Notre histoire [bkdk]

19 | NINE DAYS, NO MORE

Jeudi 22 décembre 2022

12h58

Izuku a mal. Atrocement mal. Sa poitrine compresse son cœur d'une puissance douloureuse. Beaucoup trop douloureuse. Sa respiration est coupée, comme interrompue. Il a mal, tellement mal que les larmes n'arrivent pas à suivre. Tellement mal qu'il est obligé d'apporter une main près de son cœur affligé. Au point d'en arrêter de vivre quelques secondes.

— Peu importe. Avait soufflé le blond. Au revoir. Les mains sur le volant, il fuyait le regard du vert.

Izuku n'arrivait pas à bouger. Il avait mal. Il voulait oublier la douleur. Mais s'il sortait, il allait faire une connerie. Il en était certain.
Alors, quitte à faire une crise de panique, quitte à enrager le plus vieux, il ne sortira pas. Il restera là, assis sur le siège passager de la voiture de Katsuki.
Même si sa jambe s'active, même si sa respiration s'emporte, même s'il à rendez-vous, même s'il est appelé d'urgence par son agence.
Il ne quittera pas sa place.
Jusqu'à ce que l'envie parte. Qu'il se sente mieux. Qu'il soit sûr de ne pas faire de bêtise. Même si ça veut dire rester ici pendant des heures et des heures. Il refuse de céder à ses démons. Peut-être que ça vous paraît exagéré, mais trop, c'est trop. Il a perdu le blond deux fois, pas trois. C'est trop, trois.

— Qu'est-ce tu fous ? Tu dégages ou non ? Katsuki regardait les voitures du parking.

— Je préserve ma santé. Izuku fixait un point invisible devant lui.

— Hein ?

— Si je sors, je vais faire de la merde. Alors, je préfère rester ici. Il déglutit.

Comme il l'avait prédit, sa jambe s'agite d'anxiété.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ? Le blond tourne finalement la tête dans sa direction.

— Je ne veux pas trancher mes cicatrices. Il avait froncé les sourcils quand ces mots passèrent d'entre ses lèvres.

— ...

Silencieux. Le plus âgé était silencieux, il regardait son ami d'un air étonné. Il ne s'y attendait pas. Vraiment pas. Il déglutit à son tour. Dans un geste précipité, il sortit son téléphone de sa poche arrière droite. Il éteint le moteur sous les yeux interrogateurs du vert. Il tape son code : '15072006', ouvre son répertoire et appelle un numéro dont le nom est inconnu au vert. Qui ? Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Même s'il se posait des questions, il n'écoutait pas la conversation du blond. Il était trop concentré sur son propre esprit en chaos total.

— Non, non. Je ne pourrai pas venir, désolé. Katsuki se massait les tempes.

— ... Il jeta un rapide coup d'œil au vert.

— Tu n'as qu'à demander à Eijiro de me remplacer pour mon service. Dis-lui que je ferai le sien.

— ...

— Je m'en fou de ce que tu penses. Dis-lui que c'est pas à propos de moi, il comprendra. Il tournait la tête, posant sa main sur celle d'Izuku.

— ...

— Ouais.

Il avait raccroché. Il ne regardait pas son ami. Ses joues étaient rouges, peut-être autant que ses yeux rubis. Son cœur s'emballe bien plus qu'il ne le voulait. Il se sentait coupable d'aimer ce moment alors que le plus jeune n'allait pas très bien il y a quelque temps à peine. Lui aussi se sentait mal, d'ailleurs. À cause de lui, Katsuki avait annulé son service de cet après-midi. En plus, maintenant, ça allait un peu mieux. Il se sentait stupide d'aller mieux seulement grâce à ce contact idiot. Mais il ne pouvait s'empêcher d'apprécier la main du blond sur la sienne. Il ne pouvait s'empêcher de rougir en se rendant compte des rapides battements de son cœur. La pire des situations c'était transformer en la meilleur de toute depuis qu'ils s'étaient revus.