15 | WHAT IF . . .

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Mardi 20 décembre 2022

7h29

Allongé sur son canapé, le jeune blondinet était perdu dans ses pensées. Il ne savait quoi faire pour ne serait-ce que discuter avec Izuku. Certes, il possédait maintenant son numéro, mais à quoi lui aurait servit celui-ci ? Puisqu'il ne voulait pas envoyer le premier message. S'était bien vrai, il était têtu et borné. Autrefois orgueilleux et arrogant, mais plus maintenant. Ou du moins, il l'était beaucoup moins. Devenir mature et responsable était la norme à son âge. Pourtant, s'il avait eu l'occasion de rester l'ado qu'il était, il serait aujourd'hui encore, ce garçon prétentieux. Seulement, la vie et les gens qui l'entouraient lui ont fait comprendre que non, il ne pouvait rester cet enfant. Il l'a compris le jour où la mort à frôlée son âme. Ce jour où son cœur avait explosé. Et aujourd'hui encore, il s'en souvenait comme si c'était hier. Pourtant, on pouvait compter le temps écoulé d'année en année.

Toujours allongé sur son beau canapé gris, il prit une décision bien audacieuse : invité Izuku, lors de la fête de fin d'année, à venir avec lui et porter des vêtements assortis. Il ne restait plus qu'une seule question sans réponse : quand le lui demander ? Et la réponse fut trouvée : ce soir, pendant son service de nuit. Il allait déposer une lettre dans la boîte aux lettres de son immeuble. Ne lui restait-il qu'à retrouver le chemin vers la maison du jeune héros. Il n'y avait été que quelques fois. Et ces rares fois, il n'était pas concentré sur la route, mais bien sur les yeux verts de son actuel ami. Mais il ne doutait pas de son sens de l'orientation. Contrairement à Zoro, lui, il ne se perdait pas à la moindre occasion. Maintenant, il lui fallait écrire cette lettre.

Une pensée lui traverse l'esprit l'espace d'un instant : c'est complètement stupide cette idée de lettre. Mais une autre lui redonne confiance assez vite : après tout, pourquoi pas ? Il n'a rien à perdre de toute façon. Hormis son étiquette de gros dur sans cœur. Mais il s'en fiche. Il se lève dans le silence de mort de son appartement. Il est d'ailleurs bien vide, sans le plus jeune. Aucun son, aucun murmure, aucun bruit de crayon sur du papier... Même pas le raffut d'une seule vidéo d'all might. L'endroit lui paraît bien triste et fade, d'un coup. Comme dans sa chambre de l'époque : insipide. Il réalise que sans ce garçon qui lui plaît tant, sa vie est morose, sans gaieté. Hormis les quelques instants de rire avec ses amis, il n'est ni vraiment heureux ni vraiment triste, depuis quelque temps. Il ne s'en plaint pas.

Avant, il n'était pas heureux une seule seconde.

Mais bon, c'est du passé. Il n'a plus à s'inquiéter, n'est-ce-pas ? Il entre dans sa chambre et s'assied sur sa chaise de bureau. Il prend une feuille et un stylo, commence son brouillon.

« Izuku,

Tu penses sûrement que cette lettre est s̶t̶u̶p̶i̶d̶e̶ inutile, et tu as peut-être raison, dans un sens.
Je pourrai simplement t'envoyer un message étant donné que j'ai ton numéro maintenant. Mais j̶e̶ n̶'a̶i̶ p̶a̶s̶ e̶n̶v̶i̶e̶. je ne veux pas envoyer le premier message, ça me met mal à l'aise. Et puis, c'est plus original, une lettre.

De toute façon, j'ai déjà pris ma décision.
Je me sens bête là tout de suite. Écrire une lettre, ça fait vieux jeu, non ? Enfin...
Qu'importe.

Je me sens vraiment stupide. Très. Je suis vraiment un t̶r̶o̶u̶i̶l̶l̶a̶r̶d̶ dégonflé.
Je n'arrive même pas à te demander ça en face à face...

Tu veux venir avec moi à la fête de fin d'année de l'ancienne 1A de Yuei ?

J'ai rien d'autre à dire.

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