Chapitre 90

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Je n'étais qu'à quelques centimètres de la porte en bois qui me séparait de mon idiot de frère. J'étais faible, me diriez-vous ? Oui, clairement. C'est moi qui allais vers lui après les horreurs qu'il m'avait dites. Mais je le connaissais. Je sais qu'il n'aurait jamais dit ça si ce n'était pas un sujet dont il était encore attristé. Alors, faible comme j'étais, j'entrai dans sa chambre sans frapper.

Je le vis, allongé sur son lit, la tête vers le plafond ; enchaîné dans ses pensées. Il ne releva pas la tête. Il savait qu'il n'y avait que moi pour débarquer de cette manière dans sa chambre ; que je n'avais encore jamais vu, soit-dit en passant.

- Je veux que tu descendes. Maintenant.

Et sans expliquer quoi que ce soit d'autre, je ressortis ; essayant de ralentir les battements effrénés de mon cœur. Je ne devais pas reculer, pas maintenant. Je devais trouver le courage de leur raconter. Il le fallait. Ils avaient le droit de savoir.

Je redescendis au rez-de-chaussée. Mes amis tournèrent leurs têtes dans ma direction, dans l'incompréhension.

- Liam arrive, furent les seuls mots qui franchirent mes lèvres à ce moment-là.

Ils étaient tous en attente de réponse mais moi, j'avais d'abord besoin de m'asseoir donc je pris un fauteuil et le plaçai face aux canapés où étaient installés mes amis.

Les pas de Liam se firent entendre dans le couloir, puis dans les escaliers. Ils sonnaient comme le début de la fin dans ma tête, comme une horloge incessante qui voulait me rappeler ce que je m'apprêtais à faire. Arrivé en bas des escaliers, il ne comprit pas non plus cette petite réunion improvisée à quatre heures du matin.

- Assis-toi, lui ordonnais-je.

- Et je peux savoir pourquoi ?

- Tu le sauras si tu t'assois.

Il finit par m'écouter et rejoignit Iris.

- On peut savoir ce qui te prend ? demanda Noah.

Les mots ne voulaient pas sortir de ma bouche. Ils étaient tous là pourtant, je les entendais. Lenny se leva et s'accroupît devant moi. Il posa ses mains sur les miennes et me dit :

- Ella. Ella écoute moi. Tu vas y arriver. Tu en es capable. Rappelle-toi, c'est libérateur.

Il m'embrassa sur le front et repartit s'asseoir avec les autres qui eux, me regardaient avec des grands yeux ronds.

- Bien, soufflais-je. Je vais tout vous dire. Je vais vous raconter ce qu'il s'est passé dans ma vie mais à une condition, dis-je en regardant Liam. Je ne veux pas que l'on m'interrompt. Et personne ne s'en va tant que je n'ai pas finis est-ce que c'est clair ? Liam je n'ai pas entendu ta réponse.

- Oui c'est bon Ella. Je ne dirais rien et je ne partirais pas.

- Je veux aussi que vous sachiez que ce que je vais dire, c'est la vérité et seulement la vérité. Je n'ai aucune raison de mentir sur de tels sujets alors oui, tout ce que je vais vous raconter est vrai. Liam, accroche-toi, ça va secouer.

- On t'écoute Ella, me rassura Al'.

- Je crois que je ne sais même pas par où commencer.

- Commence par le commencement, ta naissance, la famille, me proposa Liam.

- Alors je suis née il y a bientôt 20 ans. Dans une famille aimante, joyeuse et pleine de vie. J'avais un grand frère, Thomas. Il avait tout juste deux ans et demi de plus que moi c'est pourquoi nous étions si complices. Quand j'ai eu quatre ans, une petite sœur est apparue et a comblé la famille de bonheur, commençais-je en sentant déjà les larmes me monter aux yeux.

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