↫ 𝓜𝓮𝓶𝓸𝓲𝓻𝓮𝓼 𝓭'𝓲𝓷𝓷𝓸𝓬𝓮𝓷𝓬𝓮 ↬
« Eren. »
【 FREYA 】
𝓞𝓾 𝓪𝓲-𝓳𝓮 échoué ?
Comment ai-je pu penser que la solution était aussi simple qu'une goutte de sang ?
Les titans nous encerclent, les victimes s'additionnent. Tous les soldats mahrs se font dévorer par nos armes. Les nôtres, notre peuple désormais changé en monstres. Tout ce que haïssait Ymir est en train de s'exécuter sous mes yeux. Ses Enfants ne sont finalement que le fruit du démon. Et s'il n'y avait aucun moyen de stopper ça ?
Est-ce qu'Eren avait raison ? A-t-il fait les bons choix ?
Sieg ne m'a pas reposée. Il contemple la dévastation de son acte. Et moi, je suis incapable de me mouvoir, horrifiée par le spectacle macabre qui me fait face. Les larmes ont coulé, sans même que je ne m'en aperçoive. J'avais cru pouvoir être à la hauteur. Ce complexe d'héroïne qui m'avait laissé croire que je pouvais sauver tous ceux que j'avais dû abandonner plusieurs années auparavant. Mon peuple. Mon cœur me fait mal, terriblement mal. Ma respiration suffoque. Un sanglot mitigé de rage s'empare de moi. Je ne suis rien de plus qu'une gamine qui a été enlevée à sa patrie qu'elle ne peut pas secourir.
Ma vue se trouble, mais j'aperçois encore la silhouette de Falco qui se rue vers le Cuirassé pour venir en aide à Eren. Tout comme le reste des titans, il est contrôlé par la volonté du Bestial.
— Je préfère t'écarter de la scène principale. m'aborde alors Sieg en rapprochant ma si frêle silhouette captive de sa face sauvage. Tu pourrais gâcher tous nos efforts.
— Lâche-moi tout de suite, Sieg ! hurle presque de fureur en essayant moi-même de me libérer.
— Pas avant d'être certain que tu...
Le choc fait trembler le sol, mon être est projetée sur plusieurs mètres dans les airs. Le canon a touché Sieg et son corps vient de s'écrouler lourdement, une nouvelle fois. Le mien voltige jusqu'à rencontrer la pierre du sol en pavés. Je glisse longuement, douloureusement et ma peau s'égratigne et râpe les graviers. Le sang s'écoule, et je lâche un soupir plaintif de souffrance. Mes membres ne me répondent plus, j'estime même avoir quelques os fracturés. Ma tête me lance, mon bras est incapable de bouger, comme si je venais d'être piétinée par une cavalerie entière. J'émets un nouveau gémissement de douleur et essaie de me traîner difficilement. Les doigts s'accrochent aux amas de poussières, débris et marques de sang. Je sens le mien parcourir lentement ma tempe et glisser le long de ma joue. Mais je ne le prends pas en considération, je n'ai pas le temps de me plaindre de mes blessures. Je me relève, me harponnant aux derniers espoirs qu'il me reste. Mes capacités, malgré mon corps humain, me permettent de profiter des avantages des titans. Je me régénère rapidement et possède plus d'endurance et de tolérance à la douleur et à l'épuisement. Mais je ne suis pas sans limite, et ces dernières seront bientôt largement dépassées. Tout comme celles d'Eren, que je vois repousser le Cuirassé avec toute son ardeur et sa haine. Sieg est en mauvaise posture, j'ignore même s'il est encore en vie. Là-bas, sa carcasse est étalée aux pieds du mur et se détériore à vue d'œil. Est-il... Mort ? Se pourrait-il que tout soit terminé ? Mahr a gagné ?
Non, je ne dois pas crier victoire, d'autant plus qu'il ne s'agit là que d'un échec cuisant pour Paradis. Dans un sens comme dans l'autre, nous sommes condamnés si je n'agis pas et que je n'arrête pas Eren et Sieg. Ma jambe me lance et m'empêche de marcher correctement. Je béquille, clopin-clopante, et serre mon bras blessé entre mes doigts. Branlante, ma respiration s'essouffle beaucoup trop vite. Peut-être une côte brisée qui m'empêche d'inspirer. Sa pointe ronge mon poumon et m'arrache de temps à autre une furtive lamentation.
— E-Eren... arrivé-je à prononcer en m'arrêtant non loin du corps du Bestial.
Sieg est encore là. Gisant au sein de la cage thoracique de son Titan qui l'a protégé, il tend désespérément la main en direction de l'Assaillant. Mon regard jongle eux, l'adrénaline commence à grimper telle une flèche dans mon être paniqué par leur proche réussite. Non, ils ne doivent pas entrer en contact.
Du coin de l'œil, j'aperçois une forme se glisser entre les bâtiments. Mon attention se porte sur cette fillette qui marche d'un pas calme et pesant, comme si toutes les responsabilités du monde trônaient sur ses minces épaules. Sa blondeur est ternie par son malheur, son faciès est déformé par son accablement. Ymir n'a pas changé, et son énigme me poursuit encore. Son bras se met en mouvement, son index se lève. Il pointe l'Assaillant, qui vient de s'échapper de la prise du Cuirassé. Eren s'est enfuie du combat en quittant le cadavre pétrifié de son Titan et se précipite à présent en direction de Sieg. Je dois l'en empêcher. Je sais que je peux l'en empêcher. Malgré mon état déplorable, je suis déterminée à l'en empêcher. Ymir tente de me dire quelque chose. Ce n'était pas mon sang, ce n'était pas moi. Non... Eren est en fait la clé. Tout comme dans ma vision, où nous étions unis lui et moi. Depuis le début, je n'ai rien compris aux aveux d'Ymir. Jusqu'à maintenant. Cet instant, où tout repose sur moi.
— EREN ! s'écrie soudain Sieg en essayant de ramper vers lui.
Mes dents se serrent, la douleur de mon corps est à son apogée mais j'éprouve la guérison de certaines de mes plaies. Progressivement, j'accélère le pas et me mets à courir dans sa direction. Eren me voit, furieux de cette décision. J'arrive en face de lui, et il sait qu'il va devoir me repousser férocement s'il veut que je le laisse passer. J'imagine être finalement son ennemi le plus redoutable, car j'ignore s'il pourra me blesser dans sa quête. Et lui-même ne sait pas s'il en sera capable.
Pourtant, mon sang ne fait qu'un tour. Mes sens s'affolent, mon cœur frappe ma poitrine brutalement. Un sentiment d'urgence s'anime en moi, plus encore que tout ce que j'ai pu éprouver jusque là. Une sensation de mort m'envahit. Une fatalité sur laquelle je n'ai pas la main. Eren et moi sommes à quelques mètres, seulement une dizaine de pas nous séparent. Cependant l'éclat du fusil brille et m'aveugle un court instant avant que je ne remarque la silhouette de Gaby dans l'allée adjacente à la mienne. Le coup part, il tonne dans un grondement qui m'annonce le terrible dénouement.
— EREN ! hurlé-je alors avant de me jeter contre lui pour le repousser.
Je tombe au sol, je m'y plaque de tout mon poids et m'agrippe à son haut avec force et crispation. Je n'arrive pas à m'en détacher, je suis figée sur place. Il n'essaie pas de se relever, immobile à mes côtés. Trop immobile. Je n'ose pas bouger, moi non plus. Je n'ose pas penser à ce qui a pu arriver. Mes paupières se ferment le plus fort possible, j'y crois. Je crois au fait que je l'ai sauvé et qu'il n'est pas blessé. Le sang coule sur mes phalanges, l'odeur de la poudre à canon anesthésie mes pensées. Je me redresse alors et porte mon attention sur son visage. Visage que je ne retrouve plus accroché au reste de son être. Le puissant coup a arraché sa tête de son corps et l'a projeté jusqu'aux désirs de Sieg, qui a réussi à entrer en contact malgré tout avec son petit frère. Une exclamation m'échappe, tandis que les larmes s'emparent aussitôt de mon âme. Je suis incapable de parler, découragée de penser. Mes esprits sont embrumés par cette réalité que je refuse de croire. Eren n'est pas mort. Il ne peut pas. Mes doigts tirent sur son haut, le secouent avant que je ne laisse mon front retomber contre son torse sans vie. Non, il ne peut pas. Ma main chute contre la sienne. Il ne peut pas... Je la serre, je l'emprisonne. Je le refuse. Les étincelles crépitent, l'or enveloppe notre communion. L'obscurité s'insinue dans mes songes et paralyse mes idées.
A cet instant, l'aura macabre de l'Axe me fait face. Et sa lueur n'a jamais été aussi lumineuse.
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✓ 𝐌𝐄𝐌𝐎𝐈𝐑𝐄𝐒 𝐃'𝐈𝐍𝐍𝐎𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄. [Eren x OC]
Fanfiction[𝐅𝐈𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄𝐄] La fin du monde est proche. Les Titans règnent en maître, le continent hurle vengeance contre Paradis et Eren Jäger n'a jamais été autant mis dos au mur. Une décision, un rêve, un choix qui va supprimer la quasi-to...