The 100 : VISION

33/ Alliance

La peur. Encore une fois ce sentiment est celui qui commande tout nos faits et gestes. La peur a commandé à Jaha le Revenant de nous faire quitter le campement au plus vite pour ne pas mourir. La peur a commandé à Octavia de faire tout en son possible pour garder Lincoln en vie. La peur a fait réagir ma mère de manière démesurée à l'annonce de notre audience avec le Commandant. La peur a fait dire à Bellamy qu'il m'aime et qu'il est désolé. Mais la peur signera aussi la fin de certain d'entre nous...je l'ai vu dans un rêve.

Debout droite comme un piquet à l'entrée du "Camp Jaha", côte à côte avec Clarke j'attends que les natifs viennent nous chercher. A vrai dire ils sont partout, s'étendant à des centaines de kilomètres comme ci ils prenaient toute la forêt. Ils sont arrivés ce matin à l'aube, au moment où tout c'est joué. Clarke et moi avons quitté la navette pour expliquer à sa mère comment nous pourrions rallier les natifs à notre cause. En tournant de nouveau les Faucheurs en hommes, nous serons en capacité d'unir nos deux peuples pour sauveur ceux encore retenus au Mont-Weather. Mais pour cela, il faut d'abord que le Commandant accepte. Et nous savons qu'elle va sûrement demander des preuves, c'est pour ça que Abby est parti en cachette à la navette pour réanimer complètement Lincoln. Si elle n'y arrive pas...nous sommes tous morts.

- Encore une fois, c'est toi et moi. murmure Clarke alors que quatre natifs portant des masques et de larges manteaux noir s'avancent dans notre direction

- Toi et moi. répètais-je en prenant une grande respiration. Faites que ça marche...

- Suivez nous. murmure l'un des natifs alors qu'ils arrivent à notre hauteur

Clarke me lance un regard, alors que je tourne légèrement la tête pour observer notre campement. Derrière les fils barbelés et la ribambelles de gardes, je peux voir ma mère les épaules secouées par les sanglots regarder dans notre direction. Ça me fends le coeur de la voir comme ça, mais c'est la seule solution. Je finis donc par acquiescer alors que nous emboitons le pas aux natifs. Petit à petit nous quittons la "sécurité" de notre territoire, pour rentrer dans le leur. La plupart des soldats se retournent sur notre passage, les mains sur leurs armes et les visages couverts de peintures et de masques. Ils sont effrayants, on dirait un mauvais rêve.

Après plusieurs minutes, nous arrivons à une tente rouge. Devant celle-ci, un homme d'à peu près deux mètres le crâne à moitié rasé et des tatouages plein le visage se tient là. Il s'avance lentement dans notre direction et susurre :

- Si vous ne lui lancez ne serais-ce qu'un regard de travers, je vous trancherais la gorge sans hésitation.

J'avale difficilement ma salive, alors que je peux voir Clarke du coin de l'oeil se mettre à trembler. Malgré tout nous restons silencieuses, et l'homme finit par nous ouvrir un des pans de la tente menant au Commandant. A l'intérieur, il y a une autre femme plus petite que l'homme de l'entrée, la peau un peu plus foncée que la mienne, les cheveux courts et des tatouages sur le visage. Elle nous lance le regard le plus mauvais que je n'ai jamais reçu, avant de tourner la tête vers son Commandant. Je fais de même et découvre enfin le Commandant.

Il s'agit d'une femme. Ou plutôt d'une fille, elle doit avoir notre âge très honnêtement. Elle a de longs cheveux bruns tirés en arrière, de la peinture noire sur le visage et une sorte de cape rouge affirmant sa position de chef. Et alors qu'elle lève ses yeux verts dans notre direction, j'ai l'impression d'être frappée par un éclair. Tout simplement parce que j'ai l'impression de l'avoir déjà vu.

Quand j'étais plus jeune je faisais quelques rêves assez recurants. Notamment l'un d'eux où j'étais dans une sorte de fosse et que je me battais à la mort. La personne contre qui je me battais...c'était cette fille juste en face de nous. Cette fille assise sur un trône, un couteau bien aiguisé entre les doigts. Comment est-ce possible ?