Notre histoire [bkdk]

2 | CONFESSION

Mardi 18 novembre 2022

8h29

Pdv : Izuku

Kacchan me traîne derrière lui depuis un bout de temps. Ça fait environ vingt minutes qu'on marche. Je ne sais pas où on va exactement mais j'ai confiance en lui alors je ne dis rien. Pendant le trajet, j'ai crû le voir paniquer un instant. Il avait l'air... Inquiet ? De quelque chose. Je me demande, pourquoi il se sent vide ? Il a dit qu'il ressentait un vide tout à l'heure. Pourquoi il se sentirait vide ?

Pour essayer de ne plus y penser, je me mets à fixer son visage. Il a toujours un aussi beau visage. Il paraît plus mature maintenant. Il a toujours sa cicatrice et son œil devenu pâle. Il a du mal à voir avec. Mais ce qui me frappe le plus, c'est que son visage paraît calme. Calme et triste. Il a de légers cernes. C'est vrai que quand j'y pense, il a l'air fatigué. Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Il ne va clairement pas bien. Qu'est-ce que je dois faire ? Je veux vraiment l'aider. Mais comment ? Et s'il comptait réellement sauter tout à l'heure ? Il n'a rien dit à ce propos. J'ai peur. Il ne comptait quand même pas... Mourir ?

Non. Bien sûr que non. Kacchan n'est pas comme ça. Il ne voudrait pas mourir. Il a trop de fierté pour s'avouer vaincu. Enfin... Je crois... Il est différent d'avant, il n'est plus le Kacchan du lycée. Il n'est plus celui que je connaissais. Il n'est plus "Kacchan". Ou du moins, il n'est plus le Kacchan d'avant. Il n'est ni le Kacchan du lycée, ni le Kacchan du collège. Il simplement... Devenu un autre Kacchan. Le Kacchan adulte, peut-être ? Ou alors le Kacchan sauveur de vie. J'espère juste qu'il n'est pas devenu un Kacchan triste, qui veut arrêter de vivre.

Il s'est arrêté. On est devant un immeuble. Il entre et se dirige vers les toilettes. Il ferme la porte et vérifie qu'il n'y a personne dans les cabines. Puis, il me chuchote calmement :

— D-... Izuku, met ta capuche. Si on nous reconnaît, on risque de trouver mon adresse. Il met sa capuche en même temps que de parler.

— Ton adresse ? Pourquoi il pense que quelqu'un peut découvrir son adresse ?

— Oui. Je t'amène chez moi. Il essaye de me mettre ma capuche.

— Mais pourquoi ?

— Tu veux des réponses, oui ou non ? Il m'attrape les épaules.

— Oui mais... Pas besoin d'aller chez toi, non ?

— Tu veux des réponses, tu les auras. Mais à condition qu'on aille chez moi. Pourquoi il veut aller chez lui ?

— D'accord, si tu insistes, tu dois avoir tes raisons. Je baisse la tête histoire d'être le mieux caché possible.

— Oui. Allons-y. Il me prend la main et fait de même.

On avance tranquillement. On monte les escaliers pendant un moment et on arrive dans un couloir. Je crois qu'on est au cinquième ou sixième étage. Il s'arrête devant une porte sur laquelle est placardée le numéro "120". Il ouvre la porte et entre, m'incitant à faire de même. On enlève nos chaussures. Il accroche son blouson à un porte manteau et me tend la main. Au début j'ai pas compris, mais j'ai fini par enlever mon manteau et le lui donner. Il l'a accroché et est entré dans la pièce principale : le salon.

Son appartement est vraiment grand. Il a une cuisine ouverte et un balcon. Les rideaux sont tirés donc la lumière n'est pas trop forte. C'est agréable. L'endroit est magnifique et je me sens bien, ici. J'entre doucement à mon tour dans la pièce principale. Il m'invite à m'asseoir sur son canapé et me demande si je veux boire quelque chose. Je réponds négativement, légèrement angoissé. Pourquoi avait-on besoin d'être dans un endroit isolé pour parler ? Le toit du bâtiment sur lequel nous étions était pourtant à l'abri des regards trop curieux.