Notre histoire [bkdk]

11 | SCAR

Mercredi 26 novembre 2022

12h35

Pdv : Izuku

Je n'aurais pas dû partir aussi longtemps. Mais je n'ai pas vu le temps passer... Ochaco a été si gentille... La prochaine fois, je lui achèterai quelque chose ! Elle le mérite. Elle était là quand j'étais au plus mal. Et elle ne m'a pas abandonné ! Elle est vraiment géniale. Elle m'a conseillé d'en reparler avec Kacchan un peu plus tard. Selon elle, il n'a pas réellement conscience qu'il se trompe sur ce que je veux dire. Sur ce que je veux qu'il comprenne. Et elle est persuadée qu'il ressent la même chose que moi. Elle est persuadée qu'il ne peut pas vivre sans moi, comme je ne peux pas vivre sans lui.

J'espère que Kacchan n'a pas fermé à clé. Je n'ai pas pensé à prendre le doublon en partant. En réalité, je n'ai pris que mon téléphone... J'aurais dû prendre mes affaires avant de faire quoi que ce soit... Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Non, je ne pense pas. Au pire des cas, il aurait trouvé une solution. Je devrais me dépêcher quand même. On ne sait jamais ce qu'il peut se passer. Et puis, vu ce qu'il m'a raconté à propos de l'année qui s'est écoulée, je préfère faire attention. Je ne veux pas qu'il fasse une bêtise de plus. Qu'il fasse une connerie, comme je l'ai fait.

Je suis devant son appartement. J'ai la gorge nouée. Un mauvais pressentiment. C'est tout ce à quoi je pense. Quelque chose ne va pas. Il y a un truc qui cloche. Je ravale ma salive et enclenche la poignée. C'est ouvert. J'entre lentement.

— Kacchan ?

Dis-je une première fois. Aucune réponse.

— Kacchan ?

Une deuxième fois. J'enlève mes chaussures et ma veste.

— Kacchan !

Cette fois-ci, j'ai crié. Malheureusement, aucune réponse. La panique s'empare de moi. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je l'ai laissé seul alors qu'il a besoin de moi. Alors qu'il est blessé. Alors qu'il pourrait faire une bêtise. Je suis complètement débile. Je n'aurais jamais dû partir aussi longtemps. Je n'aurais pas dû partir tout court. Je commence à le chercher partout Dans toutes les pièces.

Dans la salle bain. Par terre. Du sang. Le miroir est cassé. J'espère que ce n'est pas ce que je pense. J'aimerais qu'il n'ait pas fait ce que j'imagine. Mais je le sais, je sais qu'il l'a fait. Je sais qu'il a fait ce que je pense. J'ai peur. Peur de voir les conséquences de mes actes. J'ai peur qu'à cause de moi, il ait fait la pire des bêtises. J'ai peur qu'à cause de moi, il se soit fait souffrir. J'ai atrocement peur. Je suis terrifié de le voir. Heureusement ou non, il n'est nulle part. Je ne l'ai pas trouvé, pour le moment. Je n'ai plus qu'une option : sa chambre. J'ouvre lentement la porte. Sans même le voir, je sais qu'il y est. Et je sais aussi qu'il ne fait pas que dormir. Je veux bien croire que les murs soient insonorisés, mais depuis tout à l'heure, je crie comme un dégénéré.

Je survole sa chambre du regard, craintif. Je le vois. Il est... À moitié sur son lit. La tête sur un de ses deux bras, placés sur son lit. Il dort. Il réussit à dormir alors que je n'ai fait que crier ? Attend, ses mains. Elles sont en sang. Son mur est taché. Des morceaux de verre entre les doigts, du sang par terre, sur le mur, sur les draps. C'est une catastrophe. Je devine facilement ses actions. Il s'est défoulé sur le miroir, puis sur le mur, avant de s'allonger à moitié. Je m'approche lentement. Je m'accroupis devant lui. Je fixe ses mains. Je crois bien qu'il s'est cassé une ou deux phalanges. Je prends la décision de le coucher sur son lit. J'essaie donc de le porter, ce que je réussis, assez surpris. Je ne me pensais pas si fort ? Ou alors, il est juste superléger ?