𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝑿𝑰𝑰𝑰 - 𝑹𝒆𝒏𝒅𝒆𝒛-𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒈𝒂𝒍𝒂𝒏𝒕

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𝓐𝓵𝓮𝔁𝓮𝓲 🦋



"Vous n'êtes pas celui que vous prétendez être..."

Les paroles d'Eden raisonnaient dans ma tête depuis notre retour à la villa. Je n'avais rien relevé sur le port. Nous étions rentrés ; tous deux séparés dans nos chambres par le silence de nos vies respectives.

Anastasia m'avait accueilli à bras ouvert, toujours debout avec sa surprise malgré l'heure tardive.

Je tournais la tête pour observer la commode près du lit. Les tickets d'opéra offerts par ma femme brillaient dans la pénombre grâce à leur surface luisante. Nastia savait que j'aimais la musique... et cette attention pour Monaco me touchait.

J'étais content de la revoir après cette soirée mouvementée ; tant et si bien que nous avons discuté toute la nuit comme au premier jour. La tendresse, en l'espace d'une soirée d'éloignement, venait de retrouver notre couple.

Les cris s'étaient tus.

Cela paraissait irréel de l'admettre, mais la présence de la parisienne portait ses fruits. Elle venait de contribuer au rétablissement de nos liens conjugaux. Comme le faisait un pansement, la blonde stoppait l'hémorragie.

Un détail ombrageait pourtant cette paix retrouvée.

"Vous n'êtes pas celui que vous prétendez être..."

L'escort savait quelque chose.

Ces mots balancés avec tant d'aisance me préoccupaient depuis des heures. Je les retournais dans mon crâne en fixant le vide du mur blanc. Mon cerveau imaginait n'importe quel scénario possible.

Que savait-elle au juste ?

Je me levais du lit en y laissant Nastia endormie. Mon épouse sommeillait à poings fermés lorsque je la quittais pour la terrasse. Le son des vagues s'éclatant contre la roche régnait en maître à l'extérieur. Le golf de Saint Tropez se voyait éclairé d'une faible lueur bleutée indiquant le retour imminent du jour.

Je m'agrippais à la balustrade de métal froid.

Ça n'allait pas. Ces putains de devoirs me broyaient la tête. La venue de mes oncles n'avait fait qu'empirer cela... Pas assez bien, pas suffisant, pas à la hauteur... Mon anxiété redoutait le prochain appel de mon père au sujet de la livraison retardée.

De façon évidente, ce dernier allait me faire des reproches acerbes... et une pointe d'amertume naissait dans ma bouche à l'idée de le décevoir, encore.

Je voulais simplement réussir.

Le fait que Eden sache quelque chose dégradait mon tracas. Plus encore, ma capacité était sur la sélecte. La blonde menaçait de tout faire foirer d'une simple écoute. Risquait-elle de balancer quelque-chose aux flics ? De me dénoncer ? De faire foirer les plans de la mafia ?

Cette intrus m'agaçait.

Je ne pouvais pas continuer mes missions avec une parfaite étrangère consciente de ce secret. Cela risquait de tout détruire. Plus encore : trop de sacrifices ne pouvaient être réduits en poussière après tant d'effort. Cette putain de clause de confidentialité dans le contrat ne servait à rien. 

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