11|| pain of love

369 26 32
                                    

Allez, je ne peux pas vous laisser plus longtemps patienter avec cette scène

*

Une fois que j'ai fini de l'inspecter, de regarder s'il compte s'énerver ou me piquer là où ça fait mal, je décide de me lever et bien m'installer. Allez, il ne peut rien t'arriver de pire que de le voir continuer à t'ignorer.

— Bill ? Je peux te parler ?

— Ouais, de toute façon tu le fais déjà là...

À savoir pourquoi, je préfères rire de son sarcasme. Je crois que si je pars positif, je peux l'avoir mieux. Je ne sous-entends pas qu'être gaie jouera totalement en ma faveur. Je n'aurais juste plus rien à me reprocher. Je me réinstalle bien avant de démarrer mon monologue :

— Euh bah j'aimerais parler, et s'il te plaît ne me coupe pas parce que promis je te laisserais parler. Bill, le premier jour on s'est mal compris, tu as été froid j'ai répliquée parce que merde, je n'aime pas qu'on me traite comme une vulgaire chose.

Je dis ça et en même temps des montées de colère tambourine dans ma poitrine. J'ai presque envie de pleurer de colère, foutue sensibilité. A vrai dire, si on suit le raisonnement de ma psy en Angleterre je susu hypersensible. Et sincèrement, je me suis renseignée et ça ne me choquerais même pas. Enfin bon, entre ses deux pensées je ris légèrement de me voir déballer tout ça à Bill qui semble pour l'instant intouchable.

—Voilà depuis ça n'arrête pas de tourner dans ma tête Bill, je ne comprends pas pourquoi on a pas reprit depuis le début. Je veux t'apprécier Bill, oui. J'adore ton frère, il est génial et j'ai du mal à croire que tu ne sois pas comme lui.

Il commence enfin à me regarder, ça change de voir son crâne et ses cheveux bruns. Je dois avouer que ça me surprends et que je cherche mes mots.

— On a vécu les mêmes choses. Tom ne m'a pas parlé de toi mais il m'a juste dit que vous aviez vécu des trucs pas cool. S'il te plaît ne l'engueule pas il veut juste bien faire et essaye d'être à l'écoute. J'ai souffert aussi des moqueries, du jugement. Alors te voir aussi dur et froid, ça m'a forcément mît en rogne et je ne voulais plus m'ouvrir avec toi. Bill, je sais que tu es froid pour garder ta carapace.

Je respire un grand coup et je me sens flancher, je sens que les larmes vont commencer à couler. Puis je repars et lui raconte mon expérience. Je raconte tout ce que j'ai vécu, tout mon mal-être. Je raconte même les passages où je ne voyais en moi qu'un fantôme, les moments où j'étais à ça d'y passer. Car oui c'est mon frère qui est parti, mais j'ai failli moi aussi bon nombre de fois. Lui, n'a plus totalement la même attitude. Il hoche la tête quelques fois et me regarde souvent pour m'engager à continuer de parler.

— Je ne te demande pas d'avoir pitié de moi, ni de te forcer à m'aimer. Mais s'il te plaît, comprends qu'on ne va pas pouvoir se détester éternellement. On va devoir cohabiter ou au minimum être correct. Voilà, tu peux parler t'en aller ou aller te coucher.

Il y a un énorme blanc où il fixe le vide, moi faisant de même. Je ne me force pas à parler et ne le force pas non plus. Puis il souffle un grand coup.

— Je, je ne savais pas tout ça. Je sais ce que tu va dire, en même temps si on se renfrogne comme ça on ne peut pas. J'ai beaucoup souffert et je souffre encore de tout ça. Mais bon, là n'est pas le sujet. Je suis désolé Alex. J'aurais dû réfléchir avant et me dire que Tom avait ses raisons et qu'il n'aime pas n'importe qui au hasard.

Pain of love- Bill KaulitzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant