Leipzig, octobre 2006
-Astrid, descends, on doit te parler! me cria Clara depuis le salon.
Je descendis les marches quatre à quatre, en sautant la dernière. J'avais hâte de sortir avec ma meilleure amie au nouveau café du coin, où se trouvait ce beau serveur. Nous nous étions promis d'aller l'espionner.
-Oui? fis-je avec un sourire.
Quand je pensais à ma meilleure amie (Layla), j'étais tout de suite heureuse.
-Tu sais que Jim est malade.
J'hochai la tête, soudainement plus triste.
-Eh bien, il se pourrait que la situation se soit aggravée. Son souhait est de retourner vivre à Leipzig, parce que c'est sa ville natale et qu'il veut être reconnecté à ses racines.
Je me mordis la lèvre jusqu'au sang. Cela voulait dire que nous allions retourner en Allemagne et quitter la France. Quitter mes amis, Layla et mon lycée? Mais si c'était pour Jim, je ferais tout. Parce qu'au court de ces cinq dernières années, il avait toujours été là pour moi. Il m'avait aimé comme un vrai père. Et je ne lui en serais jamais assez reconnaissante.
-On part quand? demandai-je.
-Dans quelques heures.
Ils me prévenaient toujours à la dernière minute! J'entendis un bruit derrière moi et vis David qui avait jeté son sac depuis le haut des escaliers.
-Fais un peu attention!
-Oh toi ta gueule, grogna-t-il en me fusillant du regard.
Il avait l'air aussi déçu que moi de devoir quitter la France. Je me levai et allai me préparer pour annoncer la triste nouvelle à Layla. J'enfilai un cargo et un top avec des étoiles.
-Et où crois-tu aller comme ça jeune fille? m'interpella Clara alors que j'allais sortir.
-Je vais dire au revoir à Layla.
Elle hocha la tête et me laissa partir. Ma mère adoptive était devenue plus méchante avec moi depuis qu'on avait emménagé ici. Et je n'aimais pas ça.
Dès que je la vis, je courus vers elle. Layla sauta dans mes bras.
-Ma vie! Comment ça va?
-Pas trop bien.
-Raconte tout.
-Je vais déménager en Allemagne.
Elle se figea.
-Non, non, non, non! C'est une blague?!
Je secouai la tête, les larmes me montant aux yeux. Je sentais que j'allais beaucoup pleurer ces prochains jours. Nous nous assîmes dans le café où nous avions prévu de nous retrouver et discutâmes très longtemps. Le serveur mignon me donna même son numéro quand il surprit notre conversation émotive.
L'heure de rentrer chez-moi arriva et Layla me serra longtemps contre elle. J'enfouis ma tête dans ses cheveux bruns et tentait de ne pas pleurer.
-Tu vas tellement me manquer Astrid.
-Toi aussi Layla. Mais tu viendras me voir hein?
-Bien sûr, t'es folle de penser le contraire.
Je l'embrassai sur les deux joues et nous partîmes chacune de notre côté, le coeur en miette, les joues mouillées de larmes.
Clara avait déjà tout préparé, ils étaient tous installés dans la voiture quand j'arrivai devant la maison. Elle était tellement vide. Les souvenirs remontèrent en moi alors que je m'asseyais dans le véhicule. Jim dormait sur le siège passager et Clara démarra. David était plongé dans son jeu vidéo.
Nous arrivâmes vers 20h à Leipzig, après des heures dans l'aéroport. La maison était comme nous l'avions laissée. Grande, brune, un petit jardin dont les fleurs avaient fané. Comme je l'avais gardée dans ma tête.
-On est enfin à la maison, entendis-je Jim souffler.
Je lui souris d'un air tendu et sortis de la voiture. Je vis de la lumière qui provenait de leur maison. Peut-être que si je sonnais, ils se souviendraient encore de moi? Je jetai un coup d'œil à Jim qui m'encouragea de la tête et je m'élançai vers la maison des Kaulitz.
Mes doigts tremblaient quand j'appuyai sur la sonnette. J'attendis quelques secondes avant que la porte ne s'ouvre sur un homme avec une barbe brune et des yeux lumineux. J'étais à deux doigts de m'enfuir loin d'ici quand j'entendis cette voix.
-Qui est-ce Gordon?
Et je la vis. Elle se figea une seconde.
-Astrid...c'est vraiment toi?
Je sautai dans ses bras. Simone me serra si fort que je crus suffoquer une seconde. Elle caressa mes cheveux et me murmura des mots que je ne compris pas dans mes oreilles. Je sentis des larmes salées couler le long de mes joues. Quand je me détachai d'elle, la femme blonde me regardait avec amour.
-Tu ne sais pas à quel point tu m'as manqué.
-J'ai compté tous les jours qui nous ont séparés, complétai-je avec un sourire en me rappelant de ce poème que nous avions écrit pour la fête des écoles en 1999.
-Comment t'es tu retrouvée ici ma chérie? me demanda-t-elle.
-Clara et papa ont préféré déménager avant...avant qu'il ne soit parti. Il est malade, Sim. Je crois pas qu'il s'en sortira même si j'espère le contraire.
Elle me regarda avec compassion, tout en caressant mes cheveux comme elle le faisait d'habitude.
-Tu t'es trouvé un mec? rigolai-je.
-Oui, je suis chanceuse de l'avoir. Il s'appelle Gordon.
-Je suis heureuse pour toi alors.
Elle ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose quand la porte d'entrée s'ouvrit. Deux grands mecs accompagnés d'une fille blonde au visage entièrement maquillé entrèrent. L'un était un dreadeux aux habits aussi larges qu'un parachute et à la casquette. L'autre avait des cheveux noirs hérissés et du maquillage sur les yeux. Même s'ils avaient changés, j'aurais pu les reconnaître entre mille. Entre tous les gars du monde.
Je me levai et courus serrer Tom dans mes bras. Il avait l'air choqué et heureux en même temps.
-Asti! s'exclama-t-il alors qu'il enroulait ses bras autour de moi. Tu m'as tellement manqué!
-Toi aussi Tom, je suis tellement heureuse de te revoir.
Il me sourit. Qu'il avait grandi!
-La dernière fois qu'on s'est vu tu ressemblais à un nain, regardes-toi maintenant. Tu fais la taille de la tour Eiffel!
Tom éclata de rire, Simone et Gordon aussi. Seuls Bill et la blonde ne réagirent pas. Il avait une main posée sur sa taille. Je me détachai du dreadeux et soufflai:
-Salut.
Et je courus hors de la maison. Jim dormait dans sa chambre tandis que Clara remplissait les tiroirs. David devait être dans sa chambre, en train de jouer à des jeux vidéos avec ses amis en ligne. Je claquai la porte de ma chambre et me laissai tomber sur mon lit. Les larmes ne s'arrêtaient pas de couler. Trop d'émotions se mélangeaient en moi. Pourquoi Bill n'avait-il rien dit quand il m'avait vu? Pourquoi n'avait-il pas sauté dans mes bras comme il l'aurait fait des années plus tôt? Pourquoi était-il accompagné d'une fille? Je croyais que c'était lui et moi pour toujours.
Mais les choses changent, les gens changent. On ne peut pas espérer rester dans le coeur de quelqu'un éternellement. Je fermai les yeux et sombrai dans un sommeil sans rêve.
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euh Bill?! je le comprends pas celui-là, bref, j'ai écrit deux chapitres aujourd'hui, parce que demain et ce week-end, j'aurais pas le temps. n'hésitez pas à commenter et voter! bisous <3