Chapitre 12 : Drones

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Les dissonances sont des parasites invisibles. Ils empêchent parfois la magie d'opérer et de ranimer les legs des antiques. A noter également qu'à ce jour, personne ne peut véritablement identifier leurs origines, ni leurs champs d'actions. Il est de notoriété académique que les dissonances apparaissent de manière périodique : durant les Brûlantes le nombre de dissonances explosent et il faut bien souvent attendre la fin de la Saison pour utiliser les nouveaux legs.

Etudes des dissonances

Propriété de l'Académie de Port-Pierre



Le bunker était vaste, mais Élie commençait à en connaître les moindres recoins. Après avoir déposé la combinaison dans le couloir de son appartement, il revint sur ses pas jusqu'au fond du complexe gouvernemental. VueNoc, l'application de vision nocturne, lui permit à deux reprises de ne pas chuter sur des marches bancales. Les étages les plus bas étaient de plus en plus humides, l'eau gouttait du plafond et formait parfois de large flaque devenue glissante avec le temps. Le jeune homme dépassa la génératrice et son doux ronronnement, poursuivit sa descente avec calme.

Il parvint à l'immense hangar aux étagères garnies de caisses en plastique. S'il suivait la logique de son organisation, il devait trouver l'allée concernant le matériel non essentiel pour les recherches scientifiques. Il savait, pour avoir vécu plusieurs semaines dans le bunker avant de s'endormir, qu'ils avaient été utilisés pour surveiller le dehors et l'évolution de la situation générale. Ils étaient donc fonctionnels avant la longue cryogénisation.

Il resta dans le hangar si longtemps que B. l'incita à remonter pour se nourrir ; il n'avait pas faim, mais Élie faisait confiance à son implant pour le renseigner sur son état de santé global. En rentrant dans l'appartement qu'il occupait, les jambes courbaturées d'avoir autant monté puis descendu les étages du bunker, il se laissa retomber dans le canapé qu'Ash occupait généralement lorsqu'elle lui rendait visite. Elle venait d'ailleurs moins souvent, en raison des eaux-rages des derniers jours.

Élie se saisit de sa tablette, l'alluma en frôlant son écran de son index et commença à grignoter une des galettes de céréales que la jeune Creuseuse lui ramenait dans des chiffons. Il les pliait une fois débarrassés de leurs contenus pour les rendre à la jeune fille qui lui souriait timidement. A cette pensée, il resta les yeux perdus dans le vague un moment indéterminé.

— Wouhou, appela B. mentalement, tu comptes rester comme ça longtemps ? Remets-toi au travail ! Reprogramme-moi l'application des drones !

— Je devrais utiliser le terminal, dit-il pour se donner une contenance.

Tandis qu'il remontait les escaliers en colimaçon du bunker, Élie avait eu la brillante idée d'utiliser le terminal à sa disposition afin de réactiver à distance les drones. Introuvables, ils étaient certainement bien rangés et l'informatique pouvait l'aider à les repérer sans se fatiguer à ouvrir chaque caisse du hangar de stockage.

Premièrement, les terminaux du bunker fonctionnaient, ou du moins celui de son appartement car il avait eu la brillante idée d'en monter un. Il avait lutté pendant plusieurs jours pour le rebrancher et le faire fonctionner. Le visage plongé dans le halo lumineux de l'écran, le jeune homme ne vit pas Ash arriver, les bras chargés de nourriture soigneusement emballée.

Elle jurait dans sa langue, sortant le jeune homme de sa concentration.

— Saletés de vieille mère !

La jeune Creuseuse bravait le danger pour lui apporter de quoi boire ou manger, et de ce qu'il comprenait, elle risquait bien plus qu'une réprimande de Silvergarde. Elle avait tenté de brosser un portrait de la vieille mère à Élie, mais le jeune homme comprenait que les mots n'étaient pas suffisants pour décrire une personne aussi aigrie.

L'Héritage des Antiques T1 : Le ConclaveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant