Chapitre XXIV - Atterrissage forcé

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De retour dans la salle de repos, David constate que l'ambiance est à moitié silencieuse. Daniel est allongé sur le canapé, immobile, tandis que Pablo fouille dans les meubles. Jack et Thierry, de leur côté, animent l'endroit d'un bras de fer acharné, sous le regard désespéré d'Élodie, qui ne sait pas vraiment que faire de la situation.

— Vas-y ! T'es déjà à fond, là ? lance Jack, provocateur, un sourire en coin.

— Non, je me retiens juste pour ne pas te casser le bras, vieux crouton ! rétorque Thierry en serrant les dents.

David, en voyant la scène, secoue la tête et s'approche.

— Sérieusement les gars, ce n'est vraiment pas le moment pour ça. Quelqu'un a vu Vincent ?

— Il est parti se coucher, répond Pablo en se relevant après avoir fouillé sous un meuble. Il nous a montré les chambres, elles sont plutôt sympas.

— Ils finissent bientôt leur truc ? questionne le garçon en désignant Jack et Thierry d'un geste de la main.

— Ça, amigo, je n'en sais rien. Ils ont besoin de se retrouver, j'imagine.

— Tu flanches, là ! Tu flanches, fais gaffe ! lance Jack, son bras tremblant sous l'effort.

— Si tu gigotais moins, peut-être que ça serait plus pratique ! rétorque Thierry, concentré.

David détourne son regard vers Élodie, qui l'observe à distance, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres lorsqu'elle voit son petit ami approcher Jack.

— Euh... Jack ? demande-t-il avec une certaine hésitation.

— Quoi, fiston ? rétorque-t-il sous l'effort du bras de fer.

— Hum... On pourrait parler ?

— Vas-y, je t'écoute !

Deux secondes de silence passent.

— En privé, de préférence, précise le garçon.

Jack relâche brusquement la main de Thierry et se lève d'un bond, visiblement intrigué. Il fait signe à David de le suivre, et les deux s'écartent du groupe pour trouver un coin plus tranquille. Élodie, curieuse, s'approche discrètement pour écouter.

— Voilà, comme tu es revenu parmi nous, je... Je préfère t'en parler directement sans attendre, déclare David en se grattant le front.

Le soixantenaire le fixe sans bouger, son regard perçant.

— Hm, et pourquoi j'ai l'impression que ça ne va pas me plaire ?

— J'ai justement assez peur de ta réaction, mais je préfère ne rien te cacher.

— Dis-moi tout, mon garçon.

Il inspire profondément, visiblement nerveux.

— Depuis qu'on est chez toi, les relations dans le groupe se sont renforcées. Je me suis toujours bien entendu avec tout le monde, mais il y en a avec qui les liens peuvent-

— Abrège.

— Je suis... Nous sommes en couple, avec Élodie, admet-il en se frottant la nuque.

Pendant un instant, Jack reste immobile, son expression impassible. Son regard, bien que neutre, suffit à oppresser David. Le silence se prolonge jusqu'à ce que le soixantenaire finisse par décroiser les bras, puis retrousser lentement ses manches.

Le jeune homme recule légèrement, s'attendant à une confrontation. Soudain, Jack écarte les bras et éclate de rire.

— Bienvenue dans la famille, fiston ! s'exclame-t-il en prenant dans ses bras le petit ami de sa fille.

La Mort en Mouvement : AbolitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant