Le lendemain matin, Flynn :
Je suis réveillé par Laïa qui sursaute dans mes bras. Nous ne nous sommes pas détachés de la nuit et je la serre un peu plus pour la rassurer. Au fond, j'espère aussi qu'elle ne s'éloigne pas. Mais au contraire, elle cache son visage contre mon torse acceptant mon étreinte.
Je comprends ce qui l'a perturbé au moment où j'entends la voix de sa mère à travers les murs. Après la confrontation que Laïa a eu avec elle, hier, je m'attendais à ce qu'elle soit perdue. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle demande ma présence... de cette manière.
J'ai aimé notre nuit et, si je pouvais, je recommencerai pour le reste de ma vie. Lorsque des bribes de conversations remontent jusqu'à nous, Laïa resserre un peu plus son étreinte.
Elle ne sait pas.
- Si ta mère est encore là, c'est qu'il n'y avait pas d'avion avant ce matin, lui dis-je de but en blanc.
Elle relève la tête pour me dévisager, espérant délier le vrai du faux.
- Donc elle s'en va vraiment ?
- Oui, et d'ailleurs, je crois qu'elle voulait te parler avant de partir.
Un trouble passe sur son visage. Je la repousse délicatement pour sortir du lit. Nous ne nous sommes même pas habillés hier soir. Elle détourne le regard.
- Tu penses que je devrais ?
- Pour moi, elle ne mérite pas de vivre, lui dis-je en haussant les épaules. Mais je ne suis pas le mieux placé pour te conseiller.
J'enfile mes habits. À l'instant où je m'apprête à sortir de la chambre, je lui jette un coup d'œil, elle a les yeux levés au plafond, les draps lui recouvrant le corps.
- Prépare-toi, on s'en va dans trente minutes.
Elle se redresse, piqué à vif :
- On ? Genre, toi et moi ? Où ça ?
- Genre, toi et moi, oui. Pour le reste, c'est la surprise.
Je m'en vais avant qu'elle ne me harcèle de question comme la fois où je l'ai emmené au Texas. Arrivé dans la cuisine, je retrouve Lyo et Rebecca qui me saluent. Dans le regard de mon ami, je peux lire de l'amusement. Je lève un sourcil pour l'interroger silencieusement, mais je comprends que je n'aurai pas de réponse en présence de Rebecca.
- Est-ce que je vais réussir à voir ma fille avant de partir ?
Ses traits sont tirés, elle semble ne pas avoir dormi de la nuit. Ses mains sont crispées sur sa tasse de café, ses yeux sont vides.
- Pour que vous la rabaissiez une dernière fois ? je lui demande, sans aucune volonté de cacher ma haine.
Mais elle baisse les yeux, secouant la tête.
- Non, je voulais juste lui dire au revoir.
Lyo doit l'emmener d'une minute à l'autre pour l'aéroport et je dois emmener Laïa à la gare dans quelques instants aussi. Rebecca nous annonce qu'elle va finir sa valise. Nous nous retrouvons enfin seuls, Lyo et moi.
- Bien dormi ? me demande-t-il, plein de malice.
- Ouais et toi ?
Il se retient de rire, je le vois.
- Bah disons que la nuit a été agitée... Tu sais... les murs sont fins...
Mon sang se glace à l'idée qu'il nous ait entendus, la nuit dernière. En soit, ce n'est pas la première fois qu'il voit ou entend la vie que je mène avec les femmes. Que ce soit à Miami ou à Medford. Mais il est question de Beauté et qu'il ait eu ne serait-ce qu'une image flou de Laïa nue, me rend fou de jalousie.
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À pas de loup
RomanceHuit mois. C'est le temps qu'elle a utilisé pour reprendre sa vie en main, en France. C'est le temps qu'il lui a fallu pour tenter d'éradiquer les menaces qui plane au-dessus de sa tête. Huit mois. Huit mois c'est déchirant. Huit mois c'est réc...