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Le soir j'attends que Jonatan rentre du travail en préparant un bon petit plat. Isabella passe la soirée avec ses collègue alors je suis contente de pouvoir partager ce moment juste avec mon meilleur ami. J'ai besoin de me vider la tête après cette journée éprouvante et il est le meilleur soutien dont je puisse rêver.

    Mes capacités en cuisine poussées à leur maximum, je nous concocte deux assiettes de pâtes avec un steak haché chacun. Jo pousse la porte aux alentours de dix-neuf heures trente et je l'accueille avec un grand sourire.

— Ça sent les coquillettes au beurre tout ça, rit-il tandis qu'il retire ses chaussures.

    Je resserre ma queue-de-cheval, lève les yeux au ciel faussement vexée.

— Avec un bon steak quand même je te prie.

    Jonatan s'approche puis se penche au dessus de moi pour voir dans les casseroles. Il me donne une tape sur l'épaule en même temps qu'il me souffle :

— Ça va, j'accepte.

    Mon meilleur ami se recule, attrape une poignée de noix de cajou qu'il enfouit dans sa bouche.

— Alors ta journée ?

— Un peu compliquée, réponds-je. Je me suis disputée avec Inès pour un malentendu enfin bref, résultat des courses on a décidé de se contenter du strict minimum entre nous et de faire comme si on ne se connaissait pas.

    Je me rends compte que je suis allée un peu trop loin dans mon explication. Je fixe le mur blanc, fuis les deux charbons de mon meilleur ami. Jonatan ne doit rien comprendre. A chaque fois que je lui ai parlé d'Inès, ce qui en plus n'arrive presque jamais, c'était pour lui dire à quel point nous sommes incompatibles.

— C'est ce que tu voulais non ?, demande-t-il en avalant une nouvelle poignée de noix. Au moins, plus d'embrouille et elle arrêtera de te faire payer d'être amie avec moi.

    Je hausse les épaules. Il n'a pas tort, bien que ce soit un tout petit peu plus compliqué que ça. Mais la rancoeur d'Inès vis-à-vis de Jo est toujours tellement vive que nous éloigner la fera peut-être décompresser.

    Je repense à notre dispute avec Inès, mais surtout à ses mots. Pourquoi Jo me dépeindrait comme énorme séductrice ? Je n'ai pas relevé sur le moment mais j'aurai du. Sa remarque n'a aucun sens, Jonatan ne dirait jamais une chose pareille sur moi.

— T'as parlé de moi à Inès ?, lancé-je en même temps que je sers la nourriture dans nos deux assiettes.

    Mon meilleur ami se retourne, s'appuie sur plan de travail et me scanne du regard.

— Evidemment, pourquoi ?

    Refusant de tourner autour du pot, je lui tends sa portion et réponds :

— Parce qu'elle m'a dit que tu m'as présentée comme une grosse joueuse qui adore se challenger pour plaire à toutes les filles qui passent.

    J'omets volontairement le contexte de cette discussion même si le fait de ne pas le préciser rend la situation très étrange.

    Je m'attends à ce qu'il me contredise directement mais Jo laisse s'installer un silence que je n'aime pas beaucoup.

    Ne commence pas à douter de lui Jess.

— Jo ?, le relancé-je.

— Pas du tout Jessica, je vois pas pourquoi j'aurai fait ça. Inès cherche juste à m'enfoncer, elle me déteste.

    Mon meilleur ami s'empare de son assiette et nous nous installons sur le canapé.

— Tu as raison.

L'ivresse de notre haine - gxgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant