Chapitre 78

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NDA :
Attention ⚠️ TW ⚠️. Dans ce chapitre sera évoqué de la violence. Si vous ne voulez pas la lire, vous pouvez passer le passage en italique.

Bonne lecture 🫶

***

« Du sang. Il y en a partout.
Qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je dois faire pour enlever tout ce rouge de ma peau ? J'ai l'impression qu'il sera indélébile à tout jamais. Je ne pourrais jamais m'en débarrasser.

Et Sally. Sally est là. Tout près de moi. Mais pourtant si loin. Je peux là toucher mais je ne pourrais plus jamais l'entendre. Et papa est là lui aussi. Il est partit se laver les mains. Et il m'a laissé à côté d'elle.

Je prends sa tête entre mes mains et la rapproche de mes lèvres. J'embrasse son front, déjà glacé. Je ferme ses paupières de mes doigts ; je ne veux plus voir ses yeux vides de vie. Je sais déjà qu'ils me hanteront pour le restant de ma vie. Ses petits yeux gris que j'aurais tant voulu revoir.

Je retrace le contour de son visage avec mes doigts. Je ne veux pas l'oublier. Je ne veux pas oublier son visage d'ange. Je ne veux rien oublier d'elle. Mais je sais aussi que cela n'est pas possible. Bientôt, je ne me souviendrais plus de sa voix, de son visage, de son rire.

Mes larmes atterrissent sur son visage et disparaissent sous sa peau. La dernière chose que je pourrais partager avec ma petite sœur, ça sera mes larmes. Mes larmes et rien d'autre. Comme j'aurais aimé que les choses se passent différemment ! Que papa ne boivent pas. Que papa ne nous tape pas. Que maman soit réellement heureuse. Que Thomas soit au courant de la vérité et donc que je n'ai pas besoin de lui mentir. Que je ne sois pas obligée de mettre du fond de teint sur mon corps pour cacher la violence de papa. Que je ne sois pas terrifiée à l'idée de rentrer de l'école. Que je ne sois pas encore plus terrifiée quand Thomas n'est pas à la maison. Parce que quand il est là, papa est gentil avec moi. Et s'il avait été là ce soir, peut-être que papa n'aurait pas tapé Sally. Peut-être que Sally ne serait pas aussi croisé. Peut-être qu'elle répondrait à mes questions. Peut-être qu'on pourrait toujours jouer ensemble. Et peut-être que je n'aurais pas eu besoin de sortir de la maison en courant pour ne pas que papa me fasse encore plus mal. Parce que j'ai peur. Je suis terrifiée. Et j'ai mal. Mal parce que papa m'a lancée dans un étagère. Parce qu'il m'a tapé au visage et dans le ventre. J'ai peur papa. Alors pourquoi est-ce que tu continues ? »

Je me réveille en sursaut, le corps en sueur et la respiration saccadée. Les mains rassurantes se placèrent autour de mon visage et il m'obligea à le regarder.

- Eh Ella. Ella regarde moi. Tu me vois ? Tout va bien, tout est fini. Ce n'était qu'un cauchemar.

- C - c'était pas... c'était pas un cauchemar.

- Qu'est-ce que c'était pour qu'il te fasse aussi peur ?

- Un souvenir.

***

Après mon réveil en plein milieu de la nuit, Alessio m'avait rassurée et pour la première fois, j'avais réussi à me rendormir suite à ce souvenir douloureux. Grâce à lui. Grâce à Alessio.

Il était rassurant et je ne savais pas pour quelle raison mais je me sentais en sécurité en sa présence. Entre ses bras sécurisants, son odeur enivrante, ses mouvements apaisants et ses paroles rassurantes, il avait vit comprit le combo parfait pour me calmer.

Et quand je m'étais réveillée de nouveau, aux alentours de neuf heures, il était toujours à côté de moi. J'étais même encore dans ses bras. Il n'avait pas prit peur. Il ne s'était pas enfui. Il ne m'avait pas fui, moi. Peut-être qu'au final, il voulait bien de moi. Mais je ne voulais pas me faire d'espoir. Surtout quand je me remémorai son refus de m'embrasser. Et moi, je me sentis idiote d'avoir pensé qu'il en aurait envie. Je me sentis idiote d'avoir voulu essayer. Et je me sentis idiote de savoir qu'il m'ait vu si vulnérable.

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