Chp 20 : La pelote emmêlée

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La nuit tombait lentement, de son crépuscule orangé frappant sur les vitres brûlantes de la brigade de Cime-Sur-Lin. Les yeux verts brillants par dela des lunettes ovales fixèrent les glaçons. Sans un mot, Silver s'installa face à son « ami », un dossier sous le bras qui compilait les premières constatations de l'enquête sur Lepine et le laboratoire.

Un long silence recouvrit la pièce en même temps que la pénombre sur leur visage. Silver attendit, sans bouger, ne lâchant pas du regard celui qu'il avait osé appeler son meilleur ami.

- Tu sais bien que ce n'est pas moi. Au fond de toi, tu n'es pas dupe, s'exprima enfin le psychiatre sans se détacher de son air malicieux.

- C'est tout ce que tu as trouvé pour te défendre ? Je te croyais plus intelligent que ça.

- C'est juste la vérité.

Le major soupira longuement avant d'ouvrir les feuillets devant lui et d'étaler les photographies de son laboratoire.

- Pourquoi ?

- ...

- C'est quoi cet endroit ? Ta propre morgue ? Une fois que tu en as fini avec les filles que tu kidnappes, tu les tue et celles que tu n'aimes pas tu les enterres ? Jusqu'où as-tu sombré dans la folie ?

- Ce n'est pas ce que tu crois. Ces corps sont de simples objets expérimentaux. Ce ne sont pas des êtres que j'ai tués. Jamais je ne ferais une telle chose, et pourtant, des choses, je suis prêt à en faire plein. Je ne suis pas un tueur. Juste un homme curieux.

Silver abattit violement la photo des doigts d'Ariana sur la table, bientôt confirmé par ADN, et l'oreille de Tiana. A côté, le mot écrit du colis ainsi que celui sur le sachet des doigts.

- Tu ne pourras pas t'en sortir indéfiniment avec ton petit jeu macabre. C'est fini Lepine, on a trouvé des preuves que tu as côtoyé Ariana et Tiana. On a tes empreintes partout et du sang jusqu'au plafond de ta cabane illégale. ALORS, ARRETE, de me mentir. Dis-moi la vérité. Explique-moi, par égard pour notre amitié... POURQUOI ?

Nicolas changea d'expression. Il sembla plus sérieux et accentua son regard sur les photographies.

- Ce n'est pas à moi ça. Ca a été déposé contre moi. C'est un coup monté. Quelqu'un qui imite super bien mon écriture d'ailleurs... j'aurais pu moi-même y croire si je ne me connaissais pas.

- Oh par pitié ! ARRETE !! Tu vas jouer l'idiot jusqu'à quand ?! L'empoisonnement d'Eliott aussi ce n'était pas toi ? Alors qu'on a un témoin qui t'a vu avec de la Belladone grossièrement écrasée dans ton bureau ?

- Pas moi.

Il haussa les épaules, repoussa les photos et croisa ses doigts sous son menton.

- Il n'y a qu'à toi que je fais confiance. Je sais que tu es capable de démêler le vrai du faux, Silver. Alors, je te le redis : ce n'est pas à moi. On essaye de me faire porter le chapeau.

Le gendarme se retint d'exploser. Ce jeu ne lui plaisait guère, pourtant, il dut garder son sang-froid. Il ne voulait pas lui donner ce plaisir ni avoir des ennuis avec ses supérieurs. Marc lui faisait confiance pour que tout se passe bien, il ne devait pas le décevoir.

- Dans ce cas, explique-moi ta version des faits, vas-y, sors-moi le plus beau mensonge de ta collection, répliqua le Major en croisant les bras d'un air désinvolte.

Nicolas s'amusa de le voir ainsi, il se redressa à son tour et se saisit des photographies des morceaux de cadavres.

- Tu peux retrouver la trace de ces corps à l'hôpital de Metz, de Thionville et d'Epinal. Ainsi qu'à l'IML et dans la fac de science de Moselle. Ils ont tous un numéro et un code d'identification dans la nuque ou sous le pied. Ce sont des corps utilisés pour être étudiés. Des corps vendus à la science ou que personne ne réclame. Vérifie et tu verras que je dis vrai.

Zircon aux deux facettesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant