𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝑰 - 𝑪𝒐𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒎𝒆𝒖𝒓𝒕𝒓𝒊𝒔

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𝓐𝓵𝓮𝔁𝓮𝓲 🦋



Le souffle de ma respiration saccadée résonnait avec solitude sous l'immensité du plafond. La tête dans son cou, mon corps peinait à s'harmoniser au sien resté inerte sous la douceur de ma peau chauffée par l'effort.

Le lit grinçait de façon monotone.

Seul le bruit des vagues lâchées au loin accompagnait mes mouvements de bassin. Ces derniers allaient, venaient, puis se brisaient insensiblement entre ses jambes comme l'échec de notre mariage... Je me sentais comme un con : Un idiot suffoquant inutilement dans la chaleur de ses cheveux lâchés sur l'oreiller.

Et pendant ce temps, le soleil continuait de briller.

Les minutes passaient en laissant Anastasia de plus en plus passive. Ce silence de plomb, son silence, ne tarda pas à m'agacer ; tant et si bien que l'absence de ses mains sur mon dos et de ses lèvres au creux de mon oreille finirent par blesser la fragilité de mon égo masculin.

Je me sentais inutile. Lourd, beaucoup trop lourd sur ce corps semblant vouloir s'évader par la fenêtre où jouaient les rideaux et le vent méditerranéen. Bientôt, je ne pensais plus à rien... Hormis cette obsessionnelle frustration de ne pas procurer de plaisir.

En dépit de mes efforts...

Merde...

- Cyka...

Je finis par abandonner ; retombant sur le côté du lit en lâchant un juron dans un soupir mêlé de sueurs amères.

Je ne peux pas avancer pour nous deux, Nastia...

Ma main essuya mon visage trempé de sa sueur. Nastia resta muette ; le visage encore tourné en direction de l'horizon bleuté. Il n'en fallut pas plus pour écorcher mon sale caractère.

J'ai l'impression de baiser une morte.

Ces mots retombèrent avec froideur tandis que je me redressai contre la tête du lit et que, d'un geste de la main, j'attrapai la première cigarette jetée hors du paquet sur le chevet d'à côté. Son indifférence me sidérait. Je faisais des efforts... Je me tuais à faire des putains d'efforts tandis qu'elle... Dans tout son mépris... ne daignait pas en faire également.

Tu me laisses faire tout le travail. C'est à la queue de ton chauffeur que tu penses ? C'est ça ? Ce bâtard doit s'estimer heureux que tu sois là pour le protéger. Si ça ne tenait qu'à moi, sa tête serait dans un bocal à l'heure qu'il est...

Je tirai une taf sur le mégot.

- Tu te comportes comme un enfant, Alexeï. Et ne parle pas de ça, c'est du passé.

La blonde se décida à parler. Ses yeux, soudainement tournés à la volée vers moi, se posèrent dans tout leur arrogance sur mon corps dénudé avant de choisir le plafond comme point fixe. Anastasia lâcha un soupir comme si l'effort l'en avait poussée à le faire.

Un furtif sourire moqueur traversa son visage.

Tu fais l'amour comme tu vis : toujours pressé. C'est à peine si j'ai le temps d'avoir un orgasme...

- J'ai des obligations.

- C'est ce que tu dis chaque fois...

- Tu oubli qui je suis, Nastia.

Je ne tardai pas à répliquer.

Ma réponse étouffa la conversation avant que celle-ci n'éclate. Jetant au sol la cigarette à peine consumée, je me levai d'un bond hors du lit en prenant soins d'enfiler mon boxer gisant sur la moquette.

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