Chapitre 3 : Surprise !

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Grottes d'Azé, France, Flynn :

C'est la pire idée que j'ai jamais eu.

Je viens de faire des heures de voiture depuis l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry. J'ai atterri avec le jet privé de la boîte, tôt dans la matinée. J'ai loué une voiture et j'ai roulé. Roulé. Roulé. Et... Roulé. Lyo m'a aidé a faire ma valise en vitesse. Il m'a supplié de la convaincre de revenir vivre avec nous.

Je vais lui laisser le choix. Lui dire toute la vérité. À elle de voir si elle préfère rester ici ou revenir avec nous. Je suis garé devant un bâtiment en béton. Je n'ose pas bouger. Tony ne devrait pas tarder.

Je suis à quelques mètres d'elle. Je m'étais juré de ne jamais la revoir, de la laisser refaire sa vie sans qu'elle ait un criminel dans les pattes. Et me voilà sur le point de la revoir. De lui reparler. Je ne sais même pas comment elle va le prendre. J'ai peur qu'elle me repousse.

Mais si elle le fait, au moins, je serai sûr qu'elle ne reviendra pas se mettre en danger dans nos vies. Je jette un coup d'œil nerveux sur ma montre. Il est 14h15. Au moment où je m'apprête à pester sur son retard, je reconnais sa voiture. Il se gare à côté de moi. Je m'empresse de sortir de la mienne pour aller à sa rencontre.

- Bonjour, Patron.

- Ne me fais pas perdre mon temps. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il sort un dossier de sa voiture et me le tend. À l'intérieur, se trouve des clichés de Laïa et d'un homme de son âge, environ. Il a la même dégaine que moi. Ils sont assis sur un banc, l'un à côté de l'autre.

Sur le deuxième cliché, Laïa se frictionne les bras. Le mec s'en rends compte et entame un geste pour retirer sa veste. Je vois rouge instantanément. Mais je me doute bien que Tony ne m'a pas appelé pour me montrer les amourettes de Laïa. Alors je laisse tomber la photo au sol.

Sur le troisième cliché, je distingue un tatouage. Une colombe. Une putain de colombe aux barbelés autour de son cou.

- C'est pas vrai ! hurlé-je. Et tu t'en ai pas rendu compte avant ?!

Je laisse le dossier tomber au sol pour attraper le col de mon employeur. Je le plaque contre sa voiture.

- Nan, me dit-il d'un ton très calme, c'était l'hiver jusqu'à maintenant, il avait toujours quelque chose qui cachait son tatouage.

- Laïa a un putain de cartel qui la piste depuis son arrivée en France et c'est tout ce que tu as a me dire ?! "C'ÉTAIT L'HIVER" !

Je cogne mon poing contre sa mâchoire. Rapidement, je suis aveuglée par la colère, j'ai envie de le saigner, de finir mon travail, de l'abattre sur le champ. Mais une petite voix me souffle que Laïa n'est plus très loin. Qu'elle est plus importante.

- Je dois y aller. Appelle des renforts, trouvez-moi toutes les informations nécessaires au sujet de cet putain d'enflure d'infiltré.

Tony reste là, penaud. Mes pieds me dirigent jusqu'au bâtiment en béton. Le chemin longe les murs jusqu'à ce que de grands vitrages permettent de voir l'intérieur de la boutique. Ce n'est pas elle à l'accueil. Un homme d'un mètre quatre-vingt à la tête joviale me sourit. Il a l'air de ne pas être capable de faire de mal à une mouche, celui-là. Il me salue en laissant tomber le travail qu'il faisait. 

- Je peux vous renseigner ? me demande-t-il.

- Vous parlez anglais ?

- Un peu.

Bien. Je déteste toujours autant le français à cause de mon père. Si je devais utiliser cette langue, c'est seulement pour voir les joues de Laïa rougir de bonheur.

À pas de loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant