Chapitre 127

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Point de vue d'Alessio :

- Non, écoutez-moi monsieur s'il vous plaît ! Reculez !

- Monsieur, veuillez sortir de la salle ! Attendez à l'extérieur.

- Mais qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'elle a ? Ella ?!

- On vous tient au courant monsieur Anderson, on doit prendre soin de votre compagne.

Et ils fermèrent la porte. Mon ange n'était plus devant moi, je ne la voyais plus.

Elle avait super bien travaillé, elle avait été très forte mon ange, comme toujours. Et je ne lui avais pas lâché la main un seul instant. Je n'avais pas arrêté de l'encourager et le soutenir oralement. Et elle avait donné naissance à notre fils. Mais celui-ci ne pleurait pas à sa sortie alors ils nous l'avaient tout de suite enlevé. Ella était en sueur et épuisée mais elle souriait. Elle attendait simplement qu'on lui rende son fils ; tout comme moi.

Je l'avais à peine aperçu. Mais elle avait fini par s'endormir. Un sommeil qui inquiétait les médecins qui m'avaient fait sortir de la salle.

Je m'approchai de la porte et frappai.

- Laissez-moi entrer ! Laissez-moi entrer ! Je veux la voir ! Ne me privez pas d'elle je vous en prie ! Qu'est-ce qu'elle a ! Pourquoi personne ne me dit rien ! JE VEUX SAVOIR ! Et où il est mon fils, hein ? Où est-ce que vous l'avez emmené ?!

La porte s'ouvrit sur une des sage-femme.

- Monsieur, vous devez partir sinon nous ne réussirons pas à soigner Ella. Est-ce que vous avez de la famille ou des amis ici ?

- Oui.

- Bien, aller les rejoindre et attendez avec eux. On vous tiendra au courant le plus rapidement possible.

Et elle referma la porte, me séparant encore de mon ange. J'étais terrorisé, vide et désorienté. Mes pieds traînèrent sur le sol jusqu'à la salle d'attente où se trouvait tous nos amis. Ils levèrent la tête en me voyant et leur têtes se décomposèrent.

- Al' ? Qu'est-ce qui se passe ? commença Lenny.

- Tu ne devrais pas être avec Ella ? Et ton fils ? demanda Sarah.

- Quelque chose ne va pas ?! s'inquiéta Liam.

- Alessio, qu'est-ce que c'est que ce – sang ? blémit Rayan.

Mes yeux descendirent sur mes mains et remarquèrent qu'elles étaient rouges, rouges sang.

- Les sage-femmes et médecins en avaient sur les mains, je crois qu'ils en ont mis sur la porte.

- Mais pourquoi du sang ? Qu'est-ce que tu fais ici bordel ? paniqua Ava, mains sur son ventre.

- Ils – ils m'ont mis dehors. Je, je comprends pas. J'étais avec elle, avec eux. Elle avait mal mais les médecins ont dit que c'était normal. Mon fils est sortit mais il n'y a pas eu de cris alors ils l'ont emmené avant qu'on puisse le toucher ou même le voir. Et je tenais Ella par la main et puis d'un coup...

- D'un coup quoi Al' ?!

- Ne me crie pas dessus Noah !

- Alors répond, qu'est-ce qu'elle a ?! s'énerva Iris.

- Elle s'est endormie et ils se sont tous inquiétés. Et ils m'ont mit à la porte avec un « on vous tient au courant ».

Une larme de terreur s'échappa de mon il. Et puis la peur prit le dessus ; un cri de rage quitta ma gorge et je cognai le mur de mes poings. Je collai ma tête contre ce mur ; respiration haletante.

- Al', calme-toi, me glissa Sarah en posant sa main sur mon épaule. Elle va s'en sortir et votre fils aussi. Vous êtes des battants.

Lorsque je me tournai vers elle, elle avait les larmes aux yeux. Elle s'approcha de moi et me serra dans ses bras. Je fus désemparé mais finis par accepter ce geste réconfortant et me laissai aller contre elle. Nos larmes respectives trempèrent nos vêtements. On resta dans cette position jusqu'à ce que je me calme.

- Merci Sarah, lui dis-je en me détachant d'elle.

Elle hocha la tête et alla se serrer contre Ava qui ne retenait plus ses larmes. Iris et Lenny essayaient tant bien que mal de rassurer Liam qui était devenu muet d'inquiétude. Noah et Rayan, quant à eux, me regardaient. Prêts à m'aider au cas où je m'écroulerais. Mon menton se remit à trembler mais je refusai de laisser couler plus de larmes alors les deux zigotos qui me servaient d'amis me serrèrent à leur tour.

- T'inquiète pas frérot, on est là, lança Rayan.

- On s'inquiète tous mais on est tous ensemble, pour elle, pour Bella.

Les deux heures qui suivirent furent parmi les plus longues de toute ma vie. Mais un médecin finit par pousser ces fameuses portes battantes.

- Alessio Anderson ? Monsieur je vais vous demander de me suivre, vous pouvez aller voir votre compagne ; elle va bien. Du moins, elle est réveillée. Cependant elle reste très faible alors je vous demande de ne pas trop la solliciter.

- Bien, merci docteur, je vous suis.

- Est-ce qu'on pourra la voir ? pleura Ava.

- Oui bien sûr, mais pas tout de suite. Dès que le père aura fini avec elle.

- Et euh, docteur ?

- Oui ?

- Est-ce que – est-ce que vous avez des nouvelles de mon fils ? On ne m'a rien expliqué, on me l'a juste enlevé.

- Je comprends que vous auriez préféré voir votre fils mais nous devions nous en occuper en urgence. Mais ne vous inquiétez pas, votre fils se porte très bien. Il se trouve actuellement avec votre compagne.

Un poids énorme se retira de ma poitrine et je pus enfin respirer. Après un regard à mes frères et surs, je suivis le médecin, encore, mais cette fois-ci dans la partie pédiatrie. Il s'arrêta devant une porte de chambre et me serra la main.

- Félicitations monsieur Anderson, vous êtes papa.

- Merci docteur, ne pus-je m'empêcher de sourire.

Il me laissa et je pus entrer. Et la vision que j'eus à cet instant précis, je veux ne jamais l'oublier.

Ella était allongée dans ce lit d'hôpital, pâle mais souriante. Parce que dans ses bras, elle tenait un bout de nous, enveloppé dans un tissu blanc. Elle ne m'avait pas remarqué, elle était comme dans une bulle où seule elle et notre enfant se trouvaient. Alors je restai à la porte quelques instants, profitant de cette vision.

Et quand je ne puis plus attendre, je bougeai et m'approchai d'eux. Ella finit par me remarquer et sourit en me voyant. Quand je me trouvai à leur niveau, j'embrassai le front de mon ange et une dernière larme glissa sur ma joue.

- Tu m'as fais peur J'ai cru ne jamais te revoir.

- Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça, rit-elle.

Je l'embrassai longuement, ne voulant pas la lâcher de peur qu'elle ne me soit enlevée. Nos fronts collés, elle murmura :

- Notre fils va bien. On a en enfant Al'...

Mes yeux descendirent sur l'enfant que portait Ella. Notre enfant. Notre fils.

- T'as vu Al' ? Regarde comme il est beau...

Mon doigt retraça le contour du visage de notre fils, admirant ses traits si angéliques.

- Il te ressemble...

- Attend de voir ses yeux, il a les tiens.

Elle commença à pleurer alors je la serrai un peu plus fort contre moi.

- On est parents mon ange... Et tu as tellement attendu cet enfant que tu peux en être fière. On a réussi. Tu as réussi.

Elle me donna notre fils et je le regardai longtemps, très longtemps avant de prendre la parole.

- Bonjour Sacha, bienvenue parmi nous mon fils.

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