Chapitre 66

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- Ma mère s'est donnée la mort quand j'avais quatorze ans. Thomas en avait seize. On venait tout juste de s'adresser à nouveau la parole. Mais il allait au lycée, sortait tous les soirs et les week-ends donc nous avions perdu notre complicité d'autrefois. Mais quand j'ai découvert le corps de ma mère, ma vie s'est arrêtée avec la sienne. Et quand Thomas l'a apprit, il est devenu fou de rage. Fou de tristesse. On nous avait enlevé notre sœur et maintenant, notre mère. Le jour de son enterrement ; il ne m'avait pas adressé la parole depuis le jour où je lui avais annoncé sa mort ; il a tout simplement disparu. Une fois que le cercueil a disparu de ma vie pour s'enfoncer sous terre, il s'est éclipsé et n'est jamais revenu. Au début, j'ai eu peur qu'il ne lui soit arrivé malheur. Qu'on l'ai kidnappé ou même tué. Mais après, je me suis rappelée que jamais, j'avais Thomas ne se serait fait piéger. Alors j'ai su qu'il était parti de son propre chef. Je savais qu'il était parti refaire sa vie. Loin de moi. Et de. Tous nos problèmes. Et là encore, je ne lui ai pas dis toute la vérité quant à sa mort. Je savais que c'est ce qu'elle aurait voulu. Mais je l'ai fais pour lui. Je l'ai fais pour qu'il ne se retourne pas en partant. Pour qu'il puisse refaire sa vie sans repenser à moi. Qu'il puisse faire ce que j'aurais toujours voulu faire : fuir. Fuir pour tout recommencer.

- Et est-ce qu'il sait ? La vérité.

- Non. Je crains qu'il ne m'en veuille de lui avoir menti.

- Mais il t'a abandonné dans les bras de ton horrible géniteur non ? Alors il n'aura rien à dire. Quand tu voudras lui avouer la vérité que tu as le courage de m'avouer aujourd'hui, je serais là. Et je te défendrais au détriment de ma relation avec un de mes frères et de mon travail au sein de la mafia. Je te défendrais coûte que coûte je te l'assure. Je hais les injustices. Et encore plus celles qui concernent les personnes auxquelles je tiens.

- Je - je te remercie Al'. Mais je ne veux pas que tu sois en froid avec Liam par ma faute. Ne fais rien, je me débrouillerai toute seule. Je suis grande tu sais. Bien que plus petite que toi.

- Deux ans de moins et vingt centimètres.

- C'est pas faux. Bon, à moi de te poser une question. D'où te viens cette violence ? Je veux dire, tu n'es pas quelqu'un de violent de nature alors qu'est-ce qui t'a fait changer ?

- Ma mère est morte quand j'avais dix ans. Lisa en avait treize. La mort de ma mère a complètement boulversé mon père. Encore aujourd'hui, il semble tout le temps triste. Il a perdu sa joie de vivre en même temps que l'amour de sa vie. Je ne le vois plus, préférant oublier son état. Lisa s'est rapidement éloignée de nous et elle est rapidement tombée enceinte d'un connard. L'enfant, c'est Luna. Dès qu'il l'a su, le père les a abandonnées. Alors ma sœur s'est débrouillée pour élever une enfant seule. Et elle y arrive. Vraiment, nous ne sommes pas des Anderson pour rien. C'est ensuite moi qui ai rejoins une mafia en m'alliant à Liam et je ne les ai quasiment jamais revu. J'ai été en colère. Très en colère contre ma mère qui nous avait laissé, mon père, ma sœur et moi. Je suis devenu violent parce que je n'ai jamais accepté sa mort. Tout comme mon père. Nous restons coincés dans le passé, espérant que cela la ramènera dans le présent. Et puis après, j'ai été en colère contre mon père. Mon père détruit à cause d'une femme. Et ça je ne l'ai jamais supporté. Alors je me suis promis de ne jamais tomber amoureux comme l'a été mon père car l'amour est douloureux. L'amour nous rend faible et peut nous détruire à tout instant.

- Je comprends mieux ta vision de l'amour maintenant.

- Tu es vraiment tombée enceinte de ton premier amour toi ?

- Oui mais je ne préfère pas développer la réponse.

- Bien, ce n'est pas grave. On rentre ? Je pense que nous avons assez parlé pour la journée.

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