Chapitre XX - Joyeux anniversaire

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Un mois plus tard, le 23 juillet 2028.

Les membres du groupe n'ont pas quitté la maison depuis leur dernière expédition. Avec une base solide de provisions, de médicaments et d'armes, ils n'ont plus besoin de sorties fréquentes en ville. Les rares excursions servent surtout à s'entraîner contre les morts-vivants. Aucun autre humain n'a croisé leur route, ni allié, ni ennemi.

Les liens entre les six survivants se sont resserrés. Malgré quelques accrochages occasionnels, ils se font confiance et forment une véritable famille. Tout en gardant le souvenir de leurs disparus, ils essaient d'aller de l'avant, évitant à tout prix de nouveaux drames. Ils tentent même de trouver du positif dans leur situation. Ils se considèrent désormais en sécurité, avec une liberté dont ils manquaient auparavant. Un prix élevé à payer, certes, mais la mort est devenue leur compagne quotidienne.

Thierry et Pablo sont les principaux défenseurs, effectuant régulièrement le tour du périmètre pour prévenir les mauvaises surprises. De leur côté, Manon et Élodie ont tissé un lien plus fort, se soutenant mutuellement après avoir vécu la perte d'un être cher le même jour.

Quant à David et Daniel, leur amitié reste intacte, forte de leur complémentarité. Si le premier élabore les plans tandis que le second propose les idées, le groupe n'a pas de chef désigné.

Aujourd'hui, tous sont réunis dans la salle à manger pour fêter l'anniversaire de Daniel. Pour l'occasion, Pablo a préparé un gâteau au chocolat, qu'il pose sur la table avant de s'asseoir avec les autres. Tout le monde fait des éloges au pâtissier du jour. Daniel prend la parole :

— Vous savez, je suis content que vous ayez pensé à ce jour.

— Hé, amigo, c'est ton anniversaire, on n'allait pas passer la journée à nettoyer nos flingues !

— C'est vrai, renchérit Thierry. On ne fête pas souvent, alors autant en profiter. En quelque sorte, on est tout le temps en vacances, non ?

— Je ne partage pas vraiment cet avis, répond Manon calmement.

— Plus de boulot, plus de factures, plus d'autorité à la con à respecter. On passe nos journées à faire ce qu'on veut, quand on veut.

— Oui, mais tu oublies que l'on peut se faire dévorer ou piller à n'importe quel moment.

— C'est juste un petit détail.

— Et mon cadeau, alors ? plaisante Daniel, un sourire malicieux sur les lèvres.

Tout le monde rigole doucement. Offrir des cadeaux en pleine apocalypse n'est pas exactement une priorité.

— Si vraiment tu en veux un, on peut aller en ville chercher quelque chose, suggère Élodie en riant.

— Tu vas lui donner de mauvaises idées, lance David en serrant la main de sa petite amie.

— Franchement, pourquoi pas ? Ça fait combien de temps qu'on n'a pas fait une petite sortie ? Deux semaines au moins, affirme Daniel.

— C'était il y a quatre jours, corrige-t-il.

— Ouais, mais... Peut-être que depuis le temps, la situation a changé. Le gouvernement doit forcément bouger, non ? L'armée a dû être mobilisée.

— Tu dis ça à chaque fois. Et quand on arrive sur place, c'est toujours la même rengaine : des cadavres, du sang et des rôdeurs, affirme Thierry.

— Ça fait un moment qu'on n'a plus aucune communication, ajoute David. Les réseaux ne fonctionnent plus. Si on veut savoir ce qui se passe, il va falloir aller chercher l'info nous-mêmes.

La Mort en Mouvement : AbolitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant