Petit rappel : Les dialogues en gras sont des conversations en français.
Quelques part dans la Bourgogne du Sud, avril, Laïa :
J'attrape rapidement mon trousseau de clé que j'ai laissé sur le guichet d'accueil. Mon sac à dos sur l'épaule, je jauge la boutique du regard. Tout est en ordre. J'ai rangé du mieux que j'ai pu notre espace d'accueil. Nous pouvons partir en cette fin de journée.
- Tout est bon ? me demande mon collègue.
- Oui !
Je me dirige vers la porte d'entrée pour laisser Quentin enclencher l'alarme. Mais je m'arrête net.
- Nan ! Attends ! J'ai oublié mon téléphone ! m'exclamé-je.
Je me retourne en courant jusqu'au tiroir où je cache mon portable pendant la journée. Je l'installe dans la poche arrière de mon jean avant de refaire le chemin inverse.
- Là, tout est bon, lui dis-je en me retenant de rire devant sa tête blasée. À moins que... ?
- Nan, tu bluffes ?
Je cours de nouveau. Je traverse l'accueil, la salle d'exposition et déverrouille la porte accessible au personnel avec mon badge. Dans la salle de pause, mes couverts et mon tupperware sont oubliés dans l'évier.
Je récupère le tout et repars dans l'autre sens, les bras chargés.
- Si tu n'avais pas la tête accrochée... me dit-il. Allez, cette fois c'est la bonne.
- Non ! Attends !
Il me regarde de nouveau, la main en suspens sur le petit boîtier qui nous sert à mettre l'alarme.
- Nan, je bluffe, dis-je en riant et me dirigeant sous le préau.
Il termine la dernière tâche de la journée tandis que je l'attends patiemment à l'extérieur. Mon téléphone ne fait que vibrer. Les murs en béton nous empêchent de capter à l'intérieur de l'accueil.
Hurgh.
- T'as toujours prévu de sortir avec ton... ami ? me demande Quentin en me rejoignant.
Je referme la porte derrière lui, la déverrouille pour le reste de la nuit.
- Oui ! Il vient me chercher, il doit déjà être là, d'ailleurs, lui dis-je en fourrant mes affaires dans mon sac à dos. Il est pas méchant, tu sais. Son apparence ne veut rien dire, il est super sympa.
J'en connais un autre qui avait l'apparence d'un criminel, qui en était un mais qui, finalement, était plus humain que certain d'entre nous.
- Je le sens pas, ce mec, m'avoue-t-il pour la énième fois. Sois prudente, tu veux.
Je pose ma main sur l'épaule de mon collègue en lui souriant.
- On devrait organiser un truc, tous les trois. Comme ça vous ferez plus ample connaissance et tu verras qu'il n'est pas si horrible.
Il marmonne quelque chose dans sa barbe. Je n'insiste pas. Il est un bon collègue, un ami même. On sort souvent manger au restaurant avec l'équipe. Je lui parle de tout. De rien. Et il joue les grands frères.
Mais Drew est quelqu'un de bien. Je l'ai rencontré à l'aéroport de Paris Charles de Gaulle lorsque j'ai atterri, huit mois plus tôt. Et à partir de cet instant, c'est devenu un ami proche. Il me propose de sortir régulièrement et je ne peux que le remercier de m'arracher à mon nouveau foyer. Parce que, depuis mon retour en France, vivre avec mon père n'a pas été l'idée la plus brillante que j'ai eue.
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À pas de loup
RomanceHuit mois. C'est le temps qu'elle a utilisé pour reprendre sa vie en main, en France. C'est le temps qu'il lui a fallu pour tenter d'éradiquer les menaces qui plane au-dessus de sa tête. Huit mois. Huit mois c'est déchirant. Huit mois c'est réc...