Chapitre 13 : Si j'avais su.

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Flynn :

La soirée s'est terminée dans le calme. Du moins, Rebecca n'est pas intervenue une fois de plus pour rabaisser qui que ce soit. Les gars ont comblé le silence tout du long et ils sont repartis après le dessert.

Laïa a été la première à se retirer en prétextant aller coucher les enfants. J'en ai profité pour prendre ma douche. Je suis installé dans mon lit, en caleçon, les draps remontés jusqu'à mes cuisses. Je vérifie mes mails et mes messages. Jane a essayé de me contacter à plusieurs reprises. Elle essaye de se rattraper depuis le dernier incident.

Laïa apparaît dans la chambre, les épaules voûtées, les yeux fatigués.

- Si tu fais un seul commentaire, je vais dormir à l'hôtel.

Elle fouille dans le dressing avant de se diriger dans la salle de bain. Aussitôt que la porte se ferme, j'entends l'eau couler. J'espère qu'elle n'en profite pas pour pleurer sous la douche. Quelques instants plus tard, elle ressort en pyjama d'hiver.

On est en avril, bordel.

Elle se dirige dans le dressing une nouvelle fois. Elle enfile une paire de chaussettes et s'approche du lit. Finalement, elle fait demi-tour et fouille encore une fois dans ses affaires. Elle passe un sweat-shirt.

- Tu déconnes ? T'as besoin que je monte le chauffage ?

- Nan, c'est bon.

- Je peux te réchauffer, sinon, lui dis-je d'une voix rauque.

- Nan, c'est bon. J'ai pas froid. C'est justement pour que tu n'en profites pas.

Je râle dans ma barbe. Elle me lance un regard amusé en s'asseyant sur le bord du lit. Elle se râcle la gorge avant de balayer la chambre d'un regard soucieux.

- Crache le morceau, Miss.

- Est-ce que je peux dormir de ce côté du lit, me demande-t-elle en désignant l'endroit où je suis allongé.

- Pourquoi ça ?

Elle ne répond pas. Mais elle tourne la tête en direction de la porte.

- Peu importe, c'est pas grave.

Et là, je comprends. Elle souhaite être au plus loin de la porte. Là où un intrus peut entrer. Elle espère mettre un corps entre elle et le monde extérieur. Je me demande combien de fois son père s'est introduit dans sa chambre pour la frapper.

- Je te laisse ma place, mais ça va te coûter cher.

Elle m'interroge du regard. Soulagée, elle fait le tour du lit quand je glisse sur le côté.

- Un bisous.

- Flynn ! gronde-t-elle.

Je ris silencieusement. Elle s'allonge face à moi, je fais de même.

- D'accord, dit-elle.

Elle attrape ma main et dépose un baiser sur le dos de ma main avant d'éclater de rire.

- Tu n'as pas précisé où !

Je lui souris.

- Tu vas voir, toi ! la menacé-je.

Je me redresse et l'attrape. Passant ma main sous son dos, je l'attire sous moi. Elle gesticule en riant aux éclats.

- Arrête ! s'exclame-t-elle, amusée.

- J'ai dit que ça te couterait cher !

Je m'empare de ses hanches pour la chatouiller et elle tente de se débattre en agrippant mes poignets. À l'entendre rire, je sens qu'une partie de moi revit. Une partie d'elle aussi. J'ai le foutu espoir qu'elle réveille cette maison. Que sa mère l'entende. Parce que, non, Laïa n'est pas brisée. Elle s'est relevée. Elle trouve toujours le moyen de se relever, de toute façon.

À pas de loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant