XVII

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Pdv : Isaiah

Dix jours s'étaient écoulés depuis la venue de Finn lorsque la porte de ma cellule s'ouvrit à nouveau pour révéler un homme différent de celui chargé de me porter mes repas. Intrigué, je m'avançai prudemment mais fus bloqué dans mon élan par l'entrée soudaine d'un gardien, un revolver braqué sur ma poitrine. Obéissant, je reculai les bras en l'air et les mains en vue, ne cherchant aucunement à résister. L'homme sourit avec satisfaction.

- Tu as de la visite. Déclara-t-il.

Quelques instants plus tard, les menottes s'étaient refermées sur mes poignets et j'étais conduit au travers d'un dédale de couloirs qui déboucha finalement sur une petite cour intérieure. Un homme, que je ne pus tout d'abord reconnaître, semblait analyser scrupuleusement les pierres qui constituaient les murs. Ses doigts se baladaient le long de celles-ci, tantôt se glissant dans des interstices, tantôt les cognant à petits coups réguliers.

Lorsqu'il m'aperçut enfin, les gardes m'avaient détaché et pris leurs distances sans pour autant me lâcher du regard. Mon visiteur se retourna et un long sourire se dessina sur ses lèvres.

- Michael ! m'écriai-je, n'osant y croire mes yeux.

Je me précipitai vers lui, euphorique. Mon ami avait, sans aucun doute, été envoyé par Thomas pour m'expliquer comment sortir du tombeau qu'était cette prison ! La liberté me paraissait soudainement si réelle et si proche, presque palpable ! Il me semblait déjà sentir le vent sur mon visage alors que je déambulais dans les rues de Birmingham et le souffle de mon amant au creux de mon cou lorsqu'il s'endormait contre mon torse.

- Comment tu vas mon vieux ? me lança-t-il.

Je haussai les épaules et ignorai sa question :

- C'est Thomas qui t'envoie ?

- Il m'a forcé... Ça contrecarre tous mes plans pour enfin réussir à me débarrasser de toi !

- Va te faire foutre Michael ! Ris-je, le frappant amicalement sur l'épaule.

J'aurais voulu l'enlacer pour lui témoigner de la joie que me provoquait la vue d'un visage familier et rieur après tant de temps d'enfermement mais la présence du garde, la main serrée sur son arme, n'avait de cesse de m'en dissuader.

- Je sors quand ? Repris-je après quelques instants.

Mon ami jeta un coup d'œil à sa montre avant de me lancer un sourire malicieux :

- Dans très précisément trois secondes.

Je n'eus pas même le temps de réaliser ce qu'il venait de dire que toute la partie sud du bâtiment partis en fumée, me projetant au sol dans un nuage de poussière.


Lorsque je revins à moi, le sol était jonché de gravats mais un semblant de calme régnait. Je m'assis tant bien que mal, m'appuyant contre l'une rare construction encore debout et contemplais l'étendue des dégâts causés par l'explosion. Thomas n'y était définitivement pas allé de main morte pour mon évasion ! Du mur d'enceinte de la prison il ne restait rien d'autre que des débris et la cour intérieure où je me trouvais bénéficiait désormais d'une vue directe sur la rue.

D'un mouvement hésitant, je tentai de me lever mais une vive douleur à la tête fit chavirer le monde qui m'entourait et céder mes jambes sous mon poids. Le choc de la chute finit de me vider de mes forces et je restais inerte durant de longues minutes. Je fus contraint de lutter pour me redresser lorsqu'une voix m'interpella :

- Isaiah ?

J'ouvris les yeux, espérant découvrir Michael, mais n'eus finalement pour seule envie que de perdre à nouveau connaissance lorsque j'aperçus mon père, penché au-dessus de moi.

FisaiahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant