𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝑿𝑿𝑰 - 𝑽𝒆𝒏𝒈𝒆𝒂𝒏𝒄𝒆

855 38 52
                                    

⚠️ TWS : TCA / Spicy



𝓔𝓭𝓮𝓷 🦋






Ma petite vengeance ne semblait pas au goût d'Ivanov...

Blessé dans son orgueil, il m'évitait depuis quelques jours. La livraison tant attendue était de surcroit arrivé à Cannes. Ses activités criminelles l'obligeant, le Russe ne devenait plus qu'une ombre furtive de va et de vient.

Je le croisais parfois à l'hôtel ; au réveil lorsqu'il quittait son canapé tandis que j'abandonnais l'unique lit de la suite. Nos conversations, absentes, ne se résumaient qu'à de rares oeillades : noires en ce qui le concernait.

Venait ensuite la nuit durant laquelle ses bruits de pas me réveillaient aux environs d'une heure du matin, lors de ses retours nocturnes au palace.

Le salon devenait son territoire tandis que la chambre restait mienne. Ayant éparpillés mes robes et mes sacs de créateur, j'en avais fait mon boudoir personnel hors du monde brutal d'Ivanov. Aussi surprenante qu'elle pouvait l'être, cette galanterie ne changeait pourtant pas mon apriori sur l'homme.

Il perdurait un monstre maniaque du contrôle à mes yeux. Notre éloignement n'avait aucun effet... et de toute manière, mon esprit se voyait déjà préoccupé ailleurs.

J'avais pourtant essayé de l'oublier, en vain.

Comme une chimère revenant à la charge, le silence de Gabriel me torturait nuit et jour. Je ne pensais plus qu'au Parisien ; songeant encore et toujours à cette fille par qui il m'avait remplacée. Cela me faisait mal, mais je persistais quitte à m'arracher des larmes sur l'oreiller chaque soir dans le plus sourd des silences.

J'avais perdu ma place et le futur qu'elle me conférerait.

Mon séjour sur la Riviera paraissait de plus en plus morne. Je me sentais vide, démunie tandis que je songeais à mon retour sur Paris après ce périple estival. Les choses prévoyaient de n'être plus comme avant. L'absence de Gabriel depuis notre dernier appel en témoignait...

C'est pensive que je bronzais sur la terrasse de la suite.

Vêtue d'un simple string, mon corps rencontrait le sol avec le tissu d'une serviette de bain pour barrière. Le mafieux avait une fois encore désertés les lieux ; m'abandonnant dans la plus froide des mélancolies malgré le soleil dans mon dos.

Je ne parvenais pas à continuer ma lecture et cela m'agaçait. "L'art d'être heureux" par le philosophe Schopenhauer n'était pas fait pour moi de toute façon...

Lâchant le livre ouvert avec soupir, je me retournais sur le dos en rabattant mes lunettes de soleil en forme de coeur sur mes yeux. Je me sentais mal, si mal que même le soleil ne parvenait pas à guérir ma tristesse avec ses rayons.

Son touché habituellement réconfortant devenait froid ; insignifiant alors je m'offrais dans le plus lourd des détachements au sol.

Ma tête, tournée vers la balustrade de pierre, observait la jointure du ciel et de la mer. Je n'avais pas envie de rester sur la Côte ni de retourner à Paris. Le problème résidait ici, dans la perte totale de mes véritables désirs devenus flous.

Ce genre de moments d'égarement était ce que je redoutais le plus ; surtout qu'ils se multipliaient depuis mon arrivée sur la Riviera et ses bordures arides. Je ne le réalisais que maintenant, mais cette mission détruisait mes piliers depuis la signature de son fichu contrat.

Mon entrée dans la vie de ces mafieux m'avait engloutie tel un nuage de fumée opaque. Je n'avais ni présent ni d'avenir...

Une larme menaçait de couler sur le carrelage à cette triste pensée. Elle se raccrocha néanmoins au bruit frappant la porte du salon soudainement. Je me redressais dans un élan ; ôtant la tête du sol à l'entente du son plus concret que mes réflexions infinies.

La RivieraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant