Chapitre 35 : Une vrai amitié

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Un coup violent porté sur le crâne de mon agresseur, qui le mit hors d'état de nuire et me libéra de son emprise.

Il m'aura fallu plusieurs secondes avant de réaliser que cette silhouette qui, s'accroupisse en me redressant, était une tête connue.

"Tara ! Ca va ?"

La vue revenait normalement après le choc, voyant un visage purement inquiet de la part de Ryoba... C'est à croire que ça me surprenait plus que ce qu'elle avait fait pour assommer le type.

Elle me maintenait fermement par les épaules avant de me secouer pour que je réponde.

"Hé ! Me lâche pas !" ajouta-t-elle.

Je terminais par revenir maître de mon corps avant de secouer la tête dans le but de lui répondre :

"Ouais... Ca va... Merci..." fut ma réponse entre deux souffles.

La novice poussa un léger soupire de soulagement avant de se relever en reprenant un visage neutre. Et sa main apparut à nouveau à ma portée visuel. Je relevais ma tête avant de me saisir de sa main et de me relever.

Par la suite, Ryoba sortit son briquet et brûla le dernier sac, toujours posé sur le bureau. Pendant ce temps, je touchais ma blessure superficielle sur le cou. Heureusement, celle-ci n'était nullement profonde, c'était comme si je m'étais coupé avec du papier.

Ensuite, elle se tourna vers moi et prononça d'un son pressée :

"Sortons d'ici. Les toxicos ont du entendre les bruits."

Ryoba me saisit ensuite ma main avant de m'entrainer avec elle. Toutes les deux, nous courions dans les couloirs, à la vue des toxicos restants, dans le but de nous enfuir le plus vite possible.

Pendant ma course, je réalisais enfin ce qui s'était passé.

Ryoba m'avait sauvée. Elle aurait pu me laisser en plan en brûlant le sac mais elle a préférée assommer ce psychopathe pour me venir en aide. C'était comme si, pour la première fois, la novice c'était inquiété pour quelqu'un d'autre que Jokichi. Est-ce que j'aurai fait la même chose, à sa place ?

Très forte chance. Est-ce que pour la première fois de ma vie, je m'étais... fait une vrai amie ? Une enfin non hypocrite qui s'intéresserait à moi...? Qui ne regarderait pas les statuts de mes parents, mon argent ou ma réputation de membre du conseil des élèves...?

Peut-être...

Ainsi, coursées par tous les drogués et sans-abris de l'asile, nous nous échappions par la même fenêtre et nous quittions les lieux sans nous retourner et sans nous arrêter.

Ryoba finissait par me raccompagner chez moi. Aucun mot ne sortit de sa bouche pendant le trajet.

C'est uniquement au pas de ma port qu'elle me disait qu'elle allait appeler Sonoko pour lui donner rendez-vous chez elle le lendemain.

Et avant qu'elle parte, je l'ai interrompu avec un "merci". Elle s'était juste arrêtée, sans se retourner, a comme hocher de la tête avant de s'éloigner.

...

Le lendemain, à l'académie. Je n'ai pas vu l'ombre de Ryoba. Sonoko était toujours présente, preuve qu'elle ne l'a pas enfermée dans sa cave. Mais vue le visage moins dure de la fille, j'en avais conclus que c'était réglé.

Elle avait réussi. Une élimination parfaite. Le soir-même, Ryoba m'avoua que Sonoko a acceptée de ne pas s'approcher de Jokichi au delà de son "enquête". Elle avait réussi à avoir la rivale la plus difficile dans sa poche.

{ YS } Le NEW Double Jeu : 1989Où les histoires vivent. Découvrez maintenant