Chapitre 81

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- Tu - tu n'as pas fait ça ? me demanda-t-il surpris.

- Oh - euh, si tu ne veux pas entrer, ce n'est pas grave hein on peut rentrer à la villa.

- Non. Non je veux entrer, je veux les voir. Je - je ne pensais simplement pas que tu allais me faire voir ma famille.

Il ne dit pas un mot de plus et avança dans l'allée de la maison de son enfance. Lentement, il regarda autour de lui, se rappelant de chaque détail et se remémorant des souvenirs de sa jeunesse. Il se retourna subitement vers moi et me prit la main.

- Je veux rentrer avec toi. Promets-moi de ne pas me lâcher.

- Je te le promets Al', si c'est ce que tu souhaites, je le ferais.

Il hocha la tête en guise de réponse et me serra fort la main ; comme s'il avait peur que je m'en aille. Devant la porte d'entrée, il hésita un instant.

- Vas-y Al', je suis là. Je t'ai emmené ici, je reste avec toi.

- Merci Ella.

Ce n'était pas souvent qu'il m'appelait par mon prénom. Mais il toqua. Trois fois. Et nous attendions quelques secondes avant que des bruits de pas se firent entendre de l'autre côté. La porte s'ouvrît sur un homme âgé de la cinquantaine. Il n'empêche qu'il avait étonnement gardé la forme et la ligne d'un ancien mafieux. Ses yeux perçants noisettes se posèrent sur son fils et un éclair de nostalgie passa. Alessio, quand à lui, resta impassible. Son père s'avança et lui fit une tape dans le dos. Alessio fit de même.

- Bon anniversaire fiston, furent les seuls mots que l'homme prononça.

Il nous invita à entrer. Toujours main dans la main, nous rentrâmes dans la maison ; vide. Puis tout à coup, plusieurs personnes sortirent de cachettes improvisées et crièrent un « joyeux anniversaire Alessio ! ». Il fut surpris mais un sourire finit par se  dessiner sur son visage.

Yes, mission réussie !

Il embrassa tantes, oncles, cousins, cousines et j'en passais. Il finit par embrasser sa grand-mère. Un grand personnage si vous voulez mon avis. Une fois les retrouvailles passées, tous les visages se tournèrent dans ma direction.

- Je vous présente Ella, ma petite amie, sortit Alessio.

Pardon ?! J'avais bien entendu ?

Les visages de sa famille furent surpris et choqués de la nouvelle. Mais celui qui montrait le plus d'étonnement resta celui de Lisa. Elle nous avait vu parler, et il lui avait sûrement déjà parlé de moi. Et moi, je ne savais pas comment réagir. Mais la grand-mère d'Alessio finit par me faire signe de venir la voir. Ce que je fis.

Étant donné qu'elle était assise sur une chaise, je m'accroupis pour lui prouver qu'elle se trouvait au-dessus de moi, supérieure. Cette femme possédait une aura de puissance que l'on pouvait que remarquer. Je me baissai en signe de respect, comprenant que ce n'était pas le genre de personne à défier. Elle remonta ma tête en poussant mon menton de ses doigts. Et nos yeux se rencontrèrent. Un bleu perçant qui n'avait rien à voir avec la douceur et la chaleur de la couleur noisette des yeux d'Alessio. Et elle me fixa. J'eus comme l'impression qu'elle lisait en moi.

Je la regardai en retour sans jamais détourner les yeux. J'avais traversé assez de choses dans ma vie pour apprendre qu'il ne fallait jamais baisser les yeux devant une personne qui vous mettait au défi. Je voulais lui montrer que je ne me laisserais pas faire aussi facilement qu'elle le pensait. Je paraissais fragile de l'extérieur, bien que c'était une réalité, j'avais assez de caractère et d'ambition pour tenir tête à quelqu'un. Et même si ce quelqu'un était la grand-mère d'Alessio en personne. Leur famille trempait dans les gangs et les mafias depuis six générations.

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