Le réveil exprima davantage son courroux cette nuit-là. Enfin pour un court moment. Une sévère claque se chargea de le réduire au silence. La colère de Jiji ne s'était pas atténuée avec le temps. L'expérience de la nuit précédente la rendait toujours furieuse. C'est pourquoi elle refusait de quitter son lit. Elle refusait même de sortir sa tête de sous ses couvertures, préférant la quiétude qu'elles lui apportaient.
Une secousse sonore parvint malgré tout jusqu'à ses oreilles, un choc suivant une chute. Se résignant enfin à émerger de son lit, Jiji constata que c'était Puce qui était tombée. La peluche avait alors glissé un peu plus loin du lit. Soupirant de découragement, la petite fille quitta la chaleur de ses couvertures pour aller chercher Puce. En la ramassant, Jiji eut le déplaisir de trouver le crayon sous la peluche.
Il était revenu.
La bouche crispée, Jiji remit rapidement Puce au lit puis prit le crayon pour aller le jeter de nouveau par la fenêtre. Mais il revint dans la chambre, comme lancé depuis l'extérieur. Alors, Jiji ouvrit le tiroir de sa commode et le laissa dedans. Le tiroir s'ouvrit peu après, éjectant le crayon qui vola à travers la chambre pour atterrir sur le lit.
Très bien, il était temps d'employer les grands moyens. Jiji retourna dans la salle de bain, traça de nouveau des vagues sur le carrelage de la douche, recréant ainsi le bassin afin d'y laisser couler le crayon. Elle ne se releva qu'après l'avoir vu disparaitre dans les abysses. À peine eut-elle tourné le dos que quelque chose lui percuta le dos et roula jusqu'à ses pieds. Encore le crayon.
Jiji le saisit brutalement et partit en direction de l'armoire. Elle en ouvrit la porte, le jeta avec force et referma derrière lui d'un coup sec. Quand elle retourna au lit, la porte s'ouvrit et le crayon en sortit, atterrissant sur les genoux de Jiji.
Parfait, dernière tentative.
Jiji amena le crayon jusque sous son lit où elle posa la main sur le sol froid pendant quelques instants. Le gouffre s'ouvrit graduellement devant elle. Jiji tendit la main et desserra les doigts, le crayon disparut dans l'obscurité du gouffre. Persuadé d'en avoir fini, Jiji retourna sous ses couvertures mais fut stoppé par un bruit de roulade. Le crayon était près de sa table de nuit.
Poussant un gémissement de colère, la petite fille empoigna le crayon et le brisa en deux, projetant les restes de part et d'autre de sa chambre. Après quoi elle rabattit ses couvertures sur sa tête et plongea dans un sommeil agité après avoir versé des larmes de colère. Alors le silence tomba.
Bonne nuit, à demain.
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Bonne nuit Jiji
ParanormalChaque nuits, des évènements étranges se déroulent dans la chambre de Jiji. Des poissons dans le lavabo, un livre musicale sous le lit, des buissons de roses sous la fenêtre ou une présence dans l'armoire. Accompagnée de Puce, sa petite chienne en p...