Chapitre 2: Été 1972

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  La première journée se passa bien. Regulus savait d'expériences que les premières heures étaient décisives, et Merlin soit loué Sirius ne semblait pas d'humeur à irriter leurs parents. Au lieu de ça le schéma de Noël se répétait.

  Poudlard l'école la plus incroyable.

  Les cours amusants-mais pas aussi amusants que les coups qu'ils préparaient en douce.

  Peter.

  Remus.

  James.

  Prendre les mêmes et recommencer.

  Mais Regulus préférait ça au silence de la maison. Il était prêt à entendre son frère exprimer tout ce qu'il voulait dire-bien que la plupart des choses fussent répétitives-afin de ne pas avoir à faire face à leurs parents, lorsque ce n'était pas l'isolation qui l'emprisonnait.

  Le garçon souriait à son frère, balayant les souvenirs de cette triste année loin, aussi loin qu'il le pouvait. Sirius était là. Il n'aurait plus à passer ses journées dans sa chambre à regarder par la fenêtre, à lire, à s'ennuyer. A se sentir noyer dans ce manoir où le silence était ce qui s'apparentait à du réconfort.

  C'était pour cette raison aussi que Regulus ne disait rien à son frère de son irritation quant aux histoires qu'il lui racontait. Car le garçon voulait y croire. Il voulait croire en cet endroit magique qui n'avait l'air ni froid, ni silencieux, ni ennuyant, ni dangereux. Où son souffle ne se couperait pas au moindre craquement de parquet se produisant trop prêt de sa chambre.

  Ce même bruit qui se fit entendre alors que Sirius racontait comment Remus et lui étaient allés voler de quoi grignoter dans les cuisines. Les muscles de Regulus se tendirent, Sirius tourna la tête vers la porte. Durant les infimes secondes qui séparèrent ce moment de celui où la porte s'ouvrit, Regulus se demanda à partir de quand Sirius avait perdu ce réflexe. A partir de quel moment s'était-il sentit assez en sécurité pour ne pas se crisper, pour ne pas appréhender ce qui pourrait suivre ?

  Walburga se tenait devant eux, la mine sévère. Qu'avaient-ils bien pu faire ? Regulus se remémora tout ce que lui et son frère avaient fait dans leur journée, étant restés collés l'un à l'autre depuis l'arrivée de l'ainé. Il ne trouva rien. Cette fois-ci, quoi qu'il advienne, il n'y aurait pas de raisons. Ou bien leur mère venait s'en donner une, pour le peu de conscience qu'il lui restait.

  Et Regulus savait.

  Regulus savait que Sirius tomberait dans le piège.

  Il était tellement comme leur mère.

  -N'ennuie pas ton frère avec des histoires qu'il connait déjà.

Regulus vit un éclair passer dans les yeux de son frère.

  -Il ne m'embête pas.

  -Je ne me suis pas adressée à toi Regulus.

  -Qu'est-ce que vous pouvez bien savoir de ce que je lui ai déjà dit ou pas ?

  -Eh bien il faut dire que tu informais assez bien ton frère de ton quotidien, bien moins qu'à tes parents.

Sirius se tourna vers Regulus, tendu comme un arc.

  -Tu lui as montré les lettres que je t'ai envoyé ?!

  -Non... Non, je n'ai rien-Je les ai gardées. Je ne sais pas comm-

  -Regulus, tais-toi veux-tu ?

Le regard que lui lança sa mère le figea sur place. Le message était clair : elle n'était pas venue pour lui, mais elle n'hésiterait pas. Elle n'hésitait jamais.

Son of a Constellation, Brother of the StarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant