Chapitre XVIII - Appui

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Armés et équipés lourdement, les trois survivants se retrouvent devant l'entrée du commissariat, prêts à affronter les dangers extérieurs. Ils discutent rapidement de la stratégie à suivre, convenant de ne tuer que les revenants qui poseraient un danger immédiat.

Pablo est équipé d'une mitrailleuse lourde, tandis qu'Élodie choisit un fusil d'assaut. David, devant s'occuper du chariot, porte simplement un couteau et une arme de poing. Il compte sur la protection de ses deux compagnons.

— Sois prudent, hein ? murmure une voix familière.

David se fige, cherchant du regard son ami défunt, Eddy, qui semble lui apparaître brièvement, avant de disparaître aussi vite.

— Hé, amigo, relaxe un peu, t'es tendu, remarque Pablo en lui tapotant l'épaule. On est bien armés, nos armures nous protégeront si ça chauffe.

— Tout va bien, j'ai juste...

Il regarde de nouveau vers Eddy, qui a déjà disparu.

— J'ai juste besoin de respirer un coup.

— D'accord, prends ton temps, je vais aller déblayer l'entrée.

Le jeune adulte repousse les armoires placées précédemment pour bloquer l'entrée, et s'assure qu'aucun mordeur ne se trouve dans un cercle proche.

Une fois la voie libre, ils s'avancent dans la grande rue. Le silence est lourd, seulement troublé par les gémissements lointains de morts-vivants.

— On reste ensemble, ordonne Pablo. Je vais nous ouvrir le chemin en m'occupant du plus gros.

La rue est bondée de marcheurs et de coureurs affamés. Aucun espoir de passer inaperçu. Pablo est le premier à ouvrir le feu, abattant les premiers revenants avec une efficacité chirurgicale. Rapidement, la situation dégénère : les tirs attirent plus de morts, qui arrivent de toutes parts. Pablo et Élodie tirent sans relâche, mais la masse semble interminable.

— Ils sont trop nombreux ! crie Élodie, tout en continuant de vider ses chargeurs.

La progression devient difficile, chaque pas étant un combat acharné contre les vagues de marcheurs qui surgissent des ruelles adjacentes. Après un intense échange de tirs, les deux tireurs réussissent à créer une brève accalmie.

Un bruit familier brise ce répit : des aboiements. Des chiens enragés sortent des bâtiments, brisant les vitres. Quatre d'entre eux parviennent à se jeter sur David, le renversant. Ses armes lui échappent, et même si son armure le protège, les bêtes mordent et grognent férocement autour de lui.

— David !

D'un coup précis, elle élimine les chiens en quelques secondes et aide son ami à se relever. Malgré le poids de l'armure, David parvient à se remettre debout. Ensemble, ils rejoignent Pablo, abattant les derniers morts-vivants sur leur passage. Après quelques minutes supplémentaires de lutte, le calme revient enfin.

— Vous allez bien ? demande Pablo, en se rapprochant d'eux.

— J'ai cru que j'allais y passer, avoue David, encore sous le choc.

— On ne t'aurait jamais laissé tomber. On s'en sort plutôt bien, vu la situation.

— "Plutôt bien" ? lâche Élodie avec amertume. On est venus à quatre, et on repart à trois. Mon père...

Son regard se tourne vers la bouche d'égout où Jack a disparu. Elle l'appelle, espérant une réponse qui ne vient jamais. Sans un mot, elle se dirige vers la voiture, son visage fermé. Pablo et David la suivent, déposant leurs armures et l'équipement dans la remorque.

La Mort en Mouvement : AbolitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant