Chp 2 : Contacts

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Une migraine insoutenable, la bouche pâteuse, les pensées en vrac... Sa première réaction fut de chercher à ouvrir ses yeux, lourds comme du plomb. Emergeant lentement d'un profond coma, la jeune femme se sentait aussi vaseuse qu'un lendemain de forte cuite. Bouger lui semblait insurmontable. Le moindre mouvement était une torture tant psychique que physique.

Alors elle attendit un peu, elle grommela et réussit à faire glisser ses doigts jusqu'à son buste. Dans un silence religieux, la femme grimaça et réussit à décoller ses paupières quelques secondes. Ses cils clignèrent de fatigue tandis qu'elle essayait de comprendre où elle se trouvait. Dans sa chambre ? Non, elle n'en avait pas l'impression. Chez des amis ? Cela ne lui évoquait rien... Chez son père ? Encore moins...

Plus ses yeux s'habituèrent à cette pénombre, tout juste illuminée de veilleuses au plafond, plus elle sentit ses tripes se nouer et la peur, lentement, s'insinuer dans ses entrailles. Ce fut comme si on coupait son souffle par intermittence tandis qu'un nœud se formait dans sa poitrine jusqu'à son gosier : Elle était dans un lieu inconnu !

Son réveil se fit soudain plus rapide malgré le brouillard qui l'enveloppait. Elle se redressa avec vigueur avant d'avoir un vertige et de retomber sur ce qui semblait être un matelas beige, propre et lessivé. Confuse au possible elle sentit quelque chose bouger dans son dos et fit un effort monstre pour basculer à quatre vingt dix degrés.

Ses iris ciels se posèrent sur une inconnue aux cheveux flamboyants, allongée en chien de fusil, les yeux luttant pour s'ouvrir tout comme les siens. La confusion s'accentua davantage. Elle se mit alors à scruter les lieux. Et son angoisse ne fit qu'augmenter : une pièce carrée, moite et sombre, recouverte de pierre sur les murs et les plafonds ainsi qu'un sol de terre dure. Seul mobilier : les deux matelas qui la supportaient elle et l'inconnue, sans la moindre literie. Simplement une paillasse à même la terre.

Terrifiée, la femme se redressa et se colla contre le mur où elle se trouvait, à l'ouest de la pièce. C'est là que son regard se posa sur ses habits. Elle se souvenait vaguement avoir porté une robe rouge... désormais, elle était affublée d'une nuisette blanche en dentelle dont elle n'avait aucune mémoire.

L'éveil, le choc puis la terreur...

La femme se mit à crier d'un faible son rauque tout en essayant de se lever. Du métal teinta lorsqu'elle s'effondra par terre. Son pied droit était attaché et relié au mur par des chaines en acier rutilant. Elle tenta vainement de s'en défaire en tirant dessus et en continuant de hurler comme un animal blessé.

Cela réveilla celle qui se tenait tout près d'elle.

Des yeux d'un bleu abysse se posèrent sur la scène et à son tour, l'effroi glaça le sang de la seconde captive. Sa réaction fut immédiate. Elle vit la pièce, la jeune femme blonde qui hurlait puis son propre enchainement. La crise d'angoisse lui aspira le moindre centimètre carré de son esprit et elle trembla de haut en bas en pleurant. Se terrant dans le coin Ouest de la pièce elle se mit à hurler, fort. Se griffant la peau du visage elle tournait la tête de tous les côtés, perdue, acculée.

La blonde se stoppa en la voyant, elle lutta pour reprendre ses esprits malgré l'attirance de morphée. Elle secoua la tête, inspira et expira plusieurs fois avant de marcher à quatre pattes vers la rouquine. Sa détresse lui donna des forces. Elle déglutit difficilement et se remit sur son matelas avant de s'approcher de l'inconnue.

- Hé ! Hé ! Ça va ?!

Le son de sa propre voix lui parut lointaine, caverneuse.

- Répondez-moi !! Oh !

Elle voulut la secouer mais l'autre femme la repoussa en voulant la griffer. Ses larmes débordaient de ses yeux.

- Calmez-vous !! Vous n'êtes pas seule !!! Je... On est ensemble... Ok ?!

Zircon aux deux facettesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant