à bavarder, tel un ours sorti de sa grotte et ayant rejoint une taverne où l'alcool coulait à flot.

Ce gars représentait le cliché même du Russe "rustre" et "sauvage".

Pourtant, même si ce dernier me rebutait, le regard propriétaire d'Alexeï me challengeait. 

Le mafieux moscovite dévisageait notre tableau comme si Oleg venait de lui voler quelque chose. Je la sentais : cette pointe de jalousie visible au fond de la pièce... et c'est rapidement que mon côté joueur émergeait de la vodka jaune passionnée.

Ivanov me disait quoi faire depuis le début de la soirée ? Comment me comporter ? Il allait voir que sa petite poupée, qu'il prétextait mépriser, aimer jouer plus que lui...

Je répliquais aux observations d'Alexeï avec un sourire angélique. Mon corps se blottissait contre la carrure d'Oleg, bien que mes pupilles gardaient le contact avec Alexeï qui haussait un sourcil au-dessus de son oeil froid.

Je finissais par abréger cette oeillade en tournant le regard vers le propriétaire du yacht et étant certaine de ce que je laissais. Le barbu m'offrait une risette satisfaite en tendant ses joues rouges. Ses yeux, qui croisaient également ceux d'Alexeï dans mon dos, semblaient remercier le mafieux.

Le remercier pour avoir amené une fille comme moi ici ; le remercier pour avoir permis cette rencontre d'un soir ; le remercier chaleureusement comme on remercie un ami en levant son verre à sa santé.