2/ Parloir

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- Est-ce que parfois tu penses à ce que tu ferais si tu n'étais pas emprisonnée ?

- Ouais tout le temps, j'ai littéralement que ça à faire.

- Vas-y dis, tu ferais quoi là maintenant ?

- Hum...laisse moi réfléchir. Je serais sûrement entrain de faire l'amour sauvagement en plein milieu des étoiles avec SpaceWalker.

- Oh mon dieu Bella tu es absolument degueu ! m'écriais-je en riant

Allongée sur ma couchette, les yeux rivés sur le matelas de Bella, je discute joyeusement avec cette dernière. Ça arrive rarement, elle est souvent du genre à tout garder pour elle et a dormir se réveillant juste quand les gardes viennent nous chercher. C'est pourquoi à chaque fois qu'elle est d'humeur joyeuse, mais surtout quand elle est réveillée je saute sur l'occasion. Mais pour cette fois j'avoue que c'est surtout pour ne pas être seule avec mes pensées.

Dans quelques minutes les gardes vont venir me chercher, pour me conduire au parloir. Et à chaque fois que ma mère me rend visite, je me sens atrocement mal. Car je peux voir la peine dans ses yeux, mais surtout son désespoir de ne pouvoir rien faire. Et le pire dans tout ça c'est que je ne peux même pas l'empêcher de venir, ou même refuser de la voir car ça n'arrive que deux fois par mois.

- Avoue quand même que ce type est super beau. dit Bella en faisant apparaître sa tête à l'envers sur le côté. Dis-moi droit dans les yeux que tu ne tirerais pas ton coup si tu en avais l'occasion.

Je me rapproche du visage pâle de la fille, et fixe ses grands yeux bleus tout en essayant de garder mon sérieux.

- Je ne toucherais pas à un cheveux de SpaceWalker si j'en avais l'occasion.

- Menteuse ! s'écrit aussitôt la fille en se redressant

Son sommier fait un bruit sinistre, alors qu'elle saute sur ses deux pieds par terre et se tourne vers moi les mains sur les hanches.

- Dans une semaine c'est mon anniversaire. dit tout à coup la fille d'un ton sinistre

Aussitôt toute envie de rire s'évapore de mon organisme, et mon visage devient aussi grave que le sien. Dans une semaine elle aura 18 ans, ce qui veut dire que son dossier sera réévalué et le conseil décidera si elle sera exécutée ou autre. Je ne sais pas ce qui est « autre », vue que jusqu'ici tout le monde a été exécuté.

Je ne sais même pas ce que Bella a fait pour ce retrouver ici, je ne peux même pas établir d'hypothèse. Elle n'a jamais rien voulu dire là dessus. Et à chaque fois que j'ai le malheur de poser une question reliée à son incarcération, la blonde se fâche et refuse de me parler. J'ai donc vite estimé que c'était quelque chose de grave, et qu'elle n'en ai sûrement pas fière. Mais je ne veux pas qu'elle soit exécutée et que du jour au lendemain, je récolte une nouvelle colocataire. Ça serait comme ci elle n'avait jamais existé. Ça serait trop dure...

Voyant les yeux de la fille se gorger de larmes, j'allais lui proposer de monter dans mon lit. Mais avant que je ne puisse faire l'offre, de lourds bruits de bottes se font entendre ainsi que des cris provenant des autres cellules. Signe que les gardes sont de sortie. Signe que je vais voir ma mère.

Justement un large homme, vêtu de la tenue traditionnelle comme d'habitude tape sur l'un des barreaux de la cellule avec sa matraque. Aussitôt j'échange un regard avec Bella, qui se dirige vers l'un des murs alors que notre cellule est ouverte.

- Prisonnière 213 ? demande le soldat

- Oui. dis-je en m'avançant

- On dirait bien que ta petite maman est venue te rendre visite. dit à son tour la voix familière d'Harris alors qu'il s'avance dans la cellule

The 100 : VISIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant