Chapitre 18 : Douceur et passion

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TW : Scène érotique

Quelques heures plus tard, Laïa :

J'ai décidé de ne pas rentrer à la maison avant que la nuit ne tombe. Je voulais lui laisser le temps de faire sa valise, de prendre son billet d'avion, de s'en aller définitivement de ma vie. L'un de mes plus gros secrets a été révélé au grand jour et je ne veux pas affronter le regard empreint de pitié de mes amis.

De toute façon, ils savaient déjà que c'était une personne mauvaise donc bon...

Je reste plantée devant la maison, les lumières du salon sont encore allumées. Je suppose que quelqu'un tarde à aller se coucher, ou qu'on m'attend. Est-ce qu'elle est partie ? Est-ce que c'est fini pour de bon ? Je n'aurai ma réponse que lorsque je passerai le pas de la porte. Mais je suis terrifiée à l'idée que je n'ai pas eu l'autorité escomptée. Je suis terrifiée à l'idée qu'elle soit toujours là, portant autour d'elle les souvenirs de mon passé.

Je ne comprends pas, comment fait-il pour me hanter malgré le fait qu'il soit porté disparu, en danger de mort et déjà emputé d'un doigt ? Ses jours sont probablement comptés, désormais.

Finalement, je décide d'entrer. La première chose que je vois sont les chaussures de ma mère, toujours là. Je sens une vague de larmes me monter aux yeux. Je balaie la salle du regard, personne en vue. J'emmène Dante avec moi et nous nous réfugions dans le jardin.

L'air est doux, sans prétention. Il laisse derrière son passage le son des feuilles qui se froissent. Il laisse l'odeur de l'herbe fraîchement coupée. Je m'installe sur la balancelle qui donne sur l'arrière de la maison. Le regard posé sur le chien qui, profitant de son temps libre, vagabonde tranquillement, le museau collé au sol.

Au bout d'un certain temps, lassé de courir après toutes les odeurs qu'il trouve, il vient se coucher à mes côtés, la tête posée sur ma cuisse. Je le caresse, d'un air absent. Quelques lucioles illuminent le bosquet. C'est apaisant, j'ai l'impression d'avoir un bout de nature personnel, à l'orée de notre porte.

Le son des criquets m'apaisent, je ferme les yeux pour laisser mes autres sens prendre la relève. J'entends une branche craquer et Dante relève aussitôt la tête. Je me fige, essayant d'apercevoir qui est caché dans le bois.

Dante commence à grogner. D'un geste agile et presque insonore, il descend de son perchoir. Le poil hérissé, il s'avance, à pas feutré. Je relève mes jambes contre ma poitrine, tétanisée.

Et si c'était Cécile ?

Soudain, une biche sort du bosquet, l'œil vif, à l'affût, elle aussi. Je laisse échapper un soupir de soulagement et mes jambes retombent à leur emplacement initial.

- Il y en a beaucoup dans la région, me dit soudain une voix rauque.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, je savais et j'espérais qu'il me rejoindrait. Flynn s'installe à mes côtés. Comme moi, il regarde Dante continuer de jouer dans le jardin sans se préoccuper de l'autre animal qui a déjà repris son chemin.

- Comment tu vas ? me demande-t-il.

- Ça va.

Un silence s'installe entre nous. Je sens ses pupilles m'inspecter scrupuleusement. Je tourne la tête dans sa direction.

- Tu peux t'en aller maintenant, je t'ai dis que j'allais bien.

Malgré l'envie de le voir à mes côtés, je ne veux pas qu'il le sache. Il ne faut pas abuser.

- Tu mens.

- Comment en es-tu aussi sûr ? T'es un expert ?

- Je te connais.

À pas de loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant