Chapitre 105

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Au volant du « bébé » d'Alessio, je regardais le paysage défiler sous mes yeux. Et je concentrai mon ouïe sur la respiration calme de mon copilote. Il avait sa main posée sur ma cuisse et dès que je le pouvais, ma main retrouvait la sienne.

Lenny avait emmené Sarah faire un tour de moto puisqu'elle n'en avait encore jamais fait. Liam, Ava, Iris, Rayan et Noah avaient, quant à eux, décidés de continuer la soirée sur la plage.

Je les aurais bien accompagnés si je n'étais pas aussi fatiguée. Ma blessure me faisait toujours mal et mes nuits en étaient victimes. Alessio avait proposé de me ramener mais je voulais conduire alors il avait capitulé ; me laissant au volant de la chose la plus importante à ses yeux.

Je ne sais pas pourquoi mais, au cours de la soirée, je m'étais rendue compte que j'avais envie de plus. De plus d'Alessio. Cela ne m'était arrivé que pour Lucas. Mais même avec lui, cette envie n'était pas aussi forte. J'avais bien essayé de l'ignorer mais plus je l'ignorais, plus l'envie grandissait. Je me demandais si j'en étais capable.

Est-ce que j'arriverais à aller jusqu'au bout ?

La seule chose que nous ayons fait jusque là c'est s'embrasser et dormir ensemble. Juste dormir. Et jusqu'à maintenant, Al' n'avait jamais montré son impatience quant à mon refus d'aller plus loin. Je crois même qu'il n'a jamais essayé d'aller plus loin. Comme s'il comprenait que j'avais besoin de temps.

- Quand tu auras finis de te triturer le cerveau d'appréhensions infondées, tu pourras peut-être tourner à droite. On est arrivés.

- Oh oui pardon, excuse-moi je n'étais pas très attentive.

- Pas très attentive ? C'est le moins qu'on puisse dire. Tu as grillé trois feux rouge et tu t'es fais flashé cinq fois.

- Mais pourquoi tu ne m'as rien dis ?!

- Je ne te demanderais pas à quoi tu pensais, tu sais que si tu veux en parler, je suis tout ouïe ! En attendant, je te propose de ne pas rentrer tout de suite. Fais autant de tours que tu veux et appuie autant que tu veux sur l'accélérateur. Ce bijoux peut monter jusqu'à 300 km/h. Je pense que tu as de la marge. Et parce que je m'en contrefous de l'amende que j'aurais à payer, fais-toi flasher autant de fois que tu veux. Du moment que tu te sens mieux là-dedans, dit-il en me tapotant le front. Je sais que la vitesse te fait du bien alors continue.

Alors sans lui dire quoi que ce soit, mon pied appuya sur l'accélérateur à fond au point où la vitesse nous propulsa dans le fond de nos sièges. Un énorme sourire naissa sur mon visage, inconsciemment.

Avec habileté, je maniai le volant à la perfection. Freinant et accélérant au bon moment dans les virages ou même dans les lignes droites. Je ne savais pas vraiment où j'allais. Je conduisais et c'était tout ce qui m'importait.

Je ne pensais pas autant apprécier la vitesse mais j'en fus agréablement surprise. Et de plus, savoir qu'Alessio me connaissait mieux que moi-même me dérouta quelque peu. Il savait que la vitesse m'aurait fait du bien alors que je l'ignorais complètement.

J'avais arrêté de compter le nombre de flashs qui étaient apparus devant mes yeux au cours de notre petit périple à 250 km/h. La lumière m'éblouissait quelque peu mais je reprenais vite mes esprits. J'avais même commencé à me lancer un défi. Celui de battre mon record de vitesse devant un radar.

À mes côtés, Alessio ne disait rien. Il riait même quelques fois quand moi-même, je ne pouvais empêcher le mien de résonner dans l'habitacle.

De l'adrénaline.
Du pouvoir.
De la vitesse.
Lui.

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