15/ Course contre la montre

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- Non, non il faut qu'on essaye. Retourne au camp, apporte des renforts. Il faut qu'on empêche l'Arche de tuer des gens ! m'écriais-je

Et c'est ce qu'il fait, environ une heure plus tard il revient avec sept sbires qui aveuglément nous suivent jusqu'au lac. Puis à l'aide des indications plus ou moins bancales de Bellamy, on se met à chercher les quatre coins du lac. Pendant que j'enfonce mes bottes dans la vases, j'imagine ma mère dans une chambre noire mourir petit à petit dû au manque d'oxygène. J'aperçois aussi une petite fille, une petite fille de seulement 7 ans incapable d'en respirer. C'est un enfer, un enfer atroce !

- Je l'ai trouvé !

À l'entente de cette voix de l'espoir, tous arrêtent leurs recherches pour se réunir autour de celui qui a trouvé la radio. Raven s'en saisit et fait quelques manipulations.

- Alors, tu penses pouvoir la faire marcher ? demandais-je pleine d'espoir

- J'en sais rien, peut-être. Mais ça prendra déjà une demi-journée rien que d'enlever toute l'eau accumulée à l'intérieur.

Un sentiment de défaite intense s'installe au creux de mon estomac, alors que Bellamy qui nous observait de loin se rapproche.

- Je vous l'avais dit. murmure t-il. C'est trop tard.

- Est-ce que tu comprends ce que tu viens de faire ?! Est-ce que tu te rends compte ?! hurle Clarke en se dirigeant vers lui. Est-ce que tu en as quelque chose à faire même ?!

- Tu m'as demandé de vous aider Clarke, c'est exactement ce que j'ai fait.

- 300 personnes vont mourir aujourd'hui, juste à cause de toi ! continue Clarke

- Attendez ! s'écrit à son tour Raven alors que la tension est à son comble. On a pas besoin de parler à l'Arche, il faut juste qu'on leur envoie un signe pas vrai ?

- Mais comment faire sans radio ? demande à son tour Finn

Un sourire apparaît sur le visage de Raven alors qu'elle déclare :

- Je crois que j'ai une idée.

***

***

Des feux d'artifices. C'est ça la superbe idée de Raven. J'avoue que c'est une idée de génie à laquelle aucun d'entre nous n'aurait pu penser. Mais même si tout le monde semble voir une lueur d'espoir, en ce qui me concerne je crois connaître l'issu de tout ça. Je peux le sentir au fin fond de mon être. La mort. Et pour l'avoir déjà ressenti avant, je doute me tromper.

Mais parfois, même la pire des situations peut devenir quelque chose de bon. C'est pourquoi malgré la fumée de mort que je vois planer dans l'espace, j'aide du mieux que je peux à mettre en place les dispositifs pour les feux d'artifices. Tout le monde aide d'ailleurs, tout ça sous la supervision presque parfaite de Raven qui s'intègre à merveille. C'est à croire qu'elle était là depuis le début, vue que personne ne c'est vraiment posé de questions quand on l'a ramené au campement.

La nuit tombe, des torches ont été allumés et le campement est plus en effervescence que jamais. Je dirais même que la seule fois où tout le monde c'est mis au travail, quand on a construit le mur contre les natifs, l'effort n'était pas aussi puissant. Là c'est tout autre chose. On le fait pour nos familles, pour les gens comme nous qui rêvent encore de la Terre, pour l'espoir.

- Aller, dépêchez-vous il ne reste plus beaucoup de temps ! s'écrit quelqu'un derrière un écran de contrôle

- Pose ça là toi ! déclare une autre personne

Des âmes en peine. Des respirations fortes, les dernières avant longtemps. De l'espoir. De la peur.

- Jenna, ça va ?

Un homme. Une femme. Un ancien. Un ouvrier. Tous sont assis à même le sol, les yeux vers le ciel en attendant que les ventilateurs s'arrêtent. En attendant que l'air s'échappe de leurs poumons. En attendant la mort.

- Tirez !

Je porte une main à mon cœur, alors qu'une envie de vomir fulgurante s'empare de moi. J'ai même du mal à voir, j'ai l'impression que tout ce qui se trouve autour de moi est trouble. Je me force à respirer et à regarder vers le ciel, alors que les larmes baignent mes joues. Les fusées ont été lancées, mais c'est trop tard. Je l'ai vu.

Et par la présente, nous confions ces âmes aux abysses, qui a la fin ont tout donné pour le monde des vivants. Qu'ils soient à jamais dans nos mémoires, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de douleur, de souffrance, et que l'abysse lui-même les relâche, afin qu'ils nous reviennent.
Puissions nous nous retrouver.

Alors que tous célèbrent avec joie le lancement des fusées, je ne peux m'empêcher de pleurer. Les larmes redoublent d'intensité, alors que je peux voir et presque sentir les 300 personnes de l'Arche perdre doucement la vie.

- Jenna, pourquoi tu pleures ? murmure la voix suave de Bellamy dans mon dos

- Parce qu'ils sont déjà morts Bellamy.

- Comment tu peux en être sûr ? Il y a peut-être encore de l'espoir.

- Ne me parles pas d'espoir. Si tu en avais eu, on en serait pas là. murmurais-je

- Jenna...

J'aimerais lui hurler dessus, lui dire à quel point je le déteste. Mais j'en suis incapable, j'en suis incapable à cause de toute la souffrance que je ressens déjà. Donc aussi bête que ça puisse paraître, je le laisse m'entourer de ses bras et enfouit ma tête dans sa veste à l'odeur si familière. Est-ce que j'ai le droit de le détester dans un monde où la vie est si fragile ?

 Est-ce que j'ai le droit de le détester dans un monde où la vie est si fragile ?

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Fin de chapitre ! J'espère que ça vous plaît toujours autant et que vous êtes enthousiastes pour la suite !!

The 100 : VISIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant