Nuit 4

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Il était prêt. Le réveil allait accomplir son devoir. La plus petite aiguille se rapprochait graduellement du nombre douze. Elle devrait se réveiller par son commandement.

Pourtant, quand minuit arriva, ce furent deux détonations qui crièrent.

Le choc fut tel qu'un sursaut parcouru le corps de Jiji. Prenant à peine le temps de retrouver ses esprits, elle éteignit subitement la machine infernale sur sa table de nuit. Le calme revenu, les cognements de son cœur se firent assourdissant. Elle tata précipitamment son drap à la recherche de Puce pour se détendre.

Pas de fourrure, pas de peluche, pas de Puce.

Voilà une perspective bien plus effrayante que le tintement du réveil ! En descendant de son lit, le pied de Jiji palpa quelque chose de doux et poilue. Puce, c'était Puce !

La petite chienne était étendue par terre, presque sous le lit. Le carillon de son grelot n'avait pas dû apprécier la chute. Voilà d'où venait le deuxième tintement. Jiji reprit Puce et la berça contre son cœur, rassurée de la sentir près d'elle. Il ne lui restait plus qu'à retourner au lit.

Pas encore, non.

La porte de l'armoire se mit à s'agiter brutalement, provoquant des fracas terribles se répercutant dans toute la pièce. La panique se répandit comme du poison dans les veines de Jiji, qui comprima Puce si fort entre ses mains qu'elle en eut mal aux phalanges.

Sans perdre de temps, Jiji disparut sous le lit, tenant Puce devant elle pour la protéger. Les fracas se poursuivirent encore pendant de longues minutes. Suivis par un bruit d'ouverture franche et du choc d'une porte contre un mur. Après ça, il ne resta plus que le silence. Bien vite rompu par des pas. Des chaussures marchant sur le sol de la chambre. Elles en firent le tour, passèrent très près du lit, ouvrir la porte de la salle de bain, se heurtèrent à l'immobilité de la porte d'entrée, allèrent jusqu'au rideaux qui s'étirèrent d'eux même. Même les couvertures du lit remurent à leur approche.

Evidemment, de sa positon, Jiji ne pouvait pas tout voir, au mieux ce qui se trouvait au plus près du sol. Et Puce lui bloquait une partie de la vue en contrepartie de sa protection. Tout n'était que bruit pour Jiji.

Au bout d'un moment, les pas s'éloignèrent et le son de la porte close suivit peu après. Malgré ses tremblements, Jiji se décida à sortir de sa cachette. La chambre était normale, à l'exception des rideaux, de la porte de la salle de bain, de son lit et de la table de nuit...

L'étoile flottante ! Le bocal avait disparu. On le lui avait volé. Il ne pouvait s'agir que de l'intrus. Il avait emmené la lumière qui lui avait été offerte. Sans réfléchir, Jiji se précipita vers la porte de l'armoire et tente de l'ouvrir.

Rien n'y fit, la porte lui résista.

Elle tenta sa chance encore et encore, jusqu'à ce que ses bras cédèrent à la fatigue. Le carillon du grelot s'anima de nouveau, reportant l'attention de Jiji de l'armoire à son lit. Puce y était allongée dans les couvertures, l'attendant. Jiji ne s'était même pas aperçue qu'elle l'avait lâché dans sa précipitation.

Bien sûr que Puce avait raison, elle devait se calmer avant d'aller chercher le bocal. Ce n'était pas le bon moment. Un mélange de peur et d'impatience pulsa dans les veines de l'enfant mais elle faisait confiance à son amie. Elle s'allongea donc aux côtés de Puce et fixa la porte de l'armoire, inlassablement, jusqu'à ce qu'elle s'endorme.

Avant que la porte de l'armoire ne s'entrouvre.

Bonne nuit, à demain.

Bonne nuit JijiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant