Chapitre XXIII - Virologie

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Mais juste avant de franchir le mur pour retourner dans la grande salle, des bruits de pas attirent leur attention. Ils sont lents, irréguliers, et traînent lourdement sur le sol.

— Attendez, je m'en occupe, dit Thierry.

Le sexagénaire sort sa machette et avance, franchissant les débris laissés par Thomas et Tyler lorsqu'ils ont détruit le mur. Mais à peine entré dans la grande salle, il se fait violemment gifler et s'effondre.

— Depuis quand tu essayes de me tuer ?

Le groupe reste figé. Ils connaissent cette voix. L'agresseur de Thierry entre dans leur champ de vision, ses vêtements déchirés et ses lunettes manquantes.

— Jack ? s'exclament-ils en reconnaissant leur ami.

— Papa ! hurle Élodie, se jetant dans ses bras.

Ils s'enlacent longuement, et la jeune femme laisse échapper des larmes de joie.

— Je suis tellement désolée, on aurait dû venir te secourir dans les égouts...

— Ne t'en fais pas, ma chérie. Tu as pris la bonne décision.

— Ce dernier regard... La peur dans tes yeux... Je ne t'avais jamais vu si terrifié.

— Je n'avais pas peur pour moi, mais pour toi. Je me demandais ce que tu deviendrais sans moi.

Ils échangent un sourire complice, avant que Jack n'aille saluer chacun de ses amis, tous ravis de le retrouver. Vincent, surpris par cette résurrection, observe le « revenant » avec une certaine incrédulité, visiblement impressionné par l'efficacité de son antidote. Puis, le soixantenaire demande où sont les autres survivants.

Le groupe s'échange des regards lourds de souvenirs. Quand Jack était encore là, tout le monde était en vie. Mais depuis, beaucoup ont péri.

— On a beaucoup à te raconter, dit David, la voix chargée de tristesse.

Un silence s'installe, avant que Jack ne reprenne :

— Je me souviens de Thierry me soignant... J'ai compris ce que j'étais devenu en voyant ma fille. À cet instant, seule sa survie comptait.

— D'ailleurs, l'antidote provient de Vincent, tu peux le remercier.

— Merci beaucoup. Au fait, t'es qui ? questionne Jack en regardant l'homme à la canne.

— Il est un peu... « Atypique », mais il a soigné une blessure qui aurait probablement tué Pablo. Et ensuite, on a été alliés par la force des événements, lui et nous.

— Enchanté, répond. Vincent en souriant. Bien, ne restons pas ici.

Ils retournent dans la grande salle. À l'entrée, des silhouettes robotiques se dessinent.

— Ne posez pas de questions, dit Vincent. Ils ne sont pas encore pleinement opérationnels, mais ils nous protégeront des zombies.

D'une pression sur sa télécommande, un mur s'ouvre, révélant un passage. Vincent ouvre la marche, suivi des survivants. Jack, en apercevant le corps de Manon, se rapproche de Daniel et pose une main sur son épaule. Ils avancent en silence jusqu'à descendre un long escalier.

Arrivés dans une vaste pièce chaleureuse, ils découvrent un espace réconfortant après leur combat. Fauteuils moelleux, canapé, réfrigérateur rempli et même un grand écran de télévision. L'éclairage tamisé ajoute à l'atmosphère apaisante. Ils s'installent autour de la table, tandis que Vincent leur sert des verres d'eau.

— Première chose à faire en rentrant à la maison : une bonne douche, et de nouveaux vêtements !

— Patience papa, nous y retournerons après. D'ailleurs, je n'ai même pas fait attention, les voitures sont en bon état ?

La Mort en Mouvement : AbolitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant