Chapitre 14 : La vérité sur la disparition

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Le lendemain, dès que l'occasion se présentait, j'ai réussi à attraper Ryoba pour l'emmener dans un coin isolé du jardin dans le but d'avoir les réponses à mes questions :

"Bon ! Maintenant tu vas me répondre !" lui dis-je tout en la plaquant contre le mur derrière elle.

-Mais Lâches-moi ! Qu'est-ce qui te prend ?!

Sous un mouvement d'épaules de sa part, j'ai fini par la lâcher. La novice se redressa ensuite tout en se massant les épaules, grimaçant d'une certaine douleur.

"J'y suis allée un peu fort." ajoutais-je d'un ton plus calme en croisant des bras. "Désolée."

Nous étions sur à l'extérieur, juste à coté de tables et de distributeurs pour les instants de repas. A cette heure, personne ne trainait dehors. Les autres élèves étaient trop occupé à manger.

Une fois que Ryoba me regarda à nouveau avec son air méprisant, l'expression de mon visage reprit un sérieux profond dont j'étais la seule à atteindre ce niveau d'émotion neutre.

"Saitozaki Sumire, cela te dit quelque chose ?"

A ma question, le jeune fille écarquilla un instant du regard avant de littéralement bloquer. La seule chose qui bougeait chez elle étaient ses mèches à cause du vent.

Satisfaite d'avoir attiré son attention, je commençais mon monologue tout en restant face à elle et sans détacher mon regard du sien :

"Hier, j'ai été interpellée par le voyeur qui traine près du portail d'Akademi High. Il m'a demandé si je savais quelque chose sur la disparition d'une fille. Alors, pendant toute ce matin avant les cours, j'ai menée ma petite enquête. Je remercie la nouvelle présidente du club de journaliste et le groupe des filles arc-en-ciel de m'avoir aidée. Elle s'appelle Saitozaki Sumire, elle a disparu la semaine avant mon arrivée. Apparemment, le directeur refuse que sa disparition se fasse entendre, c'est pour ça que la police aurait que très légèrement enquêté sans preuve. C'est également pour cette raison qu'il y a un journaliste persistant qui guette l'entrée et questionne tout le monde."

-...

-Tu y es pour quelque chose, pas vrai ?

Le silence pesait entre nous. Seul le vent animait le son de la zone en plus de nos mèches folles. J'étais totalement confiance de mes paroles. Ryoba, elle, eu le regard plus fermé. Toujours avec ses yeux dénué d'émotion. C'était fou la différence entre les instants où elle faisait semblant d'être amie avec tout le monde et entre les instants où nous étions que toutes les deux.

La tension était palpable.

"Tu étais bien trop confiante avec le cas de Moeko. C'était comme si tu étais habituée à l'élimination léthale. La première fois que j'ai du pratiquer cette technique, j'ai du appeler ma mère tellement j'étais en panique devant le cadavre." ajoutais-je d'un ton bas et grave.

-...

-Ryoba-chan, tu sais que cela m'apporterait rien de te balancer.

-D'accord, j'avoue.

Finissait elle par dire avant de soupirer, détendre ses épaules et de clore ses yeux.

"Elle était la première à tomber amoureuse de Senpai..." continua Ryoba d'un ton très bas. "Je lui ai donné rendez-vous aux toilettes, et quand elle m'a affirmé qu'elle avait des vues sur lui... J'ai..."

Avant de terminer cette phrase, la novice releva sa tête. Et sous ses mèches de cheveux prises sous un nouveau souffle de vent, je vis une expression qui fut la preuve qu'elle était une véritable yandere.

Elle souriait, d'une expression de folie. Et son regard était à la fois euphorique et sadique. On aurait dit que ses pupilles s'étaient retracté suite à l'émotion et que son visage s'était assombrit.

Il n'y avait aucune culpabilité dans son regard.

"J'ai prit le couteau et je l'ai poignardée. Elle n'a pas eu le temps de crier à l'aide ! Son corps a jaillit du sang d'un magnifique rouge sur le carrelage ! Je l'ai emballée dans un sac poubelle, j'ai tout nettoyé et je l'ai balancé dans l'incinérateur ! Ni vue, ni connue ! Elle n'a pas eu le temps d'avouer ses sentiments à mon Senpai. Elle ne l'aimait pas autant que moi je l'aime ! Il est l'homme de mes rêves, et je suis capable du pire pour le garder."

Suite à ses paroles, Ryoba lâcha un petit rire aigue. Il était fin et léger. Cependant, elle dégageait une aura si noire que j'avais presque l'impression qu'elle... était pire que moi.

"... Tu me fais pitié, Ryoba."

-...

-Mais j'aime beaucoup tom tempérament. Tu es juste un autre type de yandere, par rapport à moi.

Je finissais pas lâcher un rictus, tandis que la novice reprit un visage plus neutre et normal. La sonnerie de l'école nous alertait ainsi la fin de la pause déjeuner, et la fin de notre conversation.

J'avais obtenue des informations très intéressantes. Cependant, quelque chose me travaillait encore.

Si le journaliste enquêtait, alors Ryoba n'était pas sortie d'affaire pour le meurtre de cette fille.

Après les cours, j'ai proposé à Ryoba de dormir à la maison. Elle fut hésitante mais accepta l'invitation... A condition que je la laissais suivre Jokichi et demander l'autorisation à ses parents, bien entendu. Alors, je lui ai écrit mon adresse sur un bout de papier pour qu'elle vienne chez moi en toute tranquilité.

De mon coté, ma routine habituelle : Dès que je suis rentrée chez moi j'appelais chez Yasuo. Mais sa sœur m'informa qu'il venait tout juste de partir.

L'angoisse montait, en me rappelant de ce que m'avait dit ma mère la veille. Alors je tapais le numéro de chez mes parents afin d'avoir des nouvelles. C'était mon père qui décrocha, mais quand je lui ai demandé d'une voix stressé d'avoir ma mère, il n'a pas insisté et il me l'a passa assez rapidement.

"Maman ?" disais-je en étant assise droite dans mon pouf.

-Coucou mon unique fille ! Comment tu vas ?

-Maman, dis-moi que tu as fait quelque chose ! Je viens d'appeler chez Yasuo, mais sa crétine de sœur m'a dit qu'il était sorti !

-Ne t'en fais pas, je me suis occupée de tout ! Mon futur gendre va bientôt rentrer chez lui en trainant les pieds !

Le ton fier de ma mère me rassurait un peu. Et quand je lui ai demandé ce qu'elle a fait, elle m'a annoncé d'un ton léger et moqueur :

"Disons que j'ai dit à sa mère que j'ai vue sa fille faire des tags sur les murs extérieurs du village. Dès qu'elle rentrera, sa mère ne va pas la louper et elle va la priver de sortie pendant au moins un mois... En plus de faire des travaux d'intérêt généraux."

Ma mère était la meilleure.

Elle avait elle-même fait des graffitis sur les murs emblématiques du village avant d'accuser Haran. Et vu que mon père était l'adjoint du commissaire, il allait croire ma mère sans demander de preuve et embarquer Haran par la suite pour dégradation de l'environnement publique.

"Maman, t'es la meilleure !" lui disais-je d'un ton très soulagé.

Et juste après, j'entendis la sonnette de ma porte. Je mis fin à la conversation afin d'aller ouvrir à Ryoba.

Pour la première fois depuis mon arrivée, je n'allais pas être seule pour souper.

Nous avions chacune discuté de ceux qui nous font vibrer le cœur pendant des heures. Et Ryoba m'a aidé à faire la cuisine. Elle me racontait que sa mère était particulièrement enthousiaste du fait que sa fille parte dormir chez une "amie". Mais que son père, lui, n'avait rien dit à ce sujet.

Nous avions bien profité de ce week-end...

Car une nouvelle semaine nous attend.

{ YS } Le NEW Double Jeu : 1989Où les histoires vivent. Découvrez maintenant