Chapitre 4 : Retrouvailles.

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TW : contenu explicite de violence.

Au même moment, Laïa :

Surprise ?

Le mec a disparu de la circulation depuis je ne sais combien de temps, huit mois, onze jours, et sept heures pour être précise et le voilà juste devant moi, à me dire "surprise". Ses mains dans les poches, son air satisfait de m'avoir prise au dépourvu et sa nonchalance ne me font que bouillir davantage.

Toutes les émotions instables que j'avais enfoui depuis des mois reviennent à la surface en un claquement de doigts. Il revient, comme un saint. Si sûr de lui. Comme si j'allais me jeter dans ses bras.

Bah tu peux toujours rêver.

Je ne sais pas combien de temps il se passe de ma prostration au moment où mon téléphone professionnel sonne. Alors, sans le quitter des yeux, je porte le combiné à mon oreille :

- Ouais ? dis-je, un peu tendue.

- Il t'en manque un, me dit Quentin.

PTDRRRR. Non, il est bien là.

- Nan, c'est bon, dis-je finalement en détaillant Flynn du regard.

- Il est avec toi ? me demande-t-il.

- Ouais.

Le rire de mon collègue me détend un peu. Enfin non. Il était dans le coup. C'est quoi ce coup-monté ?

- Cache ta joie ! me dit-il, amusé

- Tu me le paieras, mec. T'aurais pu me le dire.

Je suis consciente que Monsieur Surprise est en train d'écouter ma conversation. Il semble d'autant plus satisfait, à en voir son demi-sourire s'élargir. Pourquoi est-il là, déjà ?

- Je pense qu'on est quitte, me dit-il en raccrochant.

Oups, je ne pense pas qu'il ai apprécié que je lui cache cette partie-là de ma vie.

Je me penche pour récupérer mes clés qui ont échoué au sol depuis un certain temps et ce, sans le quitter du regard. Je culpabilise à l'idée d'avoir laissé Brioche, mon petit dinosaure en peluche, sur le sol depuis plusieurs minute. J'attrape mon porte-clé fêtiche et je le caresse d'un air absent, pour m'assurer que c'est bien réel.

J'ai l'impression que c'est un mirage. Qu'il n'est pas vraiment venu jusqu'ici.

- Qu'est-ce que tu fais là ? lui demandé-je.

Et mon cœur s'est précipité dans ma poitrine à l'instant où je lui ai adressé la parole. Il amorce un pas dans ma direction. Je recule instantanément. Il s'arrête en fronçant les sourcils.

- Putain, tu fais chier ! hurlé-je.

Je reprends mon chemin du retour jusqu'à l'accueil. Le frôlant de près, son odeur masculine parvient jusqu'à mes narines. Et cela débloque des souvenirs que j'avais enfoui depuis des mois. Comme si j'avais besoin de ça !

Naturellement, Flynn me suit. Je ne veux pas de lui dans ma vie. Je ne veux pas qu'il détruise tout ce que j'ai construit avec son demi-sourire ou son regard ténébreux. Je suis stable. Et tomber amoureuse n'est plus dans mes plans.

Lorsqu'il m'a laissée seule dans son lit, ce matin-là, le dernier que j'ai passé sur le sol américain, je lui ai écrit des mots que je ne pensais pas lui dire de vive voix. Je lui ai même dit que ce n'était pas grave, que je ne lui en voudrais pas de me laisser tomber.

À pas de loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant