Ils étaient tous les trois devant l'ordinateur portable, assis sur un petit lit d'hôtel. C'était le vendredi matin, la pluie s'était calmée et le beau temps était doucement revenu. Dans l'écran LED : un homme au visage sévère, défiguré par la colère. Il y eut un silence après toutes les explications de Silver, Xavier et Eliott sur leur enquête « personnelle » autour de Gabriel Perret alias Christian Langlois.
Le juge d'instruction les regarda un à un, son visage de rat passant de la haine à la surprise.
- Vous avez donc... pénétré illégalement sur une scène de crime, entré en contact avec la « famille » du suspect sans autorisation, fouillé dans des archives sans mandats et envoyé un prélèvement ADN sans mon accord ni celle de la personne concernée ?! Et tout ça juste sous mon nez ?! Il y a autre chose ou je dois tout de suite vous coller en taule pour le restant de vos jours ? répliqua-t-il en articulant sèchement chacun de ses mots.
- Je crois que c'est déjà bien, commenta Xavier avec un aplomb qui surprit Silver. Mais on vous a aidé à avancer, pour nous c'est tout ce qui compte, Monsieur Leroy. On veut simplement aider à arrêter Perret.
- S'il y a des règles c'est pour être respectée ! Surtout vu votre implication avec les victimes !!
- Avant de nous faire arrêter, répliqua posément Silver. On compte bien se rendre en Belgique et en finir. Ensuite, vous pourrez bien faire ce que vous voulez de nous. On sait qu'on dépasse les bornes, mais on sait aussi que le temps est contre nous.
Eliott resta silencieux, préférant se faire oublier. Paul soupira longuement en se massant les tempes. Il semblait chercher ses mots.
- Attendez. Je vais d'abord prévenir la Belgique et procéder à une arrestation dans les règles. Ne faites rien avant. Sinon, vous savez bien ce que les avocats vont faire ? Vice de procédure, et hop, relâché. Dans ma carrière je n'ai jamais autant vu de...
Il se massa à nouveau de visage avant de reprendre son air austère et implacable.
- Tous ces putains de criminels qui sortent à cause des enquêtes bâclées, d'un papier manquant, d'une stupide loi mal interprétée, d'intervention non mandatée et de toutes les conneries que vous venez de faire !!! Tout ça... Ca me rend fou. Vous n'imaginez pas à quel point je hais ce vide juridique. A quel point je hais voir un monstre en liberté ! Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait de voir un type récidiver juste sous vos yeux et s'en sortir à nouveau à cause d'une inattention dans les procédures!! LES REGLES ! OUI, elles sont injustes, OUI JE LE SAIS PERTINEMENT, mais elles sont o-bli-ga-toires. C'est donc SI DUR A COMPRENDRE ?!! Sinon ce serait l'anarchie !
Le trio se sentit tout petit et préféra garder le silence en hochant la tête, tels des enfants pris en faute par leurs parents. Paul les fixa longuement.
- Les papiers pour le rectorat et l'interrogatoire de la famille viennent d'être envoyés et j'ai fait une demande de prise ADN en bonne et due forme de madame Sylvie Perret. La vôtre est toujours en cours mais ne sera pas comptée comme preuve dans le dossier. Elle sera détruite une fois qu'on saura la vérité. Je vais passer sous silence la façon dont vous vous êtes procuré certaines informations et les recouper moi-même avec l'enquêteur du judiciaire qui travaille actuellement sur la scène de crime.
Il ferma les yeux sous le regard étonné de ses interlocuteurs.
- J'exècre votre façon de procéder, mais... Je vous suis reconnaissant pour le travail titanesque que vous avez accompli. Vous nous avez fait gagner un temps précieux. * une pause* Si nous attrapons Gabriel Perret, si nous bouclons cette enquête en sauvant des vies et en condamnant correctement ce monstre... Alors, je réviserai votre dossier en allégeant la peine.
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Zircon aux deux facettes
Mystery / Thriller14 juillet, deux femmes disparaissent mystérieusement lors d'un feu d'artifice. Volatilisées, celles-ci rejoignent le long registre des portés disparus, au grand désespoir de leurs proches. A des lieux de là, dans une bourgade idyllique de montagne...