Le lendemain matin, Laïa :
J'étais si proche du but. J'avais trouvé un travail dans un hôtel à Cancun, au Mexique, avec hébergement inclus. Mais Lyo est arrivé, il m'a révélé les secrets de Flynn. Je ne sais plus où j'en suis. Dois-je m'en aller pour de bon ? Refaire ma vie de zéro ? Ou dois-je le croire ?
Si j'admets que tout ce que m'a dit Lyo est vrai, alors Flynn tient à moi. Et puisque mon cerveau ne sait pas s'arrêter de réfléchir, je sens qu'une migraine s'installe. Pourquoi ne m'a-t-il pas retenue dans sa vie ? Pourquoi ne m'a-t-il jamais dit qu'il tenait à moi ? Et plus je pense à ces questions, plus je me dis, que je ne l'aurai pas cru, de toute façon.
J'ai décidé d'aller me promener dans le New Jersey avec l'accord de Lyo. Il m'a forcé à partir avec Inaya ou un des hommes. J'ai choisi ma meilleure amie. J'avais besoin de me retrouver avec une femme. Nous avons fait les magasins, mangé dans un restaurant, puis nous sommes allées nous promener à Smithville.
Elle a tenté de me faire parler de ce qu'il s'était passé la nuit dernière. Je n'avais aucune envie de débattre avec elle. Son frère a déjà apporté des doutes à mes futurs projets. À la fin de la journée, je lui demande de me déposer à la salle de sport.
- Tu veux que j'attende que tu termines ? me demande-t-elle.
- Nan, je ne sais pas combien de temps je vais rester.
- Mais, comment tu... ?
- Inaya, je sais très bien que les gars me suivent et me surveillent, l'un d'entre eux me ramènera.
Alors elle me laisse descendre de la voiture. Dès que je me retrouve seule, je mets mon casque sur les oreilles, ma musique pulsent assez fort pour que je n'entende pas les bruits alentour. J'ai besoin d'être seule. J'aime leur présence, mais c'est cette solitude qui me fait apprécier davantage la présence des autres.
Je me dirige dans la salle de musculation, où une bonne trentaine d'hommes s'entraînent. Ils ne lèvent pas les yeux de leur machine et ça me va bien comme ça. Je les ignore aussi et me dirige vers les tapis de marche pour commencer mon entraînement.
C'est parti.
Je ne sais pas combien de temps s'est passé entre le début de ma séance et maintenant. Lorsque j'ai décidé de relever les yeux, il n'y avait plus qu'une poignée d'hommes. Et le soleil avait disparu. Malgré la grosse séance, je ne me sens pas fatiguée. Je ne veux pas rentrer dans cette maison où l'enfer m'attend.
Bon j'exagère un peu, je l'ai vraiment connu l'enfer, mais ma mère a sympathisé avec le diable et je ne veux pas me retrouver face à elle. Elle me dégoûte. J'aperçois un sac de frappe, au centre de la salle. J'attrape les gants de boxe qui sont abandonnés dans un coin et je commence à taper. Je n'ai aucune notion pratique de ce sport. Je veux juste cogner quelque chose.
Et ça fonctionne. Ma tête se vide de nouveau à mesure que je passe ma colère sur ce sac. Parfois, je peux comprendre l'addiction que Flynn peut avoir à la violence. Parce que j'ai aussi beaucoup de colère en moi. C'est le chagrin qui s'est mué en colère. Je ne veux plus me laisser faire.
Je sens que tous les muscles de mon corps me font souffrir à force de frapper. Mais je ne m'arrête pas pour autant. Mon souffle est court et je sens ma transpiration coller à ma peau. Je suis trop concentrée, trop remontée contre le monde entier pour arrêter.
Soudain, quelqu'un me retire mon casque de musique. Dans un sursaut, je me retourne en jetant mon poing à l'aveugle. Surpris à son tour, Flynn étouffe un juron quand il reçoit mon coup dans l'estomac.
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À pas de loup
RomanceHuit mois. C'est le temps qu'elle a utilisé pour reprendre sa vie en main, en France. C'est le temps qu'il lui a fallu pour tenter d'éradiquer les menaces qui plane au-dessus de sa tête. Huit mois. Huit mois c'est déchirant. Huit mois c'est réc...