Tout va si vite dans les cités perdues...
alors que les malheurs s'enchaînent, Brontë tente tant bien que mal de garder sa promesse envers un ami qui lui était très cher.
6 mois. 6 mois se sont écoulés depuis ce terrible accident. Rien n'est plus comme avant. Oralie en particulier.
Elle agit étrangement... Et elle risque beaucoup de choses pour aider le colibris. Elle s'attache à Sophie comme si c'était la dernière chose qui la retenait à notre monde. Elle a donné la cache de Kenric à Sophie et s'est fait incendiée par le conseil. Je savais qu'elle avait une voir plusieurs raisons derrière tout cela. Et cette raison c'était Kenric. Enfin peut-être autre chose aussi... Et ça je finirais par le découvrir.
Je sais qu'elle est très mal dans sa peau. Mais si elle a beau dire que tout va bien, son comportement étrange m'inquiète parfois et cela m'effraie toujours de penser qu'elle pourrait avoir l'idée de rejoindre Kenric. Je l'observe du coin de l'œil depuis ce matin. J'évite de la perdre du regard pendant trop longtemps. Je ne suis vraiment pas tranquille, et certaines personnes ont dû s'en apercevoir.
- Ecoute, Bronte, je te trouve vraiment étrange depuis ce matin, est ce que tout va bien ? me demande Velia en s'asseyant près de moi.
-Je vais bien. C'est juste. . .Que. . . Je m'arrête dans mon élan. A t-elle vraiment besoin de savoir ce qui me préoccupe.
- Que quoi ?
-Rien, c'est juste des choses qui me tracassent, rien de plus.
Velia n'est pas convaincu mais n'ajoute rien et se contente de partir.
Oralie est en face de moi à la table du conseil entre quelques piles de livres et de documents entassés , elle griffonne des bouts de papier. Elle semble particulièrement concentrer dessus. Je suis tenté de savoir ce qu'elle fait. Mais je reste enfoncé dans mon siège. Il est difficile de veiller sur elle avec tous les événements qui se passent, surtout depuis l'incident à Exil.
Mais je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour respecter ma promesse envers Kenric.
Il était venu me voir un soir, il était déjà bien tard. Et pour qu'il soit venu aussi tard me voir, c'était quelque chose de hautement important. Il me semble que c'était moins d'une semaine avant sa mort. . .
/Flashback/
-Kenric ? Que puis je pour toi à cette aussi tardive ?
- J'ai besoin de te parler . .. enfin surtout te demander quelque chose.
- Et bien assieds toi au lieu de faire les cent pas devant moi. Et dit moi.
- C'est à propos de la guérison de Fintan. . . Je suis profondément contre, et tu le sais.
- Tout comme moi et Oralie. Mais que peut faire la minorité contre l'imposante majorité ? avais-je répondu en finissant d'imposer ma signature sur un document.
- Oui . . . Rien. Mais en attendant je suis certain même sûr que quelque chose ne va pas marcher. J'en mettrai ma main à couper. On doit trouver un moyen d'arrêter cette idée.
- Tu sais que c'est impossible maintenant. Le processus est déjà engagé.
- Je sais même quetrop bien. Il recommence à faire les cent pas devant moi, hésitant à évoquer quelque chose. Il finit par s'arrêter et poser ses mains sur mon bureau me regardant droit dans les yeux.
Son regard était plus que sérieux. Il n'avait en aucun cas le sourire en coin comme il abordait toujours même dans les situations difficiles.
Je me souviens encore du regard qu'il m'avait jeté. Il était perçant et on pouvait y lire un grand désespoir. Une douleur.
- Je sais que quelque chose va se dérouler de travers. J'en ai l'intime conviction.
- Allons Kenric, on a pris toutes les mesures nécessaires.
- Non justement. Crois moi !
Je lâchais un long soupir.
- Très bien je te crois, mais qu'est ce que nous pouvons faire ?
-Rien. .. S'il te plaît promets moi que s'il m'arrive quelque chose tu protégeras et veilleras sur Oralie à ma place.
- Elle est grande Kenric, elle peut se débrouiller toute seule.
- Tu ne comprends pas Bronte ! s'écria t-il .
Je ne l'avais jamais vu vraiment s'emporter ainsi. Et cela je dois bien le dire m'avait surpris.
- Nous nous aimons Bronte, c'est interdit, mais c'est ainsi. On ne peut pas y faire quelque chose. Elle ne supportera pas ma mort. Oralie est fragile. Et elle ne tiendra pas ! Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose.
-Kenric ...
J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose entre eux mais à ce point.
- Je sais ce que tu vas me dire, tu vas me faire la morale. Mais comprend moi pour une fois. . .Tu es mon meilleur ami, Bronte, et tu es le seul en qui j'ai totalement confiance pour te demander de la protéger. Elle aura besoin de soutien.
Entendre dire que j'étais son meilleur ami m'avait fait chaud au cœur. Je n'en ai pas beaucoup des amis et je n'en avais jamais eu beaucoup.
- Kenric arrête de raisonner comme si tu allais mourir, ce ne sera pas le cas !
- Et si tu avais tort pour une fois ?! Si tout le monde avait tort ?! Je t'en prie promet moi que tu veilleras sur elle, l'empêcher de faire une action regrettable s'il devait m'arriver quelque chose. Puis-je te faire confiance ? Promets moi. Je t'en prie.
- Je te le promet Kenric. Mais pour l'heure. . .N'avisons rien de trop précipiter.
Il m'adressa un sourire. Un sourire qui manque de temps aujourd'hui.
-Merci Bronte.
/ Fin Flashback/
Elle semble particulièrement fatiguée ces derniers jours ? Malade.
Je détaille la pâleur de son visage et distingue les cernes, deux demi lune violacée cachée par du maquillage qui ne fait pas son effet. Du moins qui est loin de me tromper.
Je la regarde, plume à la main.
-Qu'y a t-il Bronte ? Demande t-elle sans lever les yeux de sa feuille .
- Rien.
-Tes sentiments disent le contraire.
J'ai oublié qu'elle a une facilité sans nom pour les sentiments à distance. . .Chose qu'elle a amélioré. Est-ce du au choc de la mort de Kenric ? Ou au fait que Fintan soit encore vivant ?
- Qu'est ce qui t'inquiète tant ? me demande-t-elle en redressant sa tête, posant sa plume.
-Pour être honnête, toi.
-Moi ? Tu n'as aucune raison de t'en faire pour moi.
-Oh si j'en ai pleins.
-Vraiment ?
J'acquiesce de la tête.
- Tu agis bizarrement ces derniers temps. Et j'aimerai comprendre pourquoi, car tu ne dis rien. Tu fais comme si tout va bien alors que je le vois très bien, Oralie, rien ne va.
Elle s'apprête à répondre mais Alina entre dans la pièce avec Emery. Elle plia la feuille et la rangea dans sa cape. Elle se leva sans un mot, sans me répondre.
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