Quand mes yeux s'étaient posés sur Meryem, qui était installée à mes côtés sur le canapé de Charlotte, je suis tombée une première fois. Mais les jours suivants qui m'ont séparé d'elle, j'ai essayé de remonter.
Je ne savais pas quoi faire de ce nouveau sentiment que j'éprouvais. Au début, il n'était qu'un bourgeon qui s'ouvrait peu à peu au plus profond de moi même. Puis il est devenu une magnifique fleur qui s'est épanouie et qui m'a engloutie.
Je ne savais pas si je l'aimais, ni comment l'aimer.
Car je ne pouvais pas l'aimer.
Quand je suis rentrée, ce soir là, un silence de mort régnait dans la maison. Ça n'augurait rien de bon. J'ai déposé en douceur le bocal de sablés - vide - dans la cuisine, qui n'avait pas l'air d'avoir été utilisée depuis mon départ. Les lumières du séjour étaient allumées, mais il n'y avait personne. Il était à peine dix-neuf heures trente, mon père n'allait pas tarder. Mais ma mère, et surtout Liam, que faisaient-ils? Mon frère m'avait conseillé de ne pas rentrer trop tôt, mais maman aurait fait une crise cardiaque si j'avais osé partir de chez Charlotte après le couvre-feu.
Je suis montée à l'étage, en essayant de faire le moins de bruit possible, même si j'étais dans ma propre maison. Je savais qu'elle avait été victime d'un tempête en mon absence. Il ne me restait plus qu'un étage à gravir pour atteindre ma chambre et attendre mon père. Avec les années, j'avais compris qu'il valait mieux le laisser s'occuper de maman quand elle n'allait pas bien. Ce qui devait être le cas au moment où je me déplaçais dans les couloirs de ma maison comme une voleuse.
Arrivée dans ma chambre, la peur m'a assaillie. Je devais savoir où ils étaient. Ma mère devait être enfermée dans sa chambre, mais Liam...
Mon cœur a raté un battement et mon plaid rose m'a échappé des mains.
Je n'avais pas regardé si ses affaires étaient encore dans sa chambre, ni si sa voiture était encore devant le garage.
J'ai dévalé les marches quatre à quatre et j'ai retenu mon souffle en m'arrêtant devant la porte ouverte de sa chambre. Mon frère n'y était pas, mais ses affaires oui. J'ai poussé un soupir de soulagement, avant de regarder par la fenêtre pour voir si sa voiture se trouvait toujours garée devant la maison.
Elle n'y était pas.Respire.
- Maman?! ai-je appelé.
Pas de réponse. Respire.
Je me suis approchée de la porte de la chambre de mes parents, fermée, comme d'habitude. Je l'ai appelée une seconde fois. Ce lourd silence pesait bien trop sur mes épaules. Il était insupportable. Après une grande inspiration, j'ai frappé doucement.
- Kenneth? a demandé une voix où des traces de colère étaient encore perceptibles.
- C'est Novela, ai-je répondu après un instant d'hésitation.
- De toutes manières, tu es comme ton frère, a-t-elle gémi. Vous êtes tous pareils!
Ma gorge s'est nouée. J'avais beau résister, ses mots pénétraient dans mon esprit, et je n'arrivais pas à me convaincre qu'ils étaient prononcés sous le feu de la colère. Quand j'étais petite, on m'avait appris que ce que disait une mère était toujours vrai. Alors je ne pouvais que me laisser atteindre par ses mots.
C'était sous la colère qu'elle révélait ses pensées les plus tranchantes... et vraies.
- Non, maman, non... ai-je essayé. Je peux entrer?
- Vous ne vous rendez pas compte de ce que je fais pour vous! s'est elle égosillée.
Je n'ai pas pu retenir mon sursaut.
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Ephemeral Blue
Teen Fiction" Tu es parfaite, Novela" "Personne n'est parfait" "Alors tu es presque parfaite" Novela fait tout. Novela sait tout. Novela aime tout le monde. Elle est sage, sa parole ne dérange pas. Certains la remarquent, d'autres non. Toute sa vie est bâtie su...