𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝑿𝑿𝑰𝑽 - 𝒀𝒂𝒄𝒉𝒕 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒚

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𝓐𝓵𝓮𝔁𝓮𝓲 🦋





Le ciel venait de se déshabiller pour la soirée.

Les nuages gris de jour avaient fui en laissant derrière eux une atmosphère, bleue lavande, rivalisant avec le saphir de l'eau sombre. La nuit tombait doucement ; libérée par la chute du soleil que l'on pouvait dorénavant apercevoir.

La ligne d'écume tracée par le bateau à moteur semblait vouloir dériver vers la mort de l'astre...

Nous quittions Cannes. Délaissant ses belles rives où planait le farniente, notre groupe restait silencieux tandis que nous observions le super-yacht d'Oleg amarré au loin. Son imposante carapace noire luisante telle une voiture s'agrandissait ; comme une menace que je redoutais alors que le vent salé frappait mes pommettes.

Je le savais : la soirée ne se résumait pas à une simple fête d'anniversaire, mais à un gros deal...

Il fallait pourtant que je me détende. Me retournant vers Cannes abandonnée au loin et délaissant le bateau encore à distance, je prenais conscience d'un étrange spectacle derrière les silhouettes de Sergeï et de mon soldat.

Assis à l'avant de notre barque motorisée, je venais de réaliser cette scène présente sous mes yeux aveugles depuis le début de l'été...

Les deux blondes étaient assises côte à côte.

A la fois similaires et très différentes, elles se côtoyaient sans s'adresser la parole dans ce lourd silence ayant abordé notre embarcation depuis les côtes de la Riviera. Moi qui aimais les blondes, on pouvait dire que j'étais servi... néanmoins, cela ressemblait plus à une mauvaise blague qu'autre chose.

Je me mettais alors à analyser ces portraits de femme ayant bousculée ma vie différemment.

Nastia se montrait droite et indéchiffrable comme à son habitude. Le visage tourné en direction du couché solaire, le maintient irréprochable de sa position était mit en valeur par le chignon érigeant sa chevelure platine en hauteur. Les angles de son visage paraissaient encore plus saillants ; révélés par la légèreté de son maquillage et par la simplicité de sa tenue : une robe de soirée champagne dont le col dépourvut de manches laissait nus ses bars minces.

Le tintement des joncs d'or à ses poignets retentît tandis qu'elle arrangeait une mèche de cheveux sortie sur son front. Ma femme ne me regardait pas de ses pupilles clairs... mais une autre, oui...

Mes yeux rencontrèrent ceux d'Eden. Sans capituler, la parisienne semblait, elle aussi, me contempler depuis quelques minutes. Je me mêlais secrètement à son exploration : observant son visage enjolivé d'une bouche rouge et d'un smoky eyes emplissant ses iris de mystère. La douceur de ses traits se voyait encadrée de son habituel chevelure dorée, lissée, mais lâchée à la différence d'Anastasia.

Sa posture, droite comme celle de ma femme, laissait néanmoins entrevoir un brin de détente bien caractéristique de la jeune femme. Ses jambes étaient croisées en ma direction ; finement galbées dans un collant ou des bas de dentelle noire ajoutants un peu de piquant à la sobriété de sa tenue.

Parmi toutes les excentricités couteuses que nous lui avions offertes depuis la Croisette, Eden portait ce soir une minirobe jais dont le col bateau, assez haut, jouait avec la chute de ses épaules avant de descendre en manches étroites.

Le pétillement de sa personnalité se traduisait seulement dans la broderie de ses gambettes et par le ras de cou diamanté ornant sa gorge. L'un de ses innombrables sacs Chanel trônait en parallèle sur ses cuisses : marque de fabrique choisie en noir et doré pour cette nuit.

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