Chapitre 29 : Les hobbys des garçons

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Dans le plus grand des calmes, je me suis finalement apaisée. Perdre ses moyens était la pire chose qui pouvait arriver à un détenteur de malédiction. Après une relativisation, il restait deux semaines avant de retourner à mon école, rentrer chez moi et retrouver le garçon dont j'avais été follement amoureuse.

Il était hors de question que je craque avant. Et même si à mon retour, Haran réussit à sortir avec Yasuo... J'y mettrais un terme à leur relation.

Mais pour l'heure, je devais continuer à aider Ryoba. Comme nous l'avions espéré, l'absence de Komako due à son harcèlement se fit ressentir au sein d'Akademi, au point qu'une nouvelle rumeur surgissait entre les étudiants de l'école : Komako avait définitivement quitté Akademi.

Est-ce qu'elle avait uniquement quitté l'école ? Nous ne le saurons jamais. Mais Ryoba s'était débarrassée d'elle et Jokichi avait une fois de plus été épargné par une énième tentative de déclaration.

Lors du week-end, je m'étais débrouillée pour trouver l'adresse de Ryoba dans le but de lui donner un vieux carnet contenant des notes qui m'avaient pas mal aidée par le passé. Je suis tombée sur une charmante petite maison.

La personne qui m'a ouvert la porte était une femme plutôt jeune mais très amicale.

"Oh, vous êtes une amie de ma fille ? Que c'est gentil de lui rendre visite !" avait-elle dit d'un ton joyeux.

Cette femme était la mère de Ryoba. Et j'étais bluffée par la ressemblance. Moi qui trouvais que je ressemblais assez à ma mère, Ryoba était littéralement le sosie de sa mère. Les mêmes cheveux, les mêmes yeux, le même visage. Mais l'aspect maman poule était la seule différence. Le tablier autour de la taille, l'alliance au doigt... La vraie femme au foyer.

Je me suis montrée respectueuse envers elle, puis elle m'a fait rentrer dans la demeure. Une odeur de fleur parcourait la pièce. Tandis que je me déchaussais, la mère de Ryoba éleva la voix vers les escaliers et appela sa fille.

Ryoba descendit et fut surprise de me voir. Devant sa mère, je fis mine de lui rendre le cahier et la remerciai de me l'avoir "prêté". La femme au foyer n'y vit que du feu. Cette dernière m'invita à prendre le thé, ce que j'acceptai respectueusement.

Une fois dans le salon, la maman de Ryoba partit en direction de la cuisine. La novice et moi, installées devant un kotatsu, profitions du calme pour discuter à voix basse.

"Vu que je pars dans deux semaines," prononçai-je d'un air confiant, "je te donne mon vieux carnet. Ça pourrait t'aider par la suite."

-Tu as utilisé toutes ces méthodes ?

-Non. La plupart sont des idées qui me sont venues comme ça.

Alors qu'elle tournait les pages de mon cahier dans le silence, j'explorai du regard le salon. Cette odeur de fleur était toujours présente. Un bruit survint des escaliers. Il fut très vite possible d'apercevoir une personne arriver au salon, une console portable en main. C'était une fille assez jeune, une petite adolescente, mais un second portrait craché de Ryoba et de sa mère.

La fille passa juste devant la cuisine sans dire un mot, prit un paquet de gâteaux et repartit. Elle était si discrète que sa mère ne la calcula pas.

"Je ne savais pas que tu avais une sœur," dis-je à Ryoba en posant mon regard sur elle.

-Elle n'est pas très sociable.

-Ah, je vois ça...

Bien que sa mère fût chaleureuse, je n'avais pas l'impression qu'il y eût une complicité dans cette famille.

{ YS } Le NEW Double Jeu : 1989Où les histoires vivent. Découvrez maintenant