La Riviera

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝑿𝑽𝑰𝑰𝑰 - 𝑬𝒅𝒆𝒏 𝒍𝒂 𝒃𝒆𝒍𝒍𝒂

𝓐𝓵𝓮𝔁𝓮𝓲 🦋

La fin de journée pointait enfin le bout de son nez dans le ciel doré.

J'étais fatigué ; éreinté par ces affaires destinées à s'évaporer le jour suivant en laissant place à de nouvelles. La livraison de marchandise était imminente... et je me souciais un peu de laisser Sergeï assister au rendez-vous de ce soir sans moi...

Mon lieutenant était néanmoins capable. Après toutes ces années, cette affirmation me rassurait.

Je décidais donc de faire un effort : de me laisser griser par cette soirée en compagnie de ma femme. Nos relations s'adoucissaient et nos sorties ne ressemblaient plus à des contraintes... la plupart du temps...

Mon petit cadeau arrivait à point nommé dans ce moment de détente forcée.

Habillé de mon costume bleu-gris, j'invitais Nastia à me suivre hors de l'hôtel. Il était bientôt dix-huit heure et la blonde vêtue de sa robe de cocktail beige s'exécutait de façon intriguée dans mes pas.

Je ne lui avais rien dit ; voulant lui faire la surprise en espérant que cela lui plaise autant qu'à moi. Bien que je le cachais, le gosse dans ma tête trépignait d'impatience... Nous descendîmes les marches du perron dans le même empressement, passant en éclair sous l'heure ralentit de l'horloge au-dessus du mythique porche fait de piliers blancs.

Anastasia me questionna une énième fois devant cet empressement mystère. Sa voix gloussait d'un ton léger.

Mais où m'amènes-tu, Alexeï ?

- Dans l'espace...

Je me stoppais à la suite de ces mots.

Il se tenait enfin sous mes yeux après des semaines d'attente : mon nouveau bijou. Je m'avançais en direction du cabriolet à la carrosserie bleu métallisée. L'un de mes soldats me l'ayant conduit jusqu'ici en sortait pour me tendre les clefs.

Je le remerciais d'une tape sur l'épaule avant de me tourner vers Nastia.

Je te présente mon nouveau jouet : Mon Aston Martin DBS 770 Ultimate Volante, aussi rapide qu'un vaisseau spatial...

- Tu sais que je ne m'y connais pas vraiment en voiture...

- Ça ne fait rien, tu n'as qu'à monter et apprécier le voyage.

Je continuais de parler tout en focalisant mon attention sur le véhicule. Ma main massait son armure tandis que je contemplais avec attention l'intérieur tendu de cuir vert d'eau.

Ma femme, elle, se stoppa l'air dérouté. Peut-être s'attendait-elle à autre chose...

- Nous n'allons pas dîner au restaurant ce soir ?

- Si, nous y allons. Je t'emmène seulement faire un tour pour tester ma nouvelle caisse avant de prendre le bateau pour les îles de Lérins. Je pensais te faire plaisir...

- Ça me fait plaisir, bien-sûr...

La blonde, ayant perçus que je remarquais sa déception, se força à retrouver le sourire. Elle  s'avançait tandis que je prenais place au volant l'air toujours subjugué par cette nouveauté. J'étais fier de compter parmi les rares personne ayant eu l'opportunité d'acquérir cette voiture, aussi limitée en exemplaire que généreuse en performance.

Le bruit du moteur grondant sous mes pieds irisa mon grain de peau à la première détonation. Nous étions prêts à nous envoler...

Anastasia mit toutefois un ultime frein au décollage. S'étant regardée dans le miroir passager, elle s'exclama.