Notre histoire [bkdk]

10 | RED MIRROR

Mercredi 26 novembre 2022

10h28

Pdv : Izuku

Lui comme moi restons silencieux. Il me regarde simplement, les larmes aux yeux, et je le regarde, pleurant à chaudes larmes. Je suis devenu plus sensible ou quoi ? Ces derniers temps, je ne fais que ça de pleurer... Je hoquette et frotte mes yeux. J'ai terriblement froid. Mon cœur me fait mal, mais ce n'est pas si désagréable. C'est comme un feu qui ne se répand pas. Il est fixe. Immobile. Jusqu'au moment où les bras musclés de Kacchan viennent me serrer. C'est agréable. Je m'accroche à son t-shirt et pleure encore. Au point de mouiller son t-shirt. Mon cœur s'active encore plus. Une sensation plaisante se propage dans mon bas-ventre. Cela n'empêche pas mes larmes de dévaler mes joues rouges et de tomber sur le torse de Kacchan.

Au bout d'un certain temps, je finis par me calmer. Kacchan se décolle lentement de moi. Vide. Ce sentiment s'empare de tout mon cœur. J'ai froid de nouveau. Kacchan hésite à me demander quelque chose, je le vois. Je hoche légèrement la tête, de manière à lui faire comprendre de parler.

— Pourquoi ? Il demande doucement.

— Je sais pas vraiment. Soupirais-je.

— Sérieusement ?

— Laisse-moi un moment pour y réfléchir, s'il te plaît. Dis-je entre deux respirations.

Je respire un moment, j'essaie de me calmer. J'ai mal au cœur. Ce n'est pas à cause d'une maladie ou quoi que ce soit. J'ai simplement mal. Comme si mon cœur était devenu un trou béant dans ma poitrine. Je réfléchis à ce que je pourrais lui répondre. Ce serait bizarre si je lui disais qu'il m'a manqué lui aussi, bien plus que ce que j'aurais pensé à l'époque ?

...

On n'a qu'une vie de toute façon. Si je ne le fais pas maintenant, si je ne dis pas ce que j'ai à dire... Rien ne changera. Alors autant faire ce dont j'ai envie, qu'importent les conséquences. Juste une fois. Juste cette fois, je ne penserai pas aux conséquences. Juste cette fois, je vais faire ce que j'ai envie de faire. Quitte à passer pour un idiot ou une personne faible. Il n'y aucun mal à s'avouer vaincu, de temps en temps. Il n'y aucun mal à vouloir exposer ses sentiments. On se fiche de paraître faible si ce n'est qu'un instant, avec les bonnes personnes. Avec ceux qui te soutiennent et t'aiment. Il n'y aucun mal à se laisser aller, juste une fois ou juste quelques fois. Tant que tu ne vas pas trop loin, c'est bon non ? Tant que tu ne fais rien de mal, c'est bon n'est pas ? De toute façon, j'ai déjà pris ma décision.

— Cette année sans toi a été juste horrible. Il me regarde, surpris. Mes larmes commencent à perler aux coins de mes yeux. Je pleurais quasiment tout le temps. Je mangeais tellement peu à cause des remords... Je renifle. La gorge sèche, j'essaie de continuer. J'ai passé l'année à penser à toi et ton visage. Je n'ai fait que ça. Et à cause des regrets te concernant, je suis passé à côté de gros problèmes de malnutrition. J'ai mal au ventre. J'ai tellement peur de le regarder... J'ai perdu énormément. Pas seulement énormément de poids. J'ai laissé tomber des milliers de larmes. Des centaines de sourires, et des dizaines, voir des centaines de repas. Et ça, juste parce que tu n'étais plus là. Je me demande, pourquoi tu m'affectes autant ? J'ai l'impression que je viens de faire une erreur. Je n'aurais pas dû dire ma dernière phrase.

— Parce que j'ai été un gros connard. J'ai passé mon enfance à te harceler. Normal que je hante tes pensées ! Je le regarde, outre. Je suis celui qui t'a rendu malheureux ! Et je continue à te rendre triste, sans être proche de toi qui plus est. Il est en colère. Non pas contre moi, contre lui. Je ferais mieux de dégager de ta vie. Si cela te permet d'aller mieux, alors je ne te reverrai plus. Même si je dois être triste à mon tour. Je le mérite. Si tu vas mal, c'est parce que je t'ai fait du mal. Il n'a rien compris. Rien du tout.